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dimanche 29 juillet 2018

Le Dernier samaritain (Tony Scott, 1991)

Bruce Willis tire la gueule, débraillé, mal rasé, le corps rempli de whisky, avachi dans sa bagnole où il décuve de sa terrible nuit, il est embêté par trois gamins qui lui jette un rat crevé à la gueule. Il sort son flingue et les effraie. Bruce Willis est Joe Hellenbeck un détective privé à l'ancienne avec un bureau mal éclairé, son nom écrit en majuscules sur la porte vitrée. Et il fume cigarette sur cigarette avant de répondre au téléphone de son meilleur ami qui lui propose une affaire, à la clé 500 $.

Cette tonyscotterie tournée entre Jours de tonnerre, cet irregardable film de bagnoles avec Tom Cruise et Nicole Kidman le symbole du cinéma MTV et True romance polar grossier, est un sommet de vulgarité, d'incohérences narratives, de chromos aux couleurs criardes ne vaut que par le duo entre Bruce Willis et Damon Wayans, variation de L'Arme fatale. Le film est cité, la fille de Joe le regarde à la télé (la scène où Mel Gibson est torturé). Depuis deux ans, Damon Wayans joue Roger Murtaugh dans la série L'Arme fatale.

Alors cette affaire donnée à Hellenbeck concerne une danseuse strip-teaseuse (jouée par Halle Berry dans un de ses premiers rôles, elle danse sur Get Off de Prince, l'une de ses chansons les plus triviales). Assez vite, elle est assassinée, tout comme le meilleur ami de Hellenbeck qui meurt d'une explosion de sa voiture. Ça meurt beaucoup dès que notre anti-héros pointe le bout de son nez, mais pour son meilleur ami, il n'est pas triste, Joe avait compris qu'il était l'amant de sa femme Sarah (Chelsea Field).

Halle Berry était la petite amie de Jimmy Dix, le personnage de footballer américain que joue Damon Wayans, les deux hommes vont faire équipe, chacun jouant sur un mode différent. Damon Wayans se voit attribuer le sidekick comique, punchline à chaque réplique et Bruce Willis est le bougon de service à qui on ne la fait pas. On imagine que le duo aurait pu faire d'autres films, mais il n'en a pas été ainsi. Dans Le Dernier samaritain, Joe est gêné par la présence de Jimmy Dix qu'il prétend ne pas supporter.

Si dissemblables a priori, les deux hommes se ressemblent beaucoup, chacun possède une fêlure, un passé qu'ils n'arrivent pas à enterrer, le côté psychologique du scénario. Jimmy Dix est accro à la drogue à cause des douleurs aux genoux (c'est dur le football comme le montre les rares scènes de match), Joe Hellenbeck a été un garde du corps respectable, il bossait pour le sénateur Banyard (Chelsie Ross). Mais un jour, Joe a frappé son patron quand il a découvert qu'il frappait une prostituée dans son bureau. Depuis Joe est tricard et alcoolique.

Ce que Jimmy ignore est que Joe était son plus grand fan. Il l'apprendra par la fille de Joe Darian (Danielle Harris) une adolescente rebelle mais attachante. Elle sort un déluge d'insultes à son père (pas facile d'être papa) avant de rejoindre le duo sans avoir rien demandé. Ce sont d'ailleurs les meilleures scènes du film, ce trio désaccordé qui ne cesse de se contredire, de tomber dans les pièges de leurs ennemis mais ce sont ces caractères si opposés qui vont devenir complémentaires et à la fin, Darian admirera son papa.


Tout le sel du film repose sur un suspense simple : qui peut bien en vouloir à nos amis ? La corruption politique et sportive mon ami ! Le sénateur Banyard demande de l'argent à Marcone (Noble Willingham), le riche patron d'une équipe de football de Los Angeles, look ad hoc de cow-boy sur un physique de nabab du pétrole. Un type qui croit à l'ultra-libéralisme et fait tout pour poursuivre son rêve américain. Tous les mauvais coups sont permis et ça n'arrête pas, c'est évidemment plaisant surtout quand les invraisemblances prennent le dessus.


























samedi 28 janvier 2017

Le Flic de Beverly Hills 2 (Tony Scott, 1987)

Le succès immense et mérité du Flic de Beverly Hills a permis à Eddie Murphy, après le gros bide de Golden child, de tourner une suite. Eddie Murphy signe cette fois le scénario et Martin Brest est remplacé par Tony Scott. On reconnaît immédiatement le style clinquant du cinéaste anglais, qui sortait de l'affreux Top gun, avec ses couchers de soleil orangés et son rythme saccadé. Au départ de l'histoire du Flic de Beverly Hills 2, une affaire de cambriolages ultra violents et très préparés par une équipe de malfrats menée par Karla Fry (Leslie Nielsen), une grande blonde impitoyable. Elle laisse sur chacun de ses forfaits une enveloppe avec une lettre collée et un courrier comportant un code secret.

La police de Beverly Hills, Billy Rosewood (Judge Reinhold) et Taggart (John Ashton) piétinent dans leur investigation. Le sergent Bogomil (Ronny Cox) est pressé par le nouveau chef de la police Lutz (Allen Garfield) de trouver un coupable quand l'irréparable est commis. Bogomil se fait tirer dessus par Karla parce qu'il avait trop avancé dans l'enquête (mais sans en parler à quiconque). Il n'en faut pas plus à Axel Foley (Eddie Murphy) pour se rendre à Beverly Hills retrouver ses nouveaux amis. En trois ans, il serait devenu très proche de Bogomil, on entend une conversation téléphonique où les deux hommes évoquent une partie de pêche commune qu'ils devaient faire, c'est beau l'amitié virile entre flics.

Encore une fois, Axel Foley doit trouver un lieu cossu pour se loger. Plus d'arnaque à l'hôtel de luxe, mais une incrustation dans une maison en travaux où il retourne les ouvriers et le contremaître, les convainc de quitter les lieux. L'humour du Flic de Beverly Hills 2 repose encore une fois sur le sens de la réplique d'Eddie Murphy, son débit incroyable qui ne laisse aucune chance de répondre à ses interlocuteurs. A Detroit, il avait réussi à convaincre son patron Todd (Gil Hill) de financer une infiltration de truands en lui fournissant une Ferrari. Ainsi Foley se déplace au beau milieu de sa ville d'origine en costumes cravate, belle montre et lunettes noires comme s'il avait importé à Detroit l'esprit chic et clinquant de Beverly Hills, là aussi, ses collègues lancent quelques moqueries à son encontre.

L'humour si particulier de Eddie Murphy repose sur la stupéfaction de ses interlocuteurs, sur leur silence quand il les baratine, sur la connivence avec le spectateur sur le mode du clin d’œil, s'épanouit moins dans le cinéma de Tony Scott. Le cinéaste tape-à-l’œil préfère filmer Leslie Nielsen et Dean Stockwell tirer du gros calibre sur une cible, d'ailleurs le personnage de ce dernier tient précisément un club de tir. Ça ne se finira pas très bien pour lui. Conséquence pour l'humour du film, les scènes du 1er film sont recyclées : la boite de strip-tease (Axel fait passer Taggart pour l'ancien Président Gerald Ford), les mensonges énormes au chef des flics (il veut mettre Taggart et Billy à la circulation), l'esprit cool (Axel préfère réfléchir à l’enquête en sirotant un cocktail dans la piscine).