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mercredi 17 janvier 2018

Last flag flying (Richard Linklater, 2017)

Trois quinquagénaires, anciens Marines, se retrouvent plus de 30 ans après la guerre du Viet Nam. Le plus jeune d'entre eux est Larry (Steve Carell), jolie moustache sur le visage, le pas lent quand il débarque dans une petite ville perdue de Virginie et rentre dans un diner presque vide où il apostrophe le patron Sal (Bryan Cranston) qui ne le reconnaît pas. Jadis, il portait comme surnom « Doc ». Ils picolent jusqu'au bout de la nuit, s'endorment sur les banquettes et le lendemain matin de ce mois de décembre 2003, Larry demande à Sal de le conduire en voiture quelque part.

La destination est une église baptiste dans un coin encore plus perdu où le pasteur donne une messe. Il s'appelle Richard Mueller (Laurence Fishburne). Il a du mal à reconnaître ses anciens comparses, mais les invite à dîner chez lui où son épouse Ruth a préparé un délicieux repas qu'ils mangent avec un verre d'eau, ce qui pour Sal, buveur invétéré, est un peu dur. Larry explique sa situation : son épouse est morte en janvier et son fils Larry Jr a été tué en Irak. Il demande à Sal et Mueller de l'accompagner pour les funérailles de son fils.

Richard Linklater choisit un format pépère pour Last flag flying (un hommage à La Dernière corvée de Hal Ashby, mais je n'ai pas encore vu le film). Pépère parce que ce sont trois quinquagénaires rangés de leur passé respectif qui revient de temps en temps dans les conversations, histoire de forger les personnages. L'alcoolisme de Mueller et Sal, la prison de Larry, la patte folle de Mueller, la mort d'un de leur camarades d'armée. Ils commencent à voyager en voiture, puis en camionnette, enfin en train jusqu'à la banlieue morne et banale de Boston.

Mueller et Sal n'arrêtent pas de se disputer, chacun a un rôle bien établi dans le voyage. Comme dans ces dessins où le personnage principal a à sa gauche un ange et à sa droite un diable, les deux amis de Larry sont sa bonne et sa mauvaise conscience. Sal est le provocateur, la réplique facile, un fuck à chaque phrase, et Mueller le porteur de bonne parole, le conciliateur, un amen comme réponse à chaque mauvais pas de Sal. A cause des sales blagues de ce dernier, ils se font arrêter parce qu'une dame les a pris pour des mollahs.

Le portrait en creux du fils décédé se dessine peu à peu avec l'arrivée du Marine afro-américain Washington (Quinton Johnson), témoin des derniers moments de Larry Jr. Droit comme un I, Washington (dont on ne connaîtra jamais le prénom) est régulièrement mis au repos par Sal. Washington est là pour accomplir les funérailles telles que le souhaite l'armée américaine de George W. Bush dont le représentant est le borné colonel Willits (Yul Vasquez) qui ne veut pas laisser partir le cercueil et souhaiter enterrer le Marine en héros.


Last flag flying n'est pas très éloigné de Un jour dans la vie de Billy Lynn d'Ang Lee sur cette notion qu'est le héros de guerre. Richard Linklater appuie parfois lourdement sur le patriotisme dont s'enorgueillissent ses personnages (il faudrait quitter la salle 10 minutes avant la fin, c'est d'ailleurs étonnant de voir la différence entre l'affiche française et américaine) mais réserve deux moments objectivement comiques : une discussion hilarante sur Eminem qui passe à la radio et l'évocation des bordels du Viet Nam ironiquement surnommés par le trio Disneyland.

mercredi 20 avril 2016

Everybody wants some (Richard Linklater, 2016)

