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jeudi 7 janvier 2021

La Momie (Stephen Sommers, 1999)

La bibliothécaire et l'aventurier. Cette Momie n'a rien à voir avec celle de Karl Freund tournée pour la Universal, certes le nom de Imhotep que jouait Boris Karloff en 1932 est encore là. En 1999, c'est un acteur baraqué venu d'Afrique du sud (Arnold Vorloo) qui incarne cet Egyptien félon qui tombe amoureux de la femme du Pharaon. Grave erreur. L'amant est maudit et condamné à mort. Alors dans l'ouverture de La Momie on a droit à un déluge de péplum pharaonique gorgé jusqu'à plus soif de dialogues grandiloquents, d'effets spéciaux numériques et de malédiction à qui viendrait troubler le tombeau de la momie costaud.

Puis on passe enfin à l'aventure tout en restant dans le film d'époque, on va dire les années 1930 comme Indiana Jones à qui le film emprunte quelques éléments, ne serait-ce que la tenue de O'Connell (Brendan Fraser), aventurier et non archéologue qui court les tombeaux à la recherche de trésors. Justement le voilà à la sépulture de Imhotep et pourchassé par une société secrète (comme dans La Dernière croisade) qui compte empêcher la résurrection de la momie. Depuis 3000 ans – rien que ça – ils sont parvenus à empêcher que le gros costaud pas content ne viennent dominer le monde et le mette à sa merci.

O'Connell rencontre Evelyn (Rachel Weisz) en prison, c'est lui qui est derrière les barreaux. Le maton égyptien veut le pendre mais Evelyn a une autre idée. Elle est bibliothécaire, il ne faut pas l'oublier et elle veut le Livre des Morts. C'est évidemment une très mauvaise idée. Comme la séquence où elle est présentée l'annonce, Evelyn est la reine des catastrophes (elle parvient à faire renverser en domino toutes les étagères de la bibliothéque du musée du Caire). Et tant qu'à faire, O'Connell lui servira de guide pour aller dans l'emplacement du tombeau d'Imhotep. Elle « achète » au directeur de la prison notre aventurier pour la modique somme de 250$. c'est enfin parti pour une aventure folle et divertissante dans une Egypte de pacotille.

Il faut expliquer les règles du jeu de La Momie, l'un des films de la fin du 20ème siècle que je considère comme un spectacle total. Action (ça n'arrête pas), humour (le frère d'Evelyn, Jonathan que joue John Hannah est le « comic relief » idéal, prétentieux, gaffeur, dragueur, cupide), romance cucul la praline comme il faut (Evelyn et O'Connell se détestent au début évidemment), effets spéciaux pas trop nuls mais pas trop inhumains (le numérique est mélangé avec des éléments plus artisanaux). Le principe ici est que les deux « gentils », la bibliothécaire et l'aventurier, redonnent naissance à Imhotep, le super méchant. Mais Imhotep n'est pas comme Boris Karloff en 1932, entouré de bandages.

C'est un amas de chair en décomposition. Le dessein de la momie est de retrouver une peau, des yeux et une langue. Comment faire ? Très simple, les troisièmes rôles sont là pour ça. L'aventure commence avec beaucoup de monde. Des mercenaires américains, tous très stupides, toujours prompts à sortir leur flingue comme s'ils sortaient leur bite, emmenés par un archéologue qui rêve de grandeur, accompagnent Evelyn, O'Connell et Jonathan. Mais aussi le directeur de prison, appâté par le gain du trésor qui doit forcément se trouver sous le tombeau (il y a toujours un trésor caché dans ces films dans des salles immenses et chaque fois – règle immuable – tout s'effondre et les cupides voleurs ne récoltent rien.

Ces trois Américains arrogants vont servir d'accessoires pour Imhotep. Il pique yeux, langue et peau et petit à petit le corps d'Arnold Vorloo apparaît tandis que son pouvoir magique augmente. Comme dans les Dracula (le Nosferatu comme le Coppola), le méchant a besoin d'un larbin qui exécute ses basses œuvres, ici un gringalet nommé Béni (Kevin J. O'Connor). Toujours humilié par O'Donnell, asservi par ce maître sévère et injuste, pris dans des épreuves qui le dépassent, Béni est lui aussi un élément comique du film, son personnage traverse tout le film, dans l'ombre d'O'Connell à la fois son modèle et son ennemi. Il est un authentique personnage de cartoon, l'équivalent du Coyote, de Daffy Duck, toujours perdant mais qui revient à la charge avec inconscience et obstination.



































mercredi 6 janvier 2021

Première sortie (Hugh Wilson, 1998)

Adam et Eve. Dans une décennie précédente, Hugh Wilson a été le réalisateur à succès de Police Academy, seulement le premier des huit films. C'était une autre époque, celle où Steve Guttenberg était un acteur roi du box-office, je me demande bien ce qu'il peut devenir, je me demande aussi si Police Academy est drôle, je ne l'ai pas revu depuis 30 ans, au moins. Première sortie est sorti il y a 20 ans et des poussières, je l'avais vu au cinéma, c'était au milieu de l'heure de gloire de Brendan Fraser.

