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dimanche 25 février 2018

Thriller (John Landis, 1983)

Avant les clips faisaient la durée de la chanson. Trois 45 tours étaient sortis avant la chanson Thriller, avec des clips classiques mais le succès de l'album Thriller sorti en novembre 1982 est si important qu'un court métrage est tourné pour le clip Thriller. John Landis est choisi pour mettre en scène Michael Jackson. Le clip de Thriller dure 14 minutes, la chanson un peu moins de 6 minutes, au scénario le chanteur est crédité avec John Landis. La chanson a été composée par Rod Temperton et produite par Quincy Jones.

Pleine lune, comme dans Le Loup-garou de Londres, une voiture dans la brume, Michael Jackson est le conducteur, Ola Ray est sa petite amie. Une panne d'essence, ils s'arrêtent, ils sortent du véhicule, Michael déclare sa flamme et lui offre une bague de fiançailles mais doit confesser une chose : il est un loup-garou et se transforme sous ses yeux. John Landis fragmente cette métamorphose, comme dans son film, filmant chaque membre du corps du chanteur. Jusqu'au résultat final.

Le lycanthrope menace Ola qui est tombée dans l'herbe. Dans le plan suivant, on retrouve le couple assis dans une salle de cinéma (on reconnaît John Landis tout devant, complètement à droite), Michael bouffe du pop-corn l'air réjoui devant ce film d'horreur tandis qu'Ola a très peur et décide de sortir de la salle. Plan en grue de l'extérieur du cinéma où sur l'enseigne est écrit le nom de Vincent Price. Sur la vitrine, deux affiches : Schlock, le premier film de John Landis et House of wax, film avec Vincent Price.

Jusqu'à présent, aucune note de Thriller n'a été entendue. Pour figurer l'angoisse, John Landis utilise la musique d'Elmer Bernstein, compositeur attitré de John Landis, il a fait la musique du Loup-garou de Londres (hormis les chansons avec le titre Moon). Quand Michael et Ola sortent du cinéma et vont se promener, la chanson commence telle une comédie musicale, Michael raconte ainsi avec les paroles de Thriller une nuit d'épouvante pour faire peur à sa petite amie et la taquiner avec des sourires.

Ils passent devant un cimetière lugubre, Vincent Price débute la lecture de son poème tandis que les tombes commencent à s'ouvrir et que les morts vivants en sortent au milieu d'une brume bleutée. Ces morts vivants vont entourer le couple avant que Michael ne se transforme également, y compris sa veste rouge qui est déchiquetée. La célèbre chorégraphie est filmée en longs plans, dans des mouvements d'appareils circulaires et des travellings suivis de gros plans sur les visages décrépis des cadavres.

La première diffusion du clip a lieu sur MTV en décembre 1983 avec une version modifiée de la chanson, bien meilleure que sur l'album. Les deux premiers couplets sont enchaînés sans coupure par le refrain, le pont est supprimé (ce qui était une bonne idée), suit le poème lu par Vincent Price et le refrain est enfin chanté sur la chorégraphie des morts vivants, le rire sardonique de Vincent Price conclue le clip sur un plan fixe de Michael Jackson les yeux jaunes comme le loup-garou qu'il était au début.


Cela m'a toujours étonné de voir Michael Jackson se donner le rôle du mauvais garçon (ses albums suivants seront titrés Bad puis Dangerous), sans doute voulait-il appartenir à la grande famille des rockeurs. Ceci étant, John Landis avait procédé ainsi, non sans ironie pour David dans Le Loup-garou de Londres, un homme insipide qui devient une bête. Toujours avec ironie, le carton final reprend celui du Loup-garou de Londres indiquant que toute similarité avec un mort vivant serait une coïncidence.






















lundi 15 février 2016

Vincent Price / Dr. Goldfoot and the Bikini machine / Dr. Goldfoot and the Girl bombs

Avec sa voix de velours et son regard de braise, Vincent Price apporte un charisme inégalé au personnage de Dr. Goldfoot. Ne nous y trompons pas, Goldfoot est un méchant, un homme qui veut vole les biens d'autrui, un affreux qui assassine ses cibles pour parvenir à ses fins. Et l'habit fait le méchant : un veste en tissu rouge côtelé, un beau nœud papillon noir, une barbe finement taillée et des babouches en or. Il est le héros de deux films, Dr. Goldfoot and the bikini machine (Norman Taurog, 1965) et Dr. Goldfoot and the girl bombs (Mario Bava, 1966). Seul ce dernier a droit à une édition DVD, double proposition même car Mario Bava qui a commis la chose a tourné deux versions, l'une américaine (regardable), l'autre italienne titrée L'Espion qui venait du surgelé (dispensable). Quoi qu'il en soit, les titres font figure de programme et parodient Goldfinger.

