J'ai
commencé en décembre 2018 une rétrospective sur les films des
Charlot, enfin si le mot rétrospective a un quelconque sens les
concernant. Chaque fois que je vois un film avec les Charlots, je
pense à la qualité des comédies cantonaises – pas toujours
excellente, je vais être honnête, je les ai souvent surestimées
sur mon ancien blog – d'autant que leur dernier film se déroule à
Hong Kong (Bons baisers de Hong Kong). Je crois qu'en 2019, je vais
encore plus commenter des comédies et autres films comiques et pour
commencer je reviens sur les frères Hui. Première étape :
Games gamblers play, titre approximatif, film sur la passion
du jeu, une production Golden Harvest.
Parlons
d’abord de l’accoutrement de Michael Hui puisqu’il est la
vedette de son premier long-métrage. Il a les cheveux courts, bien
dégagés derrière les oreilles. La moustache est fine, comme son
bouc. Il se taille lui-même cette pilosité. Il porte des lunettes
rondes qui sont dans sa famille depuis trois générations. La
monture gauche s’est cassée et elle est remplacée par une
ficelle. Ses vêtements sont composés d’un bermuda, d’une
chemise à manches courtes et d’une paire de longues chaussettes
blanches qu’il porte avec ses sandales. Bref, Man, son personnage
dans Games
gamblers play a tout de
l’apparence d’un perdant né.
Man
commencera pourtant son histoire (et la finira) dans l’uniforme de
prisonnier. Il finit de purger une peine de prison pour avoir triché
au jeu. C’est un roublard qui n’hésite pas à arnaquer des
codétenus pour leur prendre leur maigre pitance. Man va devoir
partager sa cellule avec Kit (Samuel Hui), autre joueur devant
l’éternel, qui s’est fait serrer dans un casino de Macao. Gros
perdant, Kit engloutit tout son argent dans les jeux et il a surpris
le manège d’un croupier. Il tente de lui prendre ce qu’il a
volé, mais le patron du casino le prend en flagrant délit. A leurs
sortie de prison, ils entendent bien se retrouver pour faire quelques
affaires ensemble. Tant qu’il ne faut pas travailler.
Man
lance Kit dans une partie de poker où il est censé gagner gros. Il
est allé voir l’usurier pour emprunter de l’argent. Mais Pei Pei
(Betty Ting Pei) est complice de Man et, en tant que professionnelle,
va prendre tout l’argent de Kit. Mais ce dernier ne l’entend pas
de cette oreille et compte bien se faire rembourser quand il comprend
qu’il est tombé dans un piège. Chez Man, il rencontre sa sœur
Mei (Lisa Lui) et sa femme (Helena Law) et évidemment, Kit va
trouver charmante la frangine de Man. Elle va l’aider à ne plus se
faire arnaquer. Ces personnages féminins vont apporter quelques
quiproquos et portes qui claquent quand Pei Pei va venir voir Man en
même temps que sa femme quand les deux hommes devront se planquer de
Chang (Wong Sam), un boss qu’ils ont arnaqué dans une course de
lévriers.
Games
gamblers play suit
un récit essentiellement composé de sketches – la forme sera
amplifiée dans ses films suivants. L’humour du film repose sur des
situations dans lesquelles nos héros se mettent dans des situation
qui vont les nuire. Ce sont des perdants nés, surtout Kit. Les deux
frères ont cependant des rôles différents, Michael est le méchant,
Samuel est le gentil. L'un des sketches coupé au montage mais
visible en bonus du DVD édité en 2011 par HK Vidéo montre Kit face
à Sammo Hung et qui s'exerce à différents arts martiaux au bord de
la plage, boxe thaïe, chambara et imitation de Bruce Lee, chaque
fois Kit se prend une énorme baffe de Sammo hilare. C'est étonnant
que ce gag soit supprimé, peut-être une jalousie de la part de
Michael.
Le
langage prend aussi une grande importance. Lors du jeu télévisé où
Man est inscrit et où il donne une multitude de réponses erronées :
des jeux de mots en cantonais que les sous-titres essaient de rendre,
plutôt bien d’ailleurs. Lorsqu’ils disent des gros mots qui sont
remplacés par un effet sonore rigolo, un gimmick qui revient
régulièrement. Le film propose un rythme posé, plutôt lent, avec
des gags qui s'étirent parfois un peu trop histoire d'être certain
d'avoir l'effet voulu, tel celui – encore sur la plage – entre
Kit et son frère Ricky, dans son unique scène, où ils jouent au
poker et que Kit a triché. Seulement voilà, il triche avec un jeu
de cartes dont le dos est d'une couleur différente. Le pauvre Samuel
Hui va se faire taper sur la tronche par ses adversaires mécontents,
c'est ce gag-là plutôt que celui avec Sammo Hung qui a été gardé.
La séquence coupée avec Sammo Hung.
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