Charlot
cambrioleur est le dernier
film de Charles Chaplin tourné pour la Essanay mais sorti quelques
jours après son premier film Mutual. Il reprend le personnage du
vagabond, après le film en costume qu'était Charlot
joue Carmen. Très classique
dans son schéma, dans ses thématiques et dans ses gags, Charlot
cambrioleur suit notre
personnage à sa sortie de prison. Sans le sou – ou presque, il est
immédiatement repéré par un pasteur, un de ces barbus qui sous
couvert de moralité, Bible à la main, vient prendre l'argent du
pénitent. Ce pasteur parvient à dérober le billet qui devait
servir au vagabond de se payer à manger.
Le
film, d'une durée de 25 minutes et teinté au gré des lieux que
notre héros traverse, est construit au fil des rencontres du
personnage. Un homme complètement soûl qui titube accroché à un
pylône. Charlot aurait piqué sa montre gousset, mais un policier
rode. Ce sera le faux pasteur qui volera la montre. Charlot va
croquer dans une dizaine de pommes pour manger, faisant croire qu'il
n'est pas satisfait de la qualité. L'un des gags qui fonctionnent le
mieux dans un film qui en manque cruellement. Finalement, il débarque
dans un de ces abris pour sans-logis où il faut quand même verser
une pièce pour dormir, pièce qu'il ne possède même pas.
Le
passé criminel de notre ancien taulard va revenir comme un boomerang
avec la rencontre d'un voleur connu en prison. Pourchassé par le
même policier, Charlot accepte d'aller cambrioler une maison où
habite une jolie jeune femme (c'est évidemment Edna Purviance), mais
Charlot la trouve trop charmante pour la laisser être volée et
réciproquement, elle ne le dénoncera pas à la police. L'un des
plus beaux gags récurrents de cette deuxième partie montre trois
policiers peu pressés d'aller arrêter le cambrioleur. Ils prennent
le thé, roulent comme des pépères et finalement laissent partir
Charlot vers d'autres cieux. Et d'autres films.
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