L'aisance avec laquelle Richard Linklater parvient à faire exister tant de personnages qui sont, pourtant, à peu près tous les mêmes me plaît beaucoup. Everybody wants some se passe dans les trois jours précédant le rentrée universitaire de 1980, au beau milieu du Texas. Au centre du récit, premier à arriver dans la maison de l'équipe de baseball de la fac, Jake (Blake Jenner). Il rencontre ses futures colocataires pour une année, certains sont anciens, d'autres des nouveaux comme lui. Ce qui frappe, c'est la complicité, si difficile dès le début d'un film, entre les acteurs tous inconnus, ou presque (sauf Tyler Hoechlin vu dans la série Teen wolf, Glen Powell dans la série Screaming queens et Wyatt Russell coup de foudre de Channing Tatum dans 22 Jump Street). Cette complicité indiquant la maîtrise de la direction d'acteurs de Richard Linklater se déploie dans l'une des premières scènes où cinq d'entre eux chantent « Rapper's delight » dans une voiture. Si à cette scène, cher spectateur, tu n'accroches pas, autant quitter la salle.

De quoi causent ces grands garçons un peu crétins ? Que font-ils pendant ces trois jours avant le premier cours ? Tout d'abord, on pourrait parler de ce qu'ils ne faut pas. Ils ne parlent pas de politique, malgré la campagne des primaires (Reagan contre Carter), ils ne parlent pas des études, des cours, des profs, ils ne parlent pas de leur famille, de leur passé, si ce n'est par quelques bribes évoquées ici ou là, ils ne parlent pas de leur projet de vie. Everybody wants some évite les écueils des films d'étudiants, notamment le bizutage (Retour à la fac de Todd Philips), les guerres entre fraternités (Nos pires voisins de Nicholas Stoller), le dépucelage avant la rentrée (pleins de titres de films). Les gars sont Texans, ils boivent (de la bière et des alcools forts), ils dansent (sur du disco, du rock et de la country) et ils essaient de draguer. Surtout, certains (les deuxième année) portent des moustaches, gage de maturité. Quand l'un des nouveaux, un blondin, laisse pousser son duvet, tous les autres le chambrent.

Richard Linklater s'intéresse à la fois au groupe et aux individualités qui le composent. Le groupe, c'est l'équipe de baseball, toujours moquée dans ce genre de films qui s'attachent plutôt aux faibles, aux brimés, aux artistes. Les personnages pris séparément sont portes par le regard empathique du cinéaste. Entre le dragueur impénitent, le bas de plafond, l'énervé prêt à la castagne, le bouseux et le macho à débardeur (entre autres), Jake doit trouver un peu d'espace pour arriver à séduire la jeune étudiante rencontrée en début du film. Car tous ces étudiants ne se séparent jamais (la séquence où Jake cherche un lit pour finir avec une fille est caractéristique). Le film fonctionne sur un tissage de variations entre les jeunes gars, tout est dans le détail des tenues, des accessoires (frôlant parfois un kitsch bienvenu, ces terrifiantes hideuses années 1980 le permettent) et dans l'humour. Un humour qui consiste essentiellement à des vannes qu'ils se lancent entre eux et qui percutent à chaque fois, tels les lancers de balle de leur sport.

