En
écoutant la radio tout à l’heure, j’ai appris la mort d’Alexandre Astruc à
l’âge de 93 ans. Je pense n’avoir jamais lu un seul de ses textes critiques, je
n’ai vu aucun de ses films. J’ai donc ouvert le DVD contenu dans le volume du
fac-similé de Midi Minuit Fantastique. Ce DVD contient Le Puits et le pendule, une adaptation de l’histoire extraordinaire
d’Edgar Alan Poe traduite par Charles Baudelaire. Tourné en noir et blanc pour
la télévision française en 1963, programmé au Festival du court-métrage de
Tours, Le Puits et le pendule reprend
sur 37 minutes le récit d’un homme enfermé dans une pièce sous l’Inquisition à
Tolède. Cet homme est incarné par Maurice Ronet dont on entend la voix off, son
dialogue intérieur décrit les tourments qu’il subit au rythme d’une musique
d’Antoine Duhamel, le compositeur attitré de la Nouvelle Vague.
Enchainé
aux pieds et aux poignets, jugé sans appel, jeté dans une geôle sans lumière,
l’homme est attaché sur un banc. Un pendule commence son mouvement pour venir
trancher son cœur. Au milieu de la pièce, se trouve un puits dont l’eau est
infestée de serpents. Les murs de métal de la cellule commencent à se
rapprocher. Trois manières de mourir, laquelle est la moins pire ? La
caméra d’Alexandre Astruc est souvent mobile, scrute chaque recoin de la pièce
aiguisant le regard de l’homme comme celui du spectateur à qui le spectacle de
sa mort est offert. La variété des cadres, parfois biscornus, donne
l’impression que chaque plan est différent du précédent et du suivant, comme si
le cinéaste s’était donné pour mission de ne pas faire deux plans identiques.
Le suspense et l’effroi sont ainsi accentués par ces changements constants
relayant le chaos mental du personnage.
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