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mardi 28 avril 2020

Moulin Rouge! (Baz Luhrmann, 2001)

De temps en temps, je vérifie, Moulin Rouge est encore l'un de mes pêchés mignons, comme Mamma mia et Hairspray. Je vérifie pas souvent, depuis 2001, tous les 5 ou 6 ans, c'est bien suffisant. C'est que Moulin Rouge, comme les deux autres sucreries, sont franchement copieux, limite sujet à l'indigestion. Mais une fois que le marathon gargantuesque d'images saturées est lancé, je fais comme Ewan McGregor, son verre d'absinthe avalé, je plonge tête la première.

The hills are alive with the sound of music chante la fée verte en voletant. Je me suis toujours trouvé enchanté d'entendre le thème principal de La Mélodie du bonheur, alors que je n'ai jamais vu La Mélodie du bonheur, je comblerai cette lacune un jour, surtout chanté par Kylie Minogue dans cet unique rôle au cinéma. C'est en deux minutes toute la dinguerie de Bazz Luhrman résumée, des choses venues des quatre coins du monde amalgamées en comédie musicale.

Le Paris 1900 de Moulin Rouge a été tourné en Australie. Aucun souci d'académisme là-dedans, c'est du spectacle spectaculaire. Le logo de la 20th Century Fox est habillé pour l'occasion, une annonce du spectacle total et impur qui va être déclamé pendant deux heures. Il s'agit de faire mentir deux des quatre éléments de la devise personnelle de Toulouse-Lautrec (John Leguizamo) et Satie (Matthew Wittet) : truth et beauty, la vérité et la beauté.

Les deux autres mots de la devise du film sont freedom et love (la devise est déclamés sur la chanson de T-Rex, Children of the revolution). La comédie musicale est composée de reprises de chansons connues, surtout de la pop, Elton John, Queen, Phil Collins, The Police. Mon smashup préféré est Roxane chanté en tango par la voix grave et rauque de l'Argentin (Jacek Koman) en écho avec la voix haut perchée de Ewan McGregor.

Rien n'est vrai dans Moulin Rouge, le règne du factice fait se mêler deux chansons disparates pour n'en faire qu'une. Lors de la première apparition de Satine (Nicole Kidman), après sa descente des cieux sous une pluie d'étoiles scintillantes, elle chantera Diamonds are a girl's best friend avec un refrain de Material Girl de Madonna. Si ça marche, ça marche. Et ça marche, ça danse, ça sautille, ça virevolte dans le cabaret de Zidler (Jim Broadbent).

Juste avant l'arrivée de sa vedette, Zidler chantait Lady Marmalade, le morceau le plus vulgaire des années 1970, la partition des danseuses du Moulin Rouge qui soulèvent leur fanfreluche, en duo avec les messieurs du public endimanchés dans leur costumes queue de pie et chapeau claque, eux entonnent Smell like teen spirit de Nirvana. La frénésie de ce montage est ce qui me plaît le plus dans les danses et les chansons du film.

Il faut en vouloir de cette beauté flamboyante et ultra colorée, presque agressive. Cette beauté vantée par Toulouse-Lautrec, c'est la transgression de tous les canons. Elle vise à fustiger la conception du Duc (Richard Roxburgh), crétin aristocrate persuadé que l'argent est beau. Il veut acheter Satine à Zidler et détruire la pièce, ô combien kitsch, que Christian a écrit pour elle, l'histoire d'une courtisane et d'un maharadja.

Elle est amoureuse du musicien pauvre. Bon, je ne vais pas m'attarder sur la mise en abyme, double et triple que produit le film, elle est classique de la comédie musicale. En revanche, le spectacle conçu par Christian, Toulouse-Lautrec et Satie est encore plus kitsch, rempli de danseurs, de chanteurs, de décors que dans leur vraie vie. Dans certains pays de cinéma, dont Bollywood, plus on en voit sur l'écran, meilleur est le film.


