vendredi 13 mai 2016

Money monster (Jodie Foster, 2016)

Le film post Occupy Wall Street continue d'être un genre florissant à Hollywood, comme je l'évoquais lors de la sortie de The Big short d'Adam McKay. On ne l'attendait pas là, mais Jodie Foster, pour son quatrième film, s'attaque à un thriller en huis-clos et en temps réel. Money monster passe à Cannes, hors compétition, et sort en salles. George Clooney est Lee Gates, animateur d'une émission sur le pognon, sur la manière de faire des profits rapidos et sur l'ultra libéralisme tout puissant. Autant dire que c'est un sale connard qui a le toupet d'appeler son émission Money monster, oui, comme le titre du film. Connard qui entame son show avec une danse de hip-hop, qui n'en fait qu'à sa tête dans son émission, qui balance des jingles pour illustrer ses maigres analyses. Peut-être que ce genre d'émission existe dans la vraie vie.

Face à ce gugus, sa productrice Patty que joue Julia Roberts est une femme de l'ombre derrière les consoles de la régie qui a décidé de quitter ce boulot qu'elle ne supporte plus. Enfin, elle n'en peut plus de Lee Gates et de son arrogance. C'était censé être son dernier jour, une journée bien calme, bien ordinaire avec une interview où les questions avaient été préparées par son équipe. Tout devait bien se passer jusqu'à l'arrivée sur le plateau d'un invité non invité et qui va prendre en otage par un jeune gars (Jack O'Donnell). Il s'appelle Kyle, il a perdu plein de dollars à cause de Gates et veut que le monde entier sache que ceux qui spéculent, que les gros traders qui gagnent de l'argent sur le dos des petits sont des méchants. Non seulement Kyle a un flingue qu'il tient à bout portant en face du visage de Lee, mais en plus, il l'a forcé à porter une ceinture explosive et oblige Patty à maintenir le direct.

Et Jodie Foster va passer 90 minutes à nous le prouver. La cinéaste est tellement pressée de nous démontrer que la finance est un monde pourri qu'elle fonce dans le tas tel le taureau de bronze installé devant Wall Street après le crack de 1988. Et le plus étonnant, c'est que ça marche. Non pas que son film soit génial, mais elle parvient à créer des personnages avec ce court temps imparti et des dialogues qui se focalisent sur le compte à rebours. Le jeune producteur qui doit courir à travers tout le quartier des affaires, l'attachée de presse de la boite qui a ruiné Kyle, les patrons de cette boite et les techniciens de l'émission. Jodie Foster s'applique à donner la parole à tout le monde. Le thriller est tout à fait improbable, peu crédible et bourré de retournements de situation, un peu comme Inside man de Spike Lee, où elle jouait, mais pour une fois, je ne vais pas me plaindre. Il y a peu de chance que je me rappelle Money monster dans deux semaines. Quoique.

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