Les deux films fonctionnent avec les mêmes personnages. Un homme, la vingtaine, plutôt beau garçon, qui est un agent secret pour la SIC (Secret Intelligence Command). Deux rockers à la mode, histoire d'attirer au cinéma les jeunes spectatrices, incarnaient cet agent, respectivement Frankie Avalon et Fabian. Séducteur invétéré, Craig (Frankie Avalon) est aussi un agent qui multiplie les bévues et qui, tel une tornade, détruit tous les meubles sur son passage, un peu à la manière de l'inspecteur Clouseau. Dans L'Espion qui venait du surgelé, ce sont deux agents gaffeurs qui travaillent avec Fabian, deux comiques italiens, stars chez eux, Franco Franchi et Ciccio Ingrassia (connus en France essentiellement pour Les Aventures de Pinocchio de Luigi Comencini). Le montage italien met en valeur ce duo au détriment des scènes avec Vincent Price.

L'action de Dr. Goldfoot and the Bikini machine se déroule à San Francisco. Le Dr. Goldfoot a ordonné à son robot N°11, prénommée Diane (Susan Hart) d'aller séduire Todd Armstrong, un riche homme d'affaires pour lui voler ses titres de propriété et ses actions. Mais Igor, le stupide assistant de Goldfoot s'était trompé dans les programmes du robot. Et c'est d'abord Craig qu'elle rencontre. Il s'ensuit de nombreuses réprimandes du docteur qui punit Diane à « la chaise », Craig qui va convaincre son oncle, chef du SIC qu'un complot se ourdit contre de nombreux hommes très riches, une visite dans la demeure gothique de Goldfoot, remplie d'instruments de torture hérités d'un ancêtre qui les inventés lors de l'Inquisition. Et des effets spéciaux issus des gadgets confectionnés par le savant fou, des rouges à lèvres qui envoient un laser destructeur, par exemple

Dans L'Espion qui venait du surgelé, qui se passe à Rome, le savant fou décide d'envoyer ses femmes robots se faire exploser chez des généraux de l'OTAN qui prépare une réunion dans la capitale italienne. Bill Dexter (Fabian) veut convaincre son oncle, toujours chef du SIC, qu'il peut mener à bien cette mission, mais l'oncle choisit les deux comiques italiens pour s'infiltrer, causant des gaffes, des dégâts et des quiproquos qui nuisent à l'enquête. Ils confondent Bill avec un sbire du docteur, bien que cet homme de main soit un Chinois. La nièce du chef des espions, la belle Rosanna (Laura Antonelli) aide Bill dans sa lutte contre Goldfoot, mais ce dernier la kidnappe et la remplace par un robot bombe. Il duplique, dans sa machine diabolique, les deux crétins qui se sont égarés dans l'antre du docteur.

Dans chacun des films, on découvre une kyrielle de jeunes femmes en bikini doré, histoire, cette fois, d'attirer dans les salles des jeunes hommes. Les femmes en bikini, les filles robots ne causent guère, mais elles dansent parfois (belle scène de miroir dans L'Espion qui venait du surgelé), provoquant l'ire du savant fou. Chaque film se termine par une folle course poursuite où les personnages changent de véhicules en court de route, mention spéciale à celle dans San Francisco entre un bateau et un trolley, celle de Rome se finit en train et en montgolfière. Les deux films, au comique balourd, avec ses faux raccords et au scénario inepte, se regardent pourtant bien volontiers, ne serait que pour Vincent Price, génial, ou la chanson des Supremes dans Dr. Goldfoot and the bikini machine, le meilleur des deux films.

Les captures d'écran sont issues du montage américain de Girl bombs à partit du DVD édité par Artus en 2015. Pas de captures d'écran de Bikini machine.