Au
cours d'une des scènes d'action palpitante de L'Arme
fatale, on pouvait lire sur le frigo des Murtaugh « Free
South Africa End Apartheid ». Il faut dire qu'à l'époque,
Ronald Reagan, comme Margaret Thatcher, continuait de commercer
allégrement avec le gouvernement de Pretoria. En 1989, pour L'Arme
fatale 2, l'Afrique du sud, son Apartheid et son consul, le bien
nommé Arjen Rudd (Joss Ackland), rebaptisé avec sarcasme Aryen Rudd
par Riggs, sont au centre du récit. En ce début de présidence de
Bush père, les films sur l'Apartheid n'étaient pas si nombreux (Une
saison blanche et sèche, Cry freedom) et n'oublions pas
Johnny Clegg qui a permis à tant de monde de ma génération
d'assister à son premier concert.
Joel
Silver, plutôt qu'un film social, choisit de faire ce qu'il sait
faire, un bon gros film d'action avec une course poursuite endiablée
pour lancer L'Arme fatale 2. Roger Murtaugh (Danny Glover) est
au volant, Martin Riggs (Mel Gibson) sur le siège passager, il
tambourine, avec un grand sourire, le plafond tout content de
poursuivre une voiture. Le break marron de Murtaugh va devoir changer
de conducteur, s'engouffrer dans un tunnel, rouler sur deux roues et
faire un tête à queue. La bagnole poursuivie s'avère cacher des
pièces d'or. Il n'en faut pas plus au duo de flics pour aller
visiter le consul dans sa villa sur pilotis, mais le salopard (qui a
déjà fait tuer son homme de main) est protégé par une immunité
diplomatique.
Joel
Silver, Richard Donner et les scénaristes n'y vont pas avec le dos
de la cuiller pour charger les personnages des Sud-africains. Sadique
et arrogant, Arjen Rudd a comme porte flingue un homme cruel et
vicieux, Vorstedt (Derrick O'Connor) qui est l'archétype du sbire
aux ordres qui ne semble n'avoir aucune limite. En l'occurrence, pour
contrer les taquineries de Riggs, qui s'est entiché de la secrétaire
du consul, Rika (Patsy Kensit), Vostedt décide d'abattre, à la
bombe ou à la mitraillette, tous les flics collègues de Riggs et
Murtaugh. Il enverra deux hélicoptères pour pilonner la caravane de
bord de mer de Riggs ou mettra une bombe sous les chiottes de Roger.
Ces gens-là osent tout et le film n'hésite pas à en faire des
tonnes car plus c'est gros plus ça passe.
Un
autre qui en fait des tonnes est Joe Pesci. Son personnage de Leo
Getz (« what you want, Leo gets ») est une composition
qui permet de pouvoir regarder encore aujourd'hui le film. Leo Getz
est l'enquiquineur en chef, celui qui s'incruste partout sans qu'on
lui demande rien, l'homme catastrophe. Riggs et Murtaugh doivent
supporter son flot ininterrompu de paroles, ses caprices d'enfant
gâté et ses gaffes à répétition. La référence de ce trio, qui
sera prolongé dans les deux Arme fatale suivants, c'est The
Three Stooges dont le comique consiste à montrer les trois
acteurs se donner des baffes pendant tout leurs films (ils furent
très populaires, ils en ont tourné une tripotée). Riggs et son
fidèle chien Sam regardent l'un de leur film sur leur télé dans la
caravane. Le comique du film est à l'image de la violence, exubérant
et jamais dans la demi-mesure. Mais Joel Silver ira encore plus loin.
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