Le
film post Occupy Wall Street continue d'être un genre florissant à
Hollywood, comme je l'évoquais lors de la sortie de The
Big short d'Adam McKay. On ne l'attendait pas là, mais Jodie
Foster, pour son quatrième film, s'attaque à un thriller en
huis-clos et en temps réel. Money monster passe à Cannes,
hors compétition, et sort en salles. George Clooney est Lee Gates,
animateur d'une émission sur le pognon, sur la manière de faire des
profits rapidos et sur l'ultra libéralisme tout puissant. Autant
dire que c'est un sale connard qui a le toupet d'appeler son émission
Money monster, oui, comme le titre du film. Connard qui entame son
show avec une danse de hip-hop, qui n'en fait qu'à sa tête dans son
émission, qui balance des jingles pour illustrer ses maigres
analyses. Peut-être que ce genre d'émission existe dans la vraie
vie.
Face
à ce gugus, sa productrice Patty que joue Julia Roberts est une
femme de l'ombre derrière les consoles de la régie qui a décidé
de quitter ce boulot qu'elle ne supporte plus. Enfin, elle n'en peut
plus de Lee Gates et de son arrogance. C'était censé être son
dernier jour, une journée bien calme, bien ordinaire avec une
interview où les questions avaient été préparées par son équipe.
Tout devait bien se passer jusqu'à l'arrivée sur le plateau d'un
invité non invité et qui va prendre en otage par un jeune gars
(Jack O'Donnell). Il s'appelle Kyle, il a perdu plein de dollars à
cause de Gates et veut que le monde entier sache que ceux qui
spéculent, que les gros traders qui gagnent de l'argent sur le dos
des petits sont des méchants. Non seulement Kyle a un flingue qu'il
tient à bout portant en face du visage de Lee, mais en plus, il l'a
forcé à porter une ceinture explosive et oblige Patty à maintenir
le direct.
Et
Jodie Foster va passer 90 minutes à nous le prouver. La cinéaste
est tellement pressée de nous démontrer que la finance est un monde
pourri qu'elle fonce dans le tas tel le taureau de bronze installé
devant Wall Street après le crack de 1988. Et le plus étonnant,
c'est que ça marche. Non pas que son film soit génial, mais elle
parvient à créer des personnages avec ce court temps imparti et des
dialogues qui se focalisent sur le compte à rebours. Le jeune
producteur qui doit courir à travers tout le quartier des affaires,
l'attachée de presse de la boite qui a ruiné Kyle, les patrons de
cette boite et les techniciens de l'émission. Jodie Foster
s'applique à donner la parole à tout le monde. Le thriller est tout
à fait improbable, peu crédible et bourré de retournements de
situation, un peu comme Inside man de Spike Lee, où elle
jouait, mais pour une fois, je ne vais pas me plaindre. Il y a peu de
chance que je me rappelle Money monster dans deux semaines.
Quoique.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire