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jeudi 11 août 2016

SOS Fantômes (Paul Feig, 2016)

J'avoue que je pensais pas que le projet d'un nouveau Ghostbusters verrait le jour. Il faut dire que le refus de Bill Murray de reprendre son rôle et la mort de Harold Ramis en 2014 ont ralenti la production. Pourtant, tous les acteurs des films d'Ivan Reitman viennent faire un petit coucou, à l'exception de Rick Moranis, définitivement rangé du cinéma. Harold Ramis est présent sous forme de buste dans le bureau de Kristen Wiig, Bill Murray a droit à deux scènes (il joue un sceptique), Annie Potts est hôtesse d'un hôtel, Dan Aykroyd est chauffeur de taxi, Ernie Hudson et Sigourney Weaver sont en toute fin de film, quant à Zuul...

Je trouve ce Ghostbusters plutôt pas mal, largement supérieur à Spy, précédent film de Paul Feig où Melissa McCarthy semblait jouer seule, ni Jason Statham et encore moins Jude Law ne semblaient être capables de lui donner correctement la réplique. SOS fantômes 2016 ressemble plutôt à Bridemaids avec ce quatuor féminin, et c'est tant mieux. Melissa McCarthy connaît bien ses collègues du Saturday Night Live, et c'est Erin (Kristen Wiig) qui ouvre le bal pour son personnage de prof de l'Université de Columbia qui espère sa titularisation. Son patron, sérieux et strict, a déteint sur elle, Erin s'habille avec une robe tristounette et le plus petit nœud papillon du monde.

Quand le passé d'Erin resurgit, c'est tout son avenir qui risque d'être remis en cause. Ce passé, c'est un livre sur les fantômes, écrit avec Abby (Melissa McCarthy) quand elles étaient étudiantes. Le livre refait surface et Erin avait tout fait pour enfouir cette partie de sa vie. Evidemment, Erin et Abby, après quelques vannes et deux ou trois engueulades, vont redevenir amies et se lancer dans la chasse aux fantômes avec l'associée d'Abby. Jillian (Kate McKinnon) passe son temps à inventer des gadgets plus dingos les uns que les autres, tous avec des noms pseudo-scientifiques débités avec le plus grand sérieux et les pieds sur la table.

New York subit donc une nouvelle attaque d'ectoplasmes et de revenants. On est loin des gentils trucages verdâtres d'Ivan Reitman, ce slime dégoulinant. En 2016, les effets spéciaux les plus perfectionnés sont utilisés pour donner vie, si je peux m'exprimer ainsi, à ces fantômes, à grand renfort de musique pompière pour coller à la 3D. Une femme meurtrière apparaît dans une vieille maison puis un homme condamné à la chaise électrique vient hanter le métro, fantôme repéré par Patty (Leslie Jones) qui décide de rejoindre l'équipe des chasseuses de fantômes qui vont installer leur bureau au dessus d'un restaurant chinois.

On repère trois changements radicaux par rapport aux films originaux. Tout est grosso-modo pareil mais inversé. Sigourney Weaver était la victime des démons et le récit, comme les personnages (surtout Bill Murray), tournait autour d'elle. Rien de cela en 2016, pas de victime particulière, mais un maboule nommé Rowan (Neil Casey), groom dans un hôtel, qui veut provoquer l'Apocalypse (dans Ghostbusters 2 en 1989, un autre timbré voulait faire se réincarner un tyran des Balkans dans le corps du bébé de Sigourney Weaver, mais il avait été ensorcelé). Rowan est donc un méchant des plus classiques. Abby pense qu'il est un salaud à cause de son physique ingrat.

