Dans
Games gamblers plays,
Michael Hui participait à un jeu télévisé d'une grande stupidité
et qui visait à humilier les candidats. The
Contract (parfois appelé Mr.
Boo fait de la télévision) est consacré entièrement aux coulisses
de la télévision, à ce que les spectateurs ne peuvent jamais voir.
Pour son quatrième long métrage en tant que réalisateur, Michael
Hui offre donc une réflexion désenchantée sur la télévision,
média qui a explosé à cette époque à Hong Kong et fit une grande
concurrence au cinéma. Il connaissait bien la télévision, il y a
débuté comme comique arrivé là un peu par hasard.
La
chaîne de télévision s’appelle MTV, Mice TV et reprend les codes
de couleurs de TVB, la chaîne des Shaw Brothers en prenant la forme
d’une souris. La chaîne concurrente s’appelle CTV (Cat TV) et la
bataille de l’audimat fait rage. Man (Michael Hui) est un homme à
tout faire, un acteur raté. Il a signé un contrat de huit ans mais
on ne lui propose que de faire de la figuration derrière le dernier
chanteur de cantopop
à la mode. Mais sa maladresse légendaire lui cause des ennuis et il
se bat avec son partenaire. Il manque de peu de se faire virer
d’autant que la chaîne concurrente lui propose un contrat.
Après
avoir viré sans ménagement le directeur de la télé, le patron
vient d’engager une nouvelle chef des programmes. Il faut voir
l’attelage. Miss Wong (Tiffany Bao) arrive avec ses deux gros bras.
Le premier est borgne, le deuxième a un crochet au bout du bras.
Miss Wong a les cheveux gris, ne sourit jamais, se déplace sur un
fauteuil surmonté d’un perroquet qui rapporte tout ce qu’il
entend à sa maîtresse. C’est une femme dure et inflexible qui
entend proposer des programmes qui plaisent à tout le monde. Ce qui
pour Michael Hui consiste à mettre des émissions racoleuses qui
excitent les plus bas instincts.
Michael
Hui a fait appel à ses deux frères. Sam joue un magicien
prestidigitateur de Singapour qu’une tournée amène à Hong Kong.
Il doit de l’argent à son manager, un Indien que les trois frères
se plairont à humilier (il représente d’une certaine manière
l’occupation anglaise). Ses tours d’illusion permettent de faire
un joli numéro de burlesque entre les gros bras et Michael Hui avec
les malles magiques. Ricky Hui sert encore une fois de faire valoir,
mais il joue un personnage d’inventeur qui crée la télévision
interactive ce qui provoque quelques catastrophes. Il restera une
bonne partie du film enfermé dans un coffre-fort.
Le
fil du récit du film est très menu, il s'agit pour Michael Hui est
de récupérer ce contrat qui le tient prisonnier. Déguisé en femme
pour qu'on ne le reconnaisse pas, il va escalader l'immeuble avec
Ricky afin de forcer ce coffre-fort situé dans la bureau de la
nouvelle directrice revêche. Une fois Ricky enfermé là-dedans,
toute une course poursuite entre le borgne, le manchot et Michael Hui
s'enclenche, se déplaçant de studio en studio, de pièce en pièce
pour causer des catastrophes en série notamment grâce aux
inventions loufoques de Ricky (le gaz hilarant lancé au public bien
que rien ne soit drôle).
The
Contract montre l’envers du
décor, du décor lui-même fait de carton-pâte qui évacue toute
tentative de séduction (la télévision n’offre que du rêve au
rabais) à la morgue des dirigeants (les directeurs d’antenne se
suivent et ils parient sur le temps qu’ils mettent à se suicider)
en passant par l’espoir que tout un chacun pourrait devenir une
star du petit écran, pure illusion encore une fois. Derrière les
gags, souvent de bonne tenue, Michael Hui est un grand pessimiste
mais n’est pas encore le personnage méchant qu’il deviendra dans
ses films suivants.
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