Il paraît qu'il y a un scénario dans Moulin Rouge. La belle affaire, il est fin comme du papier à cigarette. Une histoire d'amour cucul la praline contrariée par l'argent et la maladie dont personne ne se soucie. Ce qui compte pour Baz Luhrmann c'est la démence du rythme, évidemment dès les premiers plans de cet énorme pastiche, on peut être rétif à ce rythme, à ces patchworks de chansons ou pire on peut s'attendre à suivre une histoire et franchement, c'est pas très grave.































jeudi 25 octobre 2018

The Ghost writer (Roman Polanski, 2010)

« Je crois que ça s'est bien passé, il m'a appelé mon vieux » dit-il tout sourire, satisfait de lui. « Il appelle les gens mon vieux quand il ne se rappelle pas du nom » réplique avec sarcasme Amelia Bly (Kim Cattrall) après que le nouveau nègre littéraire (Ewan McGerogr) ait rencontré et discuté pour la première fois avec Adam Lang (Pierce Brosnan). Se rappeler le nom de cet écrivain engagé pour finir les mémoires de cet ancien premier ministre britannique est difficile pour le spectateur de The Ghost writer, il n'est en effet jamais donné.

Ewan McGregor joue ainsi un personnage sans identité, on ne saura seulement qu'il est célibataire, hétéro et a écrit un bouquin à succès pour un magicien. Il se fait embaucher en début de film par un de ses amis (étrange scène au restaurant où l'on mange tout à la fois des soupes asiatiques à la baguette et de la viande rouge à la fourchette). Petit entretien où il convainc facilement l'avocat John Maddox (Jim Belushi) au grand dam de l'éditeur qui lui avait trois minutes plus tôt qu'il ne serait pas l'homme pour cette histoire.

Notre fantôme, ce ghost d'Adam Lang est-il l'homme de notre histoire, de la légende à écrire sur cet homme politique ? Plus que la vie du premier ministre c'est d'abord la mort de l'ancien nègre littéraire qui occupe le ghost. Cet ancien écrivain a lui un nom, prononcé de multiples fois, Mike McAra. Tout le monde parle constamment de lui. Ses vêtements occupent encore les armoires de la chambre, désormais habitée par le ghost, sa voiture de fonction contient encore l'itinéraire GPS emprunté plus tôt et surtout, ce manuscrit de 624 pages.

La mission du nouvel écrivain est de reprendre le texte. La première lecture est épouvantable, ce qu'on appelle un écrit académique, bourré de faits mais sans style. Adam Lang adore et Ruth (Olivia Williams), son épouse est là, dans un coin à surveiller l'écrivain. Il voudrait appuyer sur elle, elle clame qu'elle n'est pour rien dans la carrière de son mari, elle préfère restée effacée. D'autant qu'elle a quelques reproches à lui faire, en premier lieu, sa maîtresse, Amelia toujours à le suivre. La brune envoie des piques à la blonde.

L'enjeu du film a lieu dans une maison perdue sur une île au large de l'état du Maine. De Londres, d'où l'écrivain est parti, il faut prendre deux avions, un ferry, une voiture pour y accéder. Il faut montrer patte blanche pour rentrer dans la propriété. Le manuscrit est planqué dans un coffre, il ne doit pas sortir de cette espèce de bunker sur lequel les vents soufflent, la pluie s'abat. Un étrange couple asiatique travaille là, peu loquace, la femme sert à manger et l'homme balaie des feuilles d'arbre qui ne cessent de revenir.


Ce palimpseste que l'écrivain doit écrire va se transformer en enquête quand Adam Lang est accusé de crimes de guerre. L'homme au sourire emphatique peut passer à la colère en une seconde. Il faut gratter sous le vernis, sous les différentes personnalités qui cohabitent dans cette maison. Cet écrivain sans identité, ce ghost qui fourre son nez partout, qui tente de tout voir, c'est la simple image du spectateur qui jouit de cette histoire avec ses circonvolutions, ces révélations qui pourraient paraître grossière mais qui font de The Ghost writer un film parfait.