A propos de physique, le deuxième changement concerne Kevin (Chris Hemsworth) dans le rôle de la potiche de service. Ses scènes où sa stupidité atteint des sommets sont parmi les plus comiques du film et bien vues sur les personnages féminins de secrétaire. Le dernier changement concerne l'attitude du Maire de New York (Andy Garcia) qui ne s'oppose plus aux interventions des Ghostbusters. Chez Ivan Reitman, la bande se retrouvait en prison. Message : le cinéma d'action avec des femmes est légitime. Voilà, c'est quand même un peu trop long mais certains gags sont hilarants (j'avoue avoir beaucoup ri pendant tout le film). On verra si ce SOS fantômes lance la mode des remakes féminisés. En tout cas, faut s'attendre à une suite.

mercredi 2 mars 2016

La Vie rêvée de Walter Mitty (Ben Stiller, 2013)

Entre chacun des cinq films réalisés par Ben Stiller, on trouve une un lien, parfois infime, qui les relie les uns avec les autres. Un extrait de télé-achat qui apparaît dans le générique de fin de Génération 90 est le même que celui que regarde Matthew Broderick sur sa télé dans Disjoncté. Une maquette pour un projet immobilier dans Disjoncté et dans Zoolander. Lance Bass, alors chanteur de NSYNC acclame Derek dans Zoolander puis accompagne Alpa Chino aux Oscar dans Tonnerre sous les tropiques. Une discussion sur les retardés au cinéma s'engage autour de Sean Penn dans Tonnerre sous les tropiques, Sean Penn est le personnage qui lance la quête de La Vie rêvée de Walter Mitty. Ces liens sont des petits effets de signature qui font de Ben Stiller l'un des auteurs les plus intéressants du cinéma américain.

Il est Walter Mitty, quadragénaire qui n'a jamais pu s'épanouir ailleurs qu'au travail. Il travaille au magazine Life. Le journal a été racheté, ce qui veut dire : licenciements, fin de l'édition papier et un nouveau directeur qu'incarne Adam Scott affublé d'une barbe et de deux bras droits aux sourires glaciaux comme leur plan social et arrogants comme l'ultra libéralisme. Walter y travaille depuis 16 ans, il est chargé des négatifs photos. C'est donc à lui qu'incombe la fonction de fournir la pellicule qui servira pour la dernière couverture du magazine. Sean O'Connell (Sean Penn qui se donne même pas la peine de jouer) a envoyé une pellicule que l'assistant de Walter met sur une planche, mais la photo qui doit couvrir le journal, la N°25 manque. Et quand le nouveau directeur, impatient et incompréhensif, croise Walter dans les couloirs, les escaliers et les ascenseurs pour réclamer la photo, Walter lui raconte des bobards.

Le souci pour notre héros, c'est que personne ne connaît Sean. Personne ne sait où il se trouve, où il habite, où il travaille. Quelques indices sont dissimulés ici ou là dans les autres clichés de Sean. Dans le reflet de la mer, Walter et son assistant découvrent le nom d'un bateau. Ce navire ancre au Groenland. Parce que Walter Mitty est un grand professionnel, parce qu'il n'a jamais remis en retard un négatif pour la couverture et malgré la pression du nouveau directeur, il va prendre l'avion, quitter New York pour les verts rivages de Groenland. L'aventure commence. Un chauffeur d'hélicoptère soûl, un requin qui menace de le croquer, un volcan qui entre en éruption, une traversée de l'Islande en skateboard. Et pour finir cette quête de la photo perdue, cet Indiana Jones en costume cravate va partir au fin fond de l’Himalaya pour retrouver Sean en Afghanistan.

Mais avant d'entreprendre ce voyage peu ordinaire, effectué en quelques jours, on avait découvert la vie très tranquille de Walter Mitty. Célibataire, il s'est inscrit sur une site de rencontres et s'est rendu compte qu'une de ses nouvelles collègues, Cheryl Melhoff (Kirsten Wiig) est également inscrite et disponible. Une vie terriblement banale filmé platement, mais que Walter rêve en grand format avec des aventures palpitantes. Il saute dans un immeuble pour sauver Cheryl d'une explosion, il répond vertement au nouveau directeur devant l'hilarité de ses collègues ou il imagine que Cheryl chante pour lui en Islande. Quand ces rêves sont finis, purs fantasmes du cerveau de Walter, on le retrouve dépité, un peu gêné que la réalité le submerge encore avec son ennui profond et sa routine infernale. Le récit pépère mais divertissant, cherche à se dynamiser avec ces incursions variées et amusantes mais qui peinent à faire décoller le film.

