vendredi 18 décembre 2015

Lady Snowblood (Toshiya Fujita, 1973)

Metropolitan a sorti dans la collection HK Vidéo les deux Lady Snowblood de Toshiya Fujita (en DVD et BluRay). Le premier Lady Snowblood sa lance comme un conte, un conte cruel bien entendu, avec son introduction, ses quatre chapitres et son épilogue narré en voix off par un narrateur omniscient et longtemps invisible à l'écran. Yuki, notre héroïne, naît en 1874 dans une prison pour femmes. La neige commence à tomber, visible à travers les barreaux. La mère de Yuki voulait un garçon pour pouvoir se venger de ceux qui l'ont martyrisé : trois hommes et une femme.

C'est Yuki désormais adulte (et jouée par Meiko Kaji) qui va assouvir la vengeance de sa mère. Une vengeance par procuration qui, 20 ans après les faits, va la mener à parcourir le Japon. Yuki a subi un entraînement intensif par un sensei sévère et exigeant qui lui enseigne la maniement des armes, l'art de l'esquive et la patience. Pour en faire la Princesse Yuki démon guerrier, son maître la pousse d'une pente dans un tonneau, il la ligote et menace de la trancher par l'épée. Ces scènes sont un peu ridicules mais elles expliquent la ténacité de sa mission vengeresse.

Tant d'années après, les bourreaux de sa mère ne sont plus les mêmes. L'un d'eux est mort des mains mêmes de cette mère tant chérie. Un autre est devenu un poivrot, sa jeune fille subvient à ses besoins en se prostituant. Yuki le tuera de son sabre dans une mer déchaînée comme sa haine. La femme est devenue une riche propriétaire d'une auberge (sans doute une maison de passe), son regard est toujours aussi pervers (scène délirante où son visage est vert devant son miroir). Le quatrième homme est décédé et Yuki va profaner sa tombe. Enfin, c'est ce qu'elle croyait, jusqu'à la rencontre de son fils, le narrateur du film.

Superposant les récits à différentes époques, de la naissance de Yuki à son éducation en passant par le meurtre de son frère et de son père (rare scène ensoleillée) et au martyr de sa mère (en images arrêtées comme pour insister qu'on ne peut montrer la douleur), Lady Snowblood se termine par l'accomplissement de la vengeance. Commencé avec le rouge des tenues des prisonnières et la neige qui tombe, le film, dans son finale, expose la robe blanche de Yuki qui n'en finit pas d'être maculée du sang de ses ennemis. Et ce sang finit sur la neige qui tombe.











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