Boulevard
(Dito Montiel, 2014)
L'argument
publicitaire du distributeur de Boulevard est de clamer que
c'est le dernier film de Robin Williams. Il est vrai qu'il a mis un
bon bout de temps à sortir. L'acteur fait ici dans le drame
existentiel, un banquier un peu minable qui s'occupe des prêts. Il
vit une vie bien tranquille réglée comme du papier à musique.
Dîner chaque soir avec son épouse avec qui il fait chambre à part.
C'est leur accord dont on ne connaît pas les raisons mais que le
film va expliquer. Car notre héros aime les garçons mais n'a jamais
pu le dire à quiconque. Un jour, il décide d'aller faire un tour
dans la rue des prostitués mâles et tombe sur un jeune gars avec
lequel il va engager une relation platonique qui va changer sa
manière de vivre. Il faut ajouter que son père est mourant et que
son meilleur ami, un prof de fac, se tape une de ses étudiantes.
Dito Montiel, totalement inconnu chez nous, l'un des cinéastes qui a
lancé Channing Tatum, filme ces amours entre un vieux et un jeune
comme dans un soap opera, avec des pauses entre chaque réplique et
des gros plans sur les yeux larmoyant. Résultat : zéro
émotion.
Julieta
(Pedro Almodovar, 2016)
Un
soupçon d'Hitchcock, géniale Rossy de Palma en über Rebecca avec
son œil torve qui semble jeter un sort à Julieta. Un zeste de
Buñuel, deux actrices jouent le même personnage, certes à vingt
ans de distance, mais la mise en scène de Pedro Almodovar est
tellement précise que je ne remarquais pas les changements
d'interprètes, soit Emma Suarez qui lance la narration en
flash-back, et Adriana Ugarte la Julieta du passé. Une dose de
Douglas Sirk, superbe scène quasi onirique de ce cerf qui marche sur
la neige à côté du train. Finalement ce qui manque le plus à
Julieta, c'est la touche d'Almodovar qui semble moins
intéressé par le scénario et ses personnages mystérieux que par
la joliesse de sa mise en scène et la manière de tarabiscoter sa
narration. Aussitôt regardé aussitôt oublié.
Joyeuse
fête des mères (Garry Marshall, 2016)
Le
cinéaste de Pretty woman fait aujourd'hui des films choraux
autour des fêtes populaires, après Valentine's day, après
Happy new year, voici donc Joyeuse fête des mères
(vivement Independence Day ou Labour Day). Comme beaucoup de films
récents, tout est filmé en Géorgie, le nouvel eldorado du tax
shelter américain, mais contrairement à The Nice guys,
Ant-man, Captain America Civil War) ça se passe
vraiment à Atlanta. Seulement voilà, le film réussit l'exploit à
n'avoir aucun personnage Noir, alors que la ville est composée à
50% d'Afro-américains. Oui, un exploit. Le film se contente de
parler de mariages, de divorce, de séparations, de veuvage, le tout
englué dans des mensonges, des gamineries et des frustrations.
Jennifer Aniston est maman de deux garçons et son ex s'est remarié
avec une bimbo. Julia Roberts est une présentatrice de télé qui a
abandonné sa fille à la naissance et cette dernière se sent mal à
l'aise avec le mariage. Kate Hudson est mariée avec un hindou mais
ne l'a jamais dit à ses parents texans bien racistes. D'ailleurs sa
sœur est lesbienne et elle aussi n'a rien aux parents. Enfin, Jason
Sudeikis est veuf avec deux filles (oui, il va finir avec Aniston
comme dans We're the Millers). Tout se terminera pas des happy
ends trop mignons.
De
douces paroles (Shemi Zarhin, 2013)
Voici
un très gentil film sur la fratrie, l'identité et la religion. Deux
frères et une sœur apprennent, à la mort de leur maman adorée,
que leur père qu'ils détestent depuis qu'il s'est remarié avec une
jeune, n'est sans doute pas leur père. Il se pourrait même que leur
géniteur soit Arabe. Natanael l'aîné est marié à une orthodoxe
de Brooklyn venue vivre à Jérusalem. Ils ont trois enfants et
vivent dans la stricte observance du judaïsme. Dorona est mariée à
Ricky, ils viennent de comprendre qu'elle ne pourra jamais avoir
d'enfants. Chai le dernier est homo mais papa d'une enfant que sa
mère a emmenée en Roumanie. Trois typages de famille différente
pour montrer que tout est très complexe là-bas en Israël et que le
passé n'en finit pas de hanter cette génération. En effet, le
fantôme de la mère vient enquiquiner Dorona. Les trois enfants
partent avec Ricky à Paris dans un voyage sur les traces de leur
mère. Guest star : Louise Portal. Puis direction Marseille.
Guest star : Maurice Bénichou. On sourit un peu, on est un peu
ému, tout est un peu mou et vaguement trop long.
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