Premier
film de Chaplin pour la Mutual (qui lui laissait toute liberté
artistique et un copieux salaire), sorti le 15 mai 1916, Charlot chef de rayon est
entièrement centré autour d'un objet, en l'occurrence une mallette
remplie de billets et que se disputent deux hommes. L'un ressemble
comme deux gouttes d'eau à Charlot, avec sa petite moustache, mais
leur caractère est totalement différent. Il est le chef du rayon
qui donne des ordres aux vendeurs sur un ton particulièrement
direct. Il est craint des employés du grand magasin où se déroule
le film. Avec son comparse, le directeur du magasin, un costaud avec
une grosse moustache, des gros sourcils et une grosse barbe, ils décident de voler la
caisse qui se trouve dans le coffre-fort. Et ils mettent l'argent
dans cette mallette. Ils doivent se partager le butin, mais le chef de
rayon ne l'entend pas de cette oreille et assomme le directeur avant
de s'enfuir.
Seulement
voilà, les détectives du magasin veillent au grain. Ils
soupçonnaient le directeur de ces méfaits et le surveillaient. En
attendant de les prendre la main dans le sac, au sens propre comme
figuré, ils observent notre vagabond préféré venu dans ce rayon
pour tester les produits. Il se rase et se parfume à même le rayon,
sous le regard désapprobateur d'un vendeur. Et le chef de rayon va
s'apercevoir de sa ressemblance avec le vagabond et ils échangent
leur place. Les détectives sont dupes quelques instants avant de se
lancer à la poursuite de la mallette qui passe de main en main. Au
centre des culbutes que font les personnages, un escalator qui monte
au bureau des chefs et un ascenseur qui en descend. La meilleure
scène est celle du faux miroir : il n'existe qu'un seul
Charlot. Message à Essanay, la compagnie concurrente et précédente
du comique qui sortit la même semaine un de ses films sans lui
demander son avis : une sorte de vol.
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