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jeudi 12 mai 2016

American girls (Peyton Reed, 2000)

A la question essentielle de savoir s'il existe un bon film de pom pom girls, American girls donne une belle réponse positive. Avant d'être une éminente membre du Jury du 69ème Festival de Cannes, avant d'avoir reçu un Prix d'interprétation pour Melancholia, Kirsten Dunst a été la vedette de cette chouette comédie américaine, bien édifiante comme il le faut, avec de jolis moments d'ironie et des chorégraphies rondement menées. Le titre français est, encore une fois, couillon. Le titre original est Bring it on qu'on peut traduire par envoie la sauce, met le paquet, défonce-toi, avec ce délicieux double sens.

Torrance Shipman (Kirsten Dunst) est une lycéenne qui s'apprête à devenir la capitaine des cheerleaders. J'utiliserai ce terme plutôt que celui de pom pom girls, tout simplement parce que dans cette équipe, on y trouve des pom pom boys. La séquence d'ouverture, qui prend par la main le spectateur, pour ne pas le lâcher, dans une chorégraphie en hommage à Busby Berkeley, tout en lignes et cercles qui se croisent et se rejoignent, présente tous les cheerleaders, l'ancienne capitaine, une rouquine explosive, Courtney et Whitney les deux pimbêches (Clare Kramer et Nicole Bilderback), Les et Jan (Huntley Ritter et Nathan West) les deux gars, l'un gay, l'autre très hétéro.

Le premier jour de Torrance comme capitaine est catastrophique, comme si elle était maudite (ah la superstition). L'une des cheerleaders se casse une jambe en tentant une pyramide. Il faut trouver une nouvelle athlète (oui, ce sont des vraies sportives, comme le dit la capitaine, ça demande de l'entraînement et de la discipline), Missy Pantone (Elisa Dushku) passe les épreuves et rejoint l'équipe. Mais Missy se rend compte que la routine des Toro est pompée sur celle d'une autre équipe de cheerleaders, les Clovers d'East Compton, à 150 km de San Diego. Leur chorégraphie a été volée et adaptée par l'ancienne capitaine.

Pour bien comprendre le dilemme que narre le film de Peyton Reed, il faut expliquer le milieu socio-culturel dans lequel évolue Torrance et ses amis. San Diego, grosse bourgeoisie riche, immenses maisons avec jardins, parents fortunés, tous blancs. Des WASP dans toute leur splendeur et leur arrogance. A l'opposé, les Clovers viennent du ghetto de Los Angeles, menés par Isis (Gabrielle Union). Ils n'ont jamais pu participer au concours de cheerleading de Daytona en Floride, faute d'argent pour s'inscrire. Evidemment, Isis n'est pas ravie de ce vol de chorégraphie et vient déclarer la guerre lors d'un match de l'équipe de football.

L'humour d'American girls se glisse dans les clichés habituels sur les films de sport. Ici, l'équipe de football est composée de losers, sur le terrain, ce sont les cheerleaders qui sont les stars. La confrontation entre Les et Jan face à deux footballeurs crétins constitue un gag récurrent. L'humour se montre plus incisif avec l'arrivée d'un danseur nommé Sparky Polastri (Ian Roberts), qui demande aux cheerleaders de faire vivre leurs mains en dansant. L'équipe aura lavé de bagnoles en maillot de bain pour se payer les services de Sparky qui vend la même chorégraphie à plusieurs équipes. Cela menace l'équipe de pouvoir participer au concours de cheerleaders.

Et l'amour dans tout ça. Certes, être capitaine prend beaucoup du temps de Torrance. Elle sort avec Aaron (Richard Hillman), caricature à l'extrême du blanc sûr de lui. Il la trompe à la fac où il vient de rentrer. Elle lui préférera Cliff (Jesse Bradford), le frère de Missy, jeune gars sarcastique fan de rock. Devant son t-shirt des Clash, Torrance dira « c'est un nouveau groupe ? ». Leur romance est sans surprise mais offre quelques beaux moments (la scène de brossage de dents). Cliff est comme le spectateur devant American girls, au début il trouve que les pom pom girls, c'est ringard, inintéressant et pour les crétins, à la fin il en redemande.




















mercredi 15 juillet 2015

Ant-Man (Peyton Reed, 2015)

Depuis des années, Paul Rudd a notre sympathie. On le soutenait quand il était devenu le petit copain affable et mignon de Phoebe dans Friends. On riait avec lui dans les joutes « You know how I know you're gay » dans 40 ans toujours puceau de Judd Apatow. On était choqué devant les sketchs Family Kissing du Saturday Night Live. On était charmé de le voir si bien porter la salopette dans Prince of Texas. Mais c'est surtout son personnage de journaliste dans Ron Burgundy présentateur vedette qui a tant fait pour son aura. Son visage si doux et son corps si sexy pour composer un personnage si con, si abject, si macho. Et depuis 10 ans, on attendait un rôle à sa mesure. C'est dire si on attendait beaucoup d'Ant-Man, surtout au vu d'une bande annonce bien foutue.

Récapitulons. Ant-Man est le dernier rejeton de ces films produits par Marvel et issus de leur univers. Le but du studio est de faire aussi bien (en qualité comme en quantité de tickets vendus) que le génial Gardiens de la galaxie (oui, j'ai bien écrit génial). Pour permettre un crossover avec les films Avengers, le personnage de Sam Wilson alias Falcon apparaît dans quelques scènes. J'avais même oublié qu'il était dans Avengers. Paul Rudd est donc un homme lambda avec ses soucis quotidiens qui sont accès sur la garde de sa fille, son boulot et les relations avec le nouveau mec de son ex. Pas de quoi devenir un super héros. Ou alors un mini super héros. Le milliardaire Stark alias Iron Man n'avait pas de souci d'argent, Ant-Man n'a que ça.

Le film met un temps fou à démarrer. Il présente sans rythme (et c'est franchement ennuyeux de longueur) comment cet homme deviendra un homme de la taille d'une fourmi, mais avec des super pouvoirs. Il est étonnant de voir que les scénaristes et producteurs puissent encore penser qu'on ne sait pas comment fonctionne ce genre de films. Depuis le Spider-man de Sam Raimi, on sait comment ça fonctionne. Mais là est sans doute le gros souci d'Ant-Man. Le film a été écrit par Edgar Wright. Gros problème car les films de Wright fonctionnent sur un mode sériel. Ses personnages ont une série d'épreuves à accomplir et le scénario les énumère toutes, que ce soit les adversaires de Scott Pilgrim à affronter ou tous les bars à visiter. Il aura fallu pas moins de sept scénaristes pour supprimer l'aspect jeu vidéo au récit.

Paul Rudd a bien du mal à faire entendre ses blagues comme à rendre l'émotion devant ses soucis parentaux. Franchement qui va voir une comédie d'action pour se retrouver devant un drame familial qui cherche à nous tirer les larmes. Autre souci, le sidekick de Paul Rudd, Michael Peña sort ses blagues comme Nick Frost (on imagine que le rôle devait lui être attribué avant qu'Edgar Wright soit viré). Tout tombe à plat. Et puis pour finir l'affrontement entre le patron mégalo mais clairvoyant (Michael Douglas) et son héritier putatif qui veut prendre sa place (Corey Stoll) ne repose que sur les habituels clichés. D'autant que Corey Stoll ne fait pas dans la demi-mesure pour incarner son rôle de super méchant. Mais après tout, il est peut-être le seul à jouer ça comme dans un comics, avec grandiloquence et inconséquence.