mardi 19 avril 2016

Richard Linklater en 12 films

Richard Linklater est un Texan, mais pas un partisan de la famille Bush, il est du genre libéral, fondateur d'une association de cinéma à Austin dès 1985 à l'âge de 25 ans, Austin Film Society qui a permis à la ville du Texas d'être une enclave culturelle au milieu d'un état éminemment conservateur. C'est à Austin que l'un des plus grands festivals du monde, South by Southwest (SXSW) a été créé, antre du vrai cinéma indépendant. Au sein de son studio, Richard Linklater a permis à certains cinéastes de s'affranchir de Hollywood : Quentin Tarantino y tourné Boulevard de la mort, Robert Rodriguez la plupart de ses films, David Gordon Green natif de l'Arkansas, producteur de Jeff Nichols, est un familier du lieu. Depuis 25 ans, Richard Linklater a tourné une vingtaine de films. C'est beaucoup, mais la plupart de ses longs-métrages ne sont pas sortis en France. Il n'est pas un grand cinéaste, loin de là, certains de ses films sont terriblement niais. Comédie musicale, thriller, biopic, animation, film noir, comédie, romance, il passe allégrement d'un genre à l'autre, comme Steven Soderbergh mais sans les afféteries ou comme Robert Altman sans le cynisme. Dénué de style propre, ses films sont cependant marqués par des motifs récurrents : la notion de hasard, le travail du temps qui passe et des bavardages incessants entre les personnages.
Slacker (1990)
A partir d'un événement traumatisant, un accident de voiture à une station de bus, Richard Linklater crée tout un mouvement de dominos. Il suit un premier personnage (lui-même) qui en rencontre un deuxième, s'en suit une longue discussion, ce deuxième personnage en rencontre un troisième ad libidum. Le film se déroule en temps réel dans un quartier modeste d'Austin. Filmé en 16mm en toute indépendance et pour quelques dollars, Slacker traverse les rues d'Austin pour s'arrêter chez des gens qui glandent, qui passent leur temps à discuter de sujets divers et variés qui ont tous un lien avec l'histoire des USA (l'assassinat de JFK, Madonna, le voyage sur la lune, les séries télé). Inédit en France, le film a été édité par Criterion entre deux classiques du cinéma japonais.
Génération rebelle / Dazed and confused (1993)
Quand Matthew McConaughey finit son speech lorsqu'il reçoit son oscar pour Dallas buyer's club, il termine par « alright alright alright ». C'était sa réplique phare dans Dazed and confused vendu en France à l'époque comme un film « grunge » avec ses jeunes héros qui entrent à l'université au milieu des années 1970 et dans la vie adulte, c'est-à-dire séduire et coucher avec une personne du sexe opposé. Cette comédie grivoise, mais pas trop, accueillait dans leur premier vrai rôle Milla Jovovich, Ben Affleck, Adam Goldberg entre autres. Le film a passablement vieilli faute d'une solide construction, Richard Linklater poursuivait sa forme de film à sketches, son grand défaut de ne pas savoir faire un scénario « en béton ». La bande originale du film, copieuse, utilise tout ce que le rock faisait de mieux en 1975.
Before sunrise (1995), Before sunset (2004) Before midnight (2013)
On peut l'appeler la trilogie des before (l'aurore, le coucher de soleil, minuit), ou la trilogie européenne (Vienne, Paris, la Grèce), ou la trilogie Ethan Hawke Julie Delpy. Dans ces trois films, les plus connus de Richard Linklater, les deux acteurs déambulent tels des touristes dans les rues romantiques de Vienne et Paris puis sur les routes ensoleillées de la Grèce dans la quête de points communs dans de longues conversations sur l'amour, la vie et les vaches. Ils se rencontrent par hasard dans un train, et comme il se doit, ils tombent amoureux dans Before sunrise. Ils racontent leur vie loin de l'autre dans Before sunset, lui a eu un fils – celui de Boyhood ?, elle est devenue écrivain dans les 8 ans qui séparent les deux films. Dans Before midnight, ils ont été en couple, ont eu deux jumelles puis se sont séparés. La petite musique de Richard Linklater est agréable et s'améliore au fil du temps. Les deux personnages de Jesse et Céline sont également dans un séquence de Waking life.
