Glass
(M. Night Shyamalan, 2018)
J'avais
aimé The Visit, j'avais aimé Split, j'aurais dû
aimer Glass mais je n'ai rien compris à ce film interminable.
Comme quoi. Je suis bien sûr content de revoir Bruce Willis dans un
grand rôle où il peut enfin jouer, montrer l'étendue de son art
dramatique (contrairement à Death wish), c'est-à-dire jouer
de toutes les expressions de son visage. C'est pour moi toujours un
réel plaisir de le voir tourner les yeux en douceur pour exprimer
largement plus que s'il avait donné quelques répliques et quelques
coups de poing. C'est d'autant plus frappant que Samuel L. Jackson
procède de l’apathie et James McAvoy de l'explosion de son corps
(il ne s'agit pas ici de cabotinage, c'est plus subtil), un corps
qu'il se plaît à montrer à moitié nu au fil de ses
transformations – encore plus fort que dans Split, comme une
performance artistique extrême. Trois hommes, trois acteurs dans des
postures différentes, c'est engageant mais au bout d'un moment, dès
qu'ils sont réunis dans cet asile de fous digne de celui de la série
Teen Wolf, tout se complique pour moi : les explications
pleuvent. C'est encore plus pénible que de voir Mark Wahlberg se
battre contre le souffle des arbres dans Phénomènes (non
j'exagère, rien n'était plus pénible que ça, à part le fils de
Will Smith dans After Earth). Trop de psychologie comme dans
ses films d'avant, très peu pour moi. Les hitcocko-hitcockiens vont
adorer.
Doubles
vies (Olivier Assayas, 2018)
L'une
des choses les plus intrigantes du film réside dans les repas que
prennent régulièrement les personnages. Ils ne mangent jamais sur
des tables mais posent leurs assiettes sur leurs genoux. Etonnant,
non ? J'imagine qu'il y a un sens là-dessous, je ne l'ai pas
décerné. Sinon, c'est un film bizarre avec des dialogues totalement
éloignés du tout venant du cinéma français, on va dire, intello.
Olivier Assayas place dans la bouche de ses acteurs et actrices (tous
très bons) ce qui semblent sortir d'une conférence sur le livre
numérique. Le décalage fictionnel est troublant, parfois bancal
quand ça enfonce des portes ouvertes mais il tente de créer quelque
chose d'un peu inédit. Ouais, c'est pas mal, ça change.
Comme
l'an dernier, je ferai un point sur les comédies français (en
vérité ce sont des films comiques) qui sortent toujours en ces
temps froids d'hiver : je compte bien voir le fleuron des films
soutenus par le CNC avec de la bonne star franchouillarde dedans,
Mais qu'est-ce qu'on a encore fait au bon dieu ?, Nicky
Larson le parfum de Cupidon, All inclusive et parait-il
une suite à Tanguy.
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