Le film est conte et avec que l'acteur n'apparaisse, ce sont Christopher Walken et Sissy Spacek, Calvin et Helen Webber, couple middle class des Etats-Unis de 1962 qui sont au centre du film. Ils organisent une soirée avec leurs voisins dans leur maison d'un habituel lotissement de banlieue. Tout le monde est bien habillé, ça boit des cocktails, ça discute de tout et de rien. Calvin est scientifique, il montre à ses invités ses inventions, Helen attend son premier enfant. Soudain, un de leurs amis débarquent en courant.

Tous se mettent à écouter les infos à la télé, Kennedy cause dans le poste. C'est le début de l'escalade entre Cuba et Washington. Calvin est persuadé que les communistes vont attaquer. Il avait prévu cette possibilité et avait construit dans son jardin, en secret, un abri anti-atomique. Ni une ni deux, il congédie les invités et part se réfugier dans son abri. Helen abasourdie descend avec son rôti sur les bras. Dehors, un avion militaire a une avarie, le pilote s'éjecte mais, pas de bol, l'avion s'écrase pile sur la maison des Webber.

Calvin est certes un scientifique mais il est aussi survivaliste. Il déclare qu'ils pourront sortir de leur abri 35 ans plus tard. Il s'est convaincu qu'une bombe atomique a explosé au dessus de lui, 35 ans c'est la durée pour la terre redevienne vivable. Dans l'abri, il a tout prévu, eau, aliments, batteries, papier toilettes et de quoi faire un jardin et d'élever des poissons et aussi divertissements. A vrai dire, Calvin est ravi de cet exil sous terre, Helen beaucoup moins et c'est là-dessous qu'elle accouche. Forcément ils appellent leur fils Adam.

Il a également recréé le décor de leur maison. Idée brillante de mise en scène avec ce décor familier qui donne sur des tuyaux, des murs préfabriqués, des lumières accrochées comme des projecteurs. On est ici dans un décor de sitcom (les Webber regardent en boucle pendant 35 ans la série I Love Lucy), avec son canapé central où Adam grandit, comme ces acteurs enfants grandissent sous les regards des téléspectateurs. Ici trois jeunes acteurs figurent Adam suivant son âge, tandis que Christopher Walken et Sissy Spacek sont vieillis avec maquillage et perruques.

Place maintenant à Adam adulte, très adulte même mais totalement naïf. Comme dans ses autres films, le visage de Brendan Fraser est idéal pour jouer le bon couillon, le grand dadais, le naïf qui, une fois sorti en 1997, va découvrir le monde qu'il a raté. Au dessus de l'abri s'était construit un bar qui changeait d'ambiance suivant les modes, il est tenu par un huluberlu (Joey Slotnick), imbibé et drogué, qui est persuadé que Calvin (le premier à sortir) puis Adam sont des créatures divines. Il va créer son culte avec plein de clodos du coin.

Bienvenue à Eve (Alicia Silverstein), pimpante blonde qui tombe sur la route d'Adam. Dans la deuxième partie du conte, elle va guider le candide voyageur temporel à remonter le temps, à ne pas se perdre dans le pièges tendus dans ce Hollywood où la cupidité règne, or Adam a beaucoup d'argent (grâce à une belle astuce scénaristique). Ce voyage dans le temps inversé fonctionne avec Adam qui a les manières et le vocabulaire de 1962, celui que ses parents lui ont enseigné. Mais chaque fois, il se sort de toutes les situations brillamment.

Question vocabulaire, il ne comprend pas par exemple ce que lui dit le meilleur ami d'Eve, Troy (Dave Foley) quand il se présente comme « gay ». Adam pense qu'il est joyeux, ses parents ne lui ont pas appris l'existence de l'homosexualité. Il sait danser à la perfection (grâce à sa mère) ce qui vaut l'une des ces fameuses séquences dont Hollywood a le secret : Eve et Troy pensait qu'il ne savait pas danser, il s'avère expert et sous les yeux ébahis des clients de la boîte de nuit. Et d'Eve.

Dans la troisième partie du conte qu'est Première sortie, il s'agit de la romance attendue et annoncée entre Adam et Eve. Seulement voilà, elle pense ne pas être amoureuse de cet homme bizarre, lui ne veut que revenir dans l'abri avec ses parents passant son temps à acheter des stocks de provision. Cette partie est moins bien écrite, plus expédiée avec quelques quiproquos grossiers (Eve appelle les services sociaux quand Adam lui raconte son histoire) et un finale cucul la praline. Mais c'est pas grave, le film est très agréable et souvent drôle.