Le voyage de Walter Mitty se fait en solitaire. Certes, il reste en contact avec Cheryl et pense à son fils Richard à qui il rapporte un skateboard, il reçoit des appels de Todd (Patton Oswalt), l'homme au bout du fil du site de rencontres avec qui il discute souvent, dans un décalage de dialogues cocasses, avec sa mère (Shirley MacLaine) et sa sœur. Ben Stiller a choisi pour La Vie rêvée de Walter Mitty de ne plus donner la parole à ces fous furieux qui ont peuplé ses films précédents, et c'est quand même bien dommage. Walter n'est pas un crétin comme Zoolander ou Tugg Speedman. C'est un doux rêveur, un honnête travailleur pour qui la justice sociale est plus importante que tout le reste. Ainsi, si le film se termine par une jolie et émouvante scène où l'on découvre enfin quelle est cette photo de couverture, cette séquence suit une bonne dizaine de minutes de réconciliations familiales / retrouvailles amoureuses / leçon de vie à l'arrogant directeur. Ben Stiller était l'un des plus habiles manieurs d'ironie, il l'a oubliée préférant se rêver en nouveau Frank Capra dans un film un tantinet trop long, un chouia trop édifiant, un peu trop de bon goût qui voulait sans aucun doute aller à la pêche aux Oscars. C'est raté.














jeudi 22 octobre 2015

Seul sur Mars (Ridley Scott, 2015)



Dans Interstellar, ce pauvre Matt Damon était abandonné sur une planète glacée. Le film de Christopher Nolan se plaçait dans un futur de fin de civilisation, Seul sur Mars de Ridley Scott semble se dérouler aujourd’hui mais dans un monde où l’homme aurait posé le pied sur la planète rouge depuis des années. Mars n’est pas habité, seulement étudié par une équipe d’astronautes, hommes et femmes d’une quarantaine d’années. Quand une terrible tempête menace la mission et ses membres. Superbe séquence d’ouverture qui commence dans la plus grande clarté d’horizon (on découvre les lieux avec ses montagnes et son désert rouges), pour passer à une image ultra saturée par le sable qui empêche de voir quiconque. Voilà pourquoi les cinq équipiers quittent précipitamment les lieux dans la capsule spatiale pour rejoindre le vaisseau. Ils croient Mark Watney (Matt Damon) mort. Comment pourrait-il être vivant compte tenu de la violence de la tempête ?

Watney n’est pas mort. Il ne va pas bien, il doit d’abord soigner une vilaine blessure. Puis, il doit envisager comment tenir, c’est-à-dire survivre jusqu’à l’arrivée de la prochaine mission sur Mars. Pas moins de 3 ans. Les rations ne seront pas suffisantes, il faut inventer un nouveau mode de consommation. Le film se lance dans un défi amusant : faire un documentaire sur l’agriculture sur Mars. Comment trouver de l’engrais, comment arroser les plantes, comment trouver des graines, comment fabriquer une serre. Watney s’enregistre pour la postérité. L’autre défi est de taille : faire savoir à Houston qu’il est encore vivant. La technologie moderne est obsolète, Mark Watney et les ingénieurs sur Terre vont utiliser la vieille technologie de la fin du 20ème siècle. L’ironie est superbe de devoir constater que les vieilles méthodes et les anciennes manières de faire fonctionnent mieux que les nouvelles. Symboliquement, ce cher Ridley Scott rappelle qu’il a été un pionnier du film interstellaire depuis Alien.

