Metropolitan
a sorti dans la collection HK Vidéo les deux Lady Snowblood
de Toshiya Fujita (en DVD et BluRay). Le premier Lady Snowblood
sa lance comme un conte, un conte cruel bien entendu, avec son
introduction, ses quatre chapitres et son épilogue narré en voix
off par un narrateur omniscient et longtemps invisible à l'écran.
Yuki, notre héroïne, naît en 1874 dans une prison pour femmes. La
neige commence à tomber, visible à travers les barreaux. La mère
de Yuki voulait un garçon pour pouvoir se venger de ceux qui l'ont
martyrisé : trois hommes et une femme.
C'est
Yuki désormais adulte (et jouée par Meiko Kaji) qui va assouvir la
vengeance de sa mère. Une vengeance par procuration qui, 20 ans
après les faits, va la mener à parcourir le Japon. Yuki a subi un
entraînement intensif par un sensei sévère et exigeant qui
lui enseigne la maniement des armes, l'art de l'esquive et la
patience. Pour en faire la Princesse Yuki démon guerrier, son maître
la pousse d'une pente dans un tonneau, il la ligote et menace de la
trancher par l'épée. Ces scènes sont un peu ridicules mais