samedi 19 décembre 2015

Up the river (John Ford, 1930)

Drôle de film ce Up the river de John Ford tourné en 1930 pour la Fox. Drôle, il l'est parce que c'est une comédie, la chose n'est pas rare pour le cinéaste, mais on connaît surtout ses westerns ou ses drames irlandais. L'édition DVD a encore de nombreuses lacunes, même si, il faut le reconnaître, des efforts commencent à être déployer pour enfin sortir ses comédies (3 sublimes canailles ou La Route au tabac récemment). Up the river marque l'entrée au cinéma de Spencer Tracy (qui a le rôle principal) et de Humphrey Bogart, c'est toujours émouvant de voir les débuts de stars légendaires.

Le film commence avec une évasion, celle de Saint Louis (Spencer Tracy) et de son acolyte Dannemora Dan (Warren Hymer), laissé sur la touche, une fois hors de prison. Amorce classique du récit qui ne laisse pas présager la suite du film, car Saint Louis apparaît comme un personnage retords et sans pitié. Saint Louis se fait vite capturer par la police et repasse par la case prison où il retrouve son vieux pote Dan, ce grand gigue un peu benêt, mais d'une loyauté imparable. Alors même que l'on sait que Saint Louis n'est pas très fiable.

Ce dernier débarque dans la prison en beau costume, comme s'il était chez lui. C'est qu'il est la vedette du lieu, apprécié à la fois des autres détenus et du directeur de la prison. Il s'assoit sur le bureau du patron, comme s'il était chez lui. La prison selon John Ford est un lieu plaisant. Les dames-patronnesses viennent prodiguer de bons conseils et offrir des fruits, les prisonniers se promènent comme ils le veulent, les rapports avec les matons sont très cordiaux comme si tout le monde constituait une grande famille. Autant de petites anecdotes très amusantes et gags légèrement burlesques.

Cette prison utopique dans Up the river s'oppose avec la vie extérieure où le danger menace Steve (Humphrey Bogart), un jeune bourgeois qui n'a jamais avoué à ses parents qu'il était incarcéré, et Judith (Claire Luce), qui écope de trois ans à la place de Frosby (Gaylord Pendelton), un voyou. Steve et Judith tombent amoureux dès le premier regard et se parlent quand les gardes ne les surveillent pas. Quand il est libéré, il promet d'attendre sa bien-aimée, mais c'est sans compter sur la rouerie de Frosby qui va chez les parents de Steve pour le faire chanter.

Il n'en faut pas plus à Saint Louis, devenu le protecteur de Steve, pour décider de s'évader, afin de le sauver de Frosby. Comme il est la vedette de la prison, il organise un spectacle (Dan sera la cible du lanceur de couteaux). Un complice coupera la lumière, Dan et Saint Louis se déguiseront en femmes pour s'évader puis en bons bourgeois pour sauver Steve. Dans les deux cas, les deux amis doivent jouer des rôles de composition. Chaque fois, Dan, avec sa maladresse et son absence de savoir-vivre menace de tout faire échouer. Une chouette et gentille comédie de quiproquos.










Aucun commentaire: