dimanche 22 mai 2016

L'Arme fatale 3 (Richard Donner, 1992)

J'avais vu L'Arme fatale 3 au cinéma, l'été 1992, j'en gardais un souvenir sympathique. Près de 25 ans plus tard, regarder dans la même semaine les trois films (et j'ai pas encore regardé celui avec Jet Li), c'est se rendre compte que chaque film baisse en qualité. Et pas qu'un peu. Certes, je me doutais bien que ce gros produit de consommation ne pouvait que me décevoir. Par exemple, prenons les méchants et leur cause démoniaques : la drogue, puis l'argent sale d'un raciste avéré et dans L'Arme fatale 3, un ancien flic ripou qui fait du trafic d'arme et se lance dans l'immobilier. Ce Jack Travis (Stuart Wilson) a beau couler dans le béton ceux qui ne lui obéissent pas, il n'est jamais assez caricatural pour convaincre. Les Arme fatal, c'est d'abord de la bédé, du cartoon, du splastick, avec un méchant, un bad guy, tellement méchant qu'il en devient légendaire. Pour parler un peu de son époque, le film évoque les gangs qui gangrènent les rues de Los Angeles (des « menace II society » à cause des « boyz'n in the hood »).

Un méchant ridicule donc mais que Roger Murtaugh (Danny Glover) et Riggs (Mel Gibson) vont combattre malgré leur rétrogradation au rang de simples flics. Les deux policiers sont désormais filmé non plus seulement comme un duo, désaccordé et contradictoire, mais comme un couple, dans une bromance comique. Riggs, quand il arrive chez Roger, fait une bise à tout le monde et termine par son coéquipier. Riggs cherche à arrêter de fumer (car encore plus que d’habitude, seuls les méchants fument à Hollywood). Il compense l'absence de nicotine en mangeant des gâteaux pour chiens en forme de nonosse. Le scénario amène Roger à être pris dans le feu d'une fusillade et à descendre, en légitime défense (« a legal shot », dit la VO), l'un des amis de son fils. Il en sera traumatisé et va plonger dans l'alcool. Dans son bateau, Roger et Riggs se battront dans une scène pathétique à la limite du ridicule. Roger doit prendre sa retraite dans une semaine et Riggs est tout perturbé de savoir que son coéquipier va le quitter pour une autre vie.

Joe Pesci rempile dans son personnage d'enquiquineur. Il a pour mission de vendre la maison des Murtaugh. On ne verra Leo Getz que très peu dans le film, un peu au début, un peu à la fin. Entre les deux, L'Arme fatale 3 se concentre sur Lorna Cole, le nouveau personnage créé par René Russo. Comme il se doit, elle se confronte violemment avec Riggs et Roger, avant de devenir le nouvel élément du trio, comme celui constitué dans L'Arme fatale 2 par Leo Getz. Comme il se doit, Riggs et Lorna vont tomber amoureux. Leur coup de foudre est l'occasion de la meilleure scène du film. Chacun, en enlevant ses vêtements, parle de sa vie passée et confronte les blessures disséminées sur leur corps. Cette jolie scène est précédée de celle où Riggs dompte un molosse en imitant le chien et en partageant ses biscuits pour toutous. Avec son nouvel ami canin et son fidèle Sam, ils vont regarder un nouvel épisode des Three Stooges dans la caravane. L'Arme fatale 3 se termine comme la trilogie avait commencée, dans la salle de bains des Murtaugh où Roger prend un bain avec toute sa famille autour de lui.
















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