Avec
sa jolie petite bouille que surmontent des cheveux gentiment bouclés,
Benoît (Rephaël Ghrenassia) s'apprête à rentrer dans son nouveau
collège parisien. Ses parents ont déménagé de Normandie avec le
petit frère de Benoît et s'inquiètent de la timidité de leur
fils. Qu'on soit rassuré, l'adolescent sans problèmes va vite faire
la rencontre de Johanna (Johanna Lindstedt), d'origine suédoise,
pour qui il a le béguin et de Charles et sa bande, les petits
princes du collège, garçons populaires et qui balancent des vannes.
Benoît, sur les conseils de sa maman, les invite chez lui, mais la
peinture rose de sa chambre et les Polly Pocket collés sur la
fenêtre cataloguent l'ado dans la catégorie des élèves sans amis.
Qui plus est Johanna rentre dans la bande de Charles. Le gamin se
retrouve seul, surtout à la cantine et pour rentrer chez lui.
L'univers
du Nouveau
est uniquement habité d'ados. Les parents de Benoît que l'ont voit
en début de film n'interviendront jamais dans le récit, à peine
plus que les profs. C'est grâce à l'absence des parents de Benoît
que le petit groupe de marginaux se forme autour de Benoît qui les a
invités à une soirée chez lui. Son oncle immature et chômeur (Max
Boublil) lui organise cette soirée où toute la classe est invitée
mais où personne ne viendra sauf Aglaë (Géraldine Martineau),
Constantin (Guillaume Cloud Roussel) et Joshua (Joshua Racca). La
bande des losers selon les critères de l'échelle Richter de John
Hughes, mais le premier film de Rudi Rosenberg n'a aucun rapport avec
l'idéologie du teen movie américain. Les losers ne vont pas devenir
le groupe à la mode et écraser les autres. Cette fête à est le
pivot du film, une fête ratée mais totalement réussie. La cruauté
du conte reste gentille.
Les
nouveaux amis de Benoît sont d'abord montrés comme des personnages
pathétiques (tout autant que Benoît dans sa recherche désespérée
de se faire des amis). Joshua, le petit enveloppé glouton tient des
listes bizarres, Aglaë l'handicapée remet à sa place tout le monde
avec son regard franc et direct, Constantin dit tout ce qui lui sort
par la tête, se trouve toujours dans des situations délicates et
veut fonder une chorale dans le collège. A force de micro-récits,
ce pathétique se transforme en sympathie pour les personnages. La
force du film, ce sont ses dialogues. Les quatre jeunes acteurs sont
admirablement bien dirigés. Ils ne sortent pas des répliques
constituées de vannes (tendance Kev' Adams dans Les
Profs) ou de phrases d'adultes
(tendance Sophie Marceau dans La
Boum). Le naturalisme du
Nouveau
est ce qui le plus appréciable, un naturalisme modeste (le film
aurait pu oser aller plus loin) est équivalent à celui qui avait
été salué dans Les Beaux
gosses.
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