Par son ton placide et parfois ouvertement comique, Seul sur Mars se démarque des films catastrophe qui se passent dans un voyage intersidéral. Le sauvetage n’est pas hystérique comme dans Apollo 13 de Ron Howard, la métaphysique new-age qu’on trouvait dans Mission to Mars de Brian De Palma ou dans Interstellar est absente, Matt Damon ne fantasme pas sur l’être cher comme Sandra Bullock dans Gravity, pas de bondieuserie comme dans Contact, c’est d’ailleurs le plus étonnant. Deux coups de théâtres morcellent le récit, deux explosions, celle de la serre martienne et celle d’une navette spatiale sur Terre. Ses secousses attendues relancent le récit, mais le ton reste le même car la routine doit reprendre, notre Martien doit trouver de quoi manger et imaginer comment il va rentrer sur Terre. Les ingénieurs de Houston doivent réparer les machines. Plus qu’à ces films d’espace, Seul sur Mars me fait penser à Mad Max Fury Road, mais en mode inversé. Dans le film de George Miller, un seul moment de calme rompt la poursuite pour mieux le relancer.

Le titre français Seul sur Mars rappelle celui du film de Robert Zemeckis, Seul au monde. Matt Damon n’est pas seul comme l’était Tom Hanks. Ce dernier n’avait qu’un ballon comme compagnon. Assez vite, le personnage de Matt Damon peut communiquer avec la planète Terre. Seul certes mais pas solitaire. Le film fait un retour sur un concept un peu oublié dans le cinéma américain, celui de la dernière frontière, celui de la mythologie de la conquête d’un nouvel univers. Mark Watney est le seul habitant de Mars, en faisant pousser ses pieds de pomme de terre, il en devient le premier colon, un pionnier de la conquête spatiale. Il exprime à voix haute cette idéologie, puis enchaine sur l’idée qu’il est aussi un pirate. Le titre original The Martian, le Martien correspond bien mieux à ce concept de dernière frontière. Personne n’aurait cru, à ses débuts il y a près de vingt ans, que Matt Damon pourrait incarner ce genre de personnages, ce héros typiquement américain. Il faut se rappeler que c’était lui le soldat Ryan à sauver, finalement rien d’étonnant.

mardi 18 août 2015

Wet Hot American Summer: Firt day of camp (David Wain, 2015)

C'était un film en 2001 (inconnu chez nous, très populaire aux USA), c'est une série aujourd'hui diffusée sur Netflix en 8 épisodes de 30 minutes. Wet Hot American Summer suit la première journée d'une colonie de vacances au beau milieu des Etats-Unis, le Camp Firewood. Les animateurs et les adolescents se rencontrent pour la première, certains se retrouvent d'une année sur l'autre. La première idée de la série est de faire jouer certains ados par des acteurs adultes. C'était déjà le cas dans le film, mais l'effet est encore plus étonnant avec quinze de plus. Bradley Cooper est ainsi un ado qui va découvrir son homosexualité, Joe Lo Truglio joue le puceau, Michael Showalter (le créateur de la série) se transforme en rebelle pour conquérir son flirt de l'année précédente, Amy Poehler est une ado de 16 ans délurée, Paul Rudd est le séducteur, etc. Le décalage entre leur aspect physique de quadragénaire et leur action est le moteur du comique. D'autant que le scénario se plaît à les faire jouer des stéréotypes d'ados tels qu'on les voyait dans les teen-movies. Le second volet comique de Wet Hot American Summer est le non-sens constant des situations. Au milieu du camp, le gouvernement jette des déchets toxiques. Le directeur se transforme en boite de conserve. Christopher Meloni, le cuisinier de la colonie, est un ancien membre du SWAT. Ronald Reagan en personne vient dans le camps. Chris Pine est un ancien rocker en panne d'inspiration. Elizabeth Banks est une journaliste de rock qui vient faire un article sur les ados. Comme l'an dernier avec The Spoils of Babylon, les acteurs doivent jouer avec le plus grand sérieux des choses complètement stupides. On pense aussi beaucoup à Psycho Beach Party de Robert Lee King (2000) qui jouait sur les mêmes décalages parodiques. La série gagne en effets comiques au fur et à mesure et il n'y a pas besoin d'avoir été dans une colonie pour tout comprendre.