Le Gang des Newton / The Newton boys (1998)
Matthew McConaughey, Ethan Hawke, Vincent D'Onofrio et Skeet Ulrich sont les frères Newton. Première incursion de Richard Linklater dans le film d'époque (le Texas des années 1920), The Newton boys explore les exploits d'une fratrie de cow-boys devenue gang de casseurs de banque et de dévaliseur de train. Ils agissent pour la justice car, selon eux, les banques quand elles sont font dévaliser touchent une assurance. Conclusion : elles arnaquent les gens, autant leur prendre leur argent. Franchement trop long, The Newton boys coince aux entournures dès qu'il évoque la vie privée et amoureuse des frangins. La meilleure partie est dédiée à leur exil, au milieu d'une forêt, loin de la ville, des femmes et des braquages. Le film sera un gros bide.
Waking life (2001)
Premier essai à la rotoscopie, ce procédé d'animation qui consiste à dessiner à partir de prises de vues réelles, Waking life entend, à la manière de Slacker, soit une ronde de personnages disparates et sans lien les uns avec les autres, causer philosophie. C'est terriblement raté, prétentieux et mou, l'archétype du film Sundance qui pète plus haut que son cul.
Rock Academy / School of rock (2003)
Plus gros succès public de Richard Linklater, Rock Academy a la bonne idée de laisser Jack Black libre comme l'air et l'acteur ne se ménage pas à la tâche. Guitariste dans un groupe de rock, il se voit virer et décide devenir le prof de musique d'une école privée, usurpant l'identité du vrai enseignant. La rencontre entre le gros paresseux inconséquent et la future élite argentée provoque de nombreux moments comiques qui font merveille. Le but du personnage de Jack Black n'est pas d'apprendre la musique aux marmots mais de les inscrire à un concours de rock pour concurrencer son ancien groupe. Il va ainsi mentir à la directrice du collège et devenir l'idole de ses élèves. Les enfants sont admirablement bien dirigés. La meilleure comédie du cinéaste. Cas rare, les chansons (du rock bien connu) sont jouées in extenso.
Bad news Bears (2005)
Rôle parallèle à Rock Academy, Billy Bob Thornton remplace Jack Black dans Bad news Bears, avec son air grognon habituel, en tant qu'ours mal léché au milieu d'enfants qui n'en demandaient pas. Il est un ancien joueur de baseball, devenu alcoolo et dératiseur qui se voit proposer d'entraîner une équipe de gamins tous plus nuls les uns que les autres. Moins réussi que Rock Academy, Bad news Bears parvient à faire rire grâce aux mauvaises manières de Billy Bob Thornton, monstre de vulgarité et d'égoïsme. La fin édifiante sur le mode « tout le monde peut y arriver avec un peu d'effort, on est Américain, que diable » est évidemment décevante.
Fast food nation (2006)
L'une des promesses les plus démagogiques de Donald Trump est de renvoyer chez eux les Mexicains. Cela affole les états limitrophes (Colorado, Texas, Californie et Nevada) car ce sont les Mexicains, sans papiers et payés au lance pierre, qui sont derrière les fourneaux. Fast food nation parle, entre autres, de ces migrants illégaux qui cherchent du travail dans une compagnie de fast food. Leur boulot est harassant, leur condition précaire, ils sont là pour dépiauter les carcasses de viande qui seront servis dans les hamburgers. Parallèlement, un journaliste enquête sur cette multinationale où des matières fécales ont été découvertes dans la viande. Film choral aux nombreux personnages qui se croisent, Fast food nation se veut un pamphlet contre l'Amérique consumériste mais la charge, parfois efficace, est noyée dans des histoires d'amour plates.
A scanner darkly (2006)
