Drôle
de film ce Up the river
de John Ford tourné en 1930 pour la Fox. Drôle, il l'est parce que
c'est une comédie, la chose n'est pas rare pour le cinéaste, mais
on connaît surtout ses westerns ou ses drames irlandais. L'édition
DVD a encore de nombreuses lacunes, même si, il faut le reconnaître,
des efforts commencent à être déployer pour enfin sortir ses
comédies (3 sublimes canailles
ou La Route au tabac
récemment). Up the river
marque l'entrée au cinéma de Spencer Tracy (qui a le rôle
principal) et de Humphrey Bogart, c'est toujours émouvant de voir
les débuts de stars légendaires.
Le
film commence avec une évasion, celle de Saint Louis (Spencer Tracy)
et de son acolyte Dannemora Dan (Warren Hymer), laissé sur la
touche, une fois hors de prison. Amorce classique du récit qui ne
laisse pas présager la suite du film, car Saint Louis apparaît
comme un personnage retords et sans pitié. Saint Louis se fait vite
capturer par la police et repasse par la case prison où il retrouve
son vieux pote Dan, ce grand gigue un peu benêt, mais d'une loyauté
imparable. Alors même que l'on sait que Saint Louis n'est pas très
fiable.
Ce
dernier débarque dans la prison en beau costume, comme s'il était
chez lui. C'est qu'il est la vedette du lieu, apprécié à la fois
des autres détenus et du directeur de la prison. Il s'assoit sur le
bureau du patron, comme s'il était chez lui. La prison selon John
Ford est un lieu plaisant. Les dames-patronnesses viennent prodiguer
de bons conseils et offrir des fruits, les prisonniers se promènent
comme ils le veulent, les rapports avec les matons sont très
cordiaux comme si tout le monde constituait une grande famille.
Autant de petites anecdotes très amusantes et gags légèrement
burlesques.
Cette
prison utopique dans Up the
river s'oppose avec la vie
extérieure où le danger menace Steve (Humphrey Bogart), un jeune
bourgeois qui n'a jamais avoué à ses parents qu'il était
incarcéré, et Judith (Claire Luce), qui écope de trois ans à la
place de Frosby (Gaylord Pendelton), un voyou. Steve et Judith
tombent amoureux dès le premier regard et se parlent quand les
gardes ne les surveillent pas. Quand il est libéré, il promet
d'attendre sa bien-aimée, mais c'est sans compter sur la rouerie de
Frosby qui va chez les parents de Steve pour le faire chanter.
Il
n'en faut pas plus à Saint Louis, devenu le protecteur de Steve,
pour décider de s'évader, afin de le sauver de Frosby. Comme il est
la vedette de la prison, il organise un spectacle (Dan sera la cible
du lanceur de couteaux). Un complice coupera la lumière, Dan et
Saint Louis se déguiseront en femmes pour s'évader puis en bons
bourgeois pour sauver Steve. Dans les deux cas, les deux amis doivent
jouer des rôles de composition. Chaque fois, Dan, avec sa maladresse
et son absence de savoir-vivre menace de tout faire échouer. Une
chouette et gentille comédie de quiproquos.
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