Deuxième essai à la rotoscopie, cette fois réussi. A scanner darkly est d'abord un gros casting composé de stars jamais venue dans le cinéma de Richard Linklater : Keanu Reeves, Robert Downey Jr, Woody Harrelson, Winona Ryder. Le film présenté, tout comme Fast food nation, au Festival de Cannes 2006 a été un énorme bide commercial, ce qui n'empêche pas qu'il est une adaptation réussie du roman de Philip K. Dick. L'image rotoscopée donne une vision intéressante de l'effet d'une nouvelle drogue dure et développe le sujet de la surveillance de l'Etat sur le citoyen. Contrairement à Minority report de Steven Spielberg et Paycheck de John Woo, sortis juste avant A scanner darkly, Richard Linklater choisit de supprimer tous les effets spectaculaires des deux précédentes adaptations de Dick et de se concentrer sur la suggestion, sur les discussions paranoïaques du trio d'acteurs et sur le faux-semblant. Le récit est souvent un peu compliqué, embrouillé mais correspond à l'impression de flottement que subissent les protagonistes.
Me and Orson Welles (2008)
Zac Efron venait tout juste de finir son dernier High school musical pour Disney et il n'était pas encore engagé pour ses rôles récents où il ne doit porter comme tout costume qu'un pantalon (variante, un short ou un slip). Quelle aubaine pour lui de se confronter au monde du théâtre et à Orson Welles (incarné ici par Christian McKay). Zac Efron joue le nouvel assistant de Welles quand celui-ci était encore l'enfant chéri de l'Amérique mais pas encore cinéaste. Nouvel assistant, car Welles est montré comme un être tyrannique et son assistant est son souffre-douleur. Evidemment quand l'assistant écoute les conseils du Maître et qu'il couche avec sa maîtresse, Orson se met dans une colère noire et vire l'insolent avant de le rembaucher pour mieux l'humilier. Rare film de Richard Linklater à quitter le Texas pour New York, Me and Orson Welles élève la cabotinage et l'histrionisme au rang de grand art.
Bernie (2011)
Meilleur film de Richard Linklater, Bernie n'est pourtant jamais sorti en France. Jack Black est ce Bernie, bon gros célibataire qui officie comme croque-mort, avec un grand sourire et une belle abnégation, même quand les gens abusent de sa gentillesse. Quand il rencontre une vieille acariâtre, incarnée avec humour par Shirley McLaine, il devient son chien berger, puis son petit toutou toujours prompt à céder à tous ses caprices. Effets comiques garantis. Parce qu'elle est détestée de tous, personne ne s'inquiète vraiment de ne plus la voir. C'est que Bernie s'est débarrassée d'elle. Tout simplement. Le procureur du coin (retour de Matthew McConaughey chez Linklater) veut juger Bernie, mais aucune preuve de son meurtre n'est trouvée. Cette brillante comédie noire est scandée par des interviews des vrais habitants de la ville où s'est déroulé ce crime, donnant des points de vue contradictoires, certains soutiennent Bernie, certains l'accusent. Le vrai Bernie Tiede a passé dix ans en prison et vient d'être libéré.
Boyhood (2013)
Si Boyhood me touche tant, c'est sans doute parce qu'il me rappelle une émission de télé que je regardait ado (Que deviendront-ils ? Sur Antenne 2). Sur dix ans, des jeunes de mon âge étaient suivis. Boyhood est de cette veine, dix ans compressés sur 2h45. Au cinéma, cela n'avait jamais été fait, filmer trois acteurs (Ethan Hawke, le père, Patricia Arquette, la mère et Ellar Coltrane, le fils) pendant douze ans, avec des bribes de vie, sans avoir recours entre les séquences, comme autant d'années écoulées, à une annonce de calendrier. Boyhood c'est vraiment tout du rythme, du temps et de l'espace, un enfant qui grandit, des parents qui divorcent, qui se remarient, des événements en écho, de la musique, les premières amours, une partie de chasse et des trajets en voiture. La seule équivalence (mais en documentaire) est chez Michael Apted avec sa série Up débutée en 1963 et poursuivie jusqu'en 2012 où il filme la même famille tous les 7 ans. Mais pour moi, Boyhood se réfère plutôt à ces séries télé, les sitcoms surtout, où l'on suit la vie de ses personnages sur plusieurs saisons. Alyssa Milano avait mon âge au début de Madame est servie.
Everybody wants some (2016)
Dès que le le vois, j'en cause.

Pas vus : It's impossible to learn to plow by reading books (1988), SubUrbia (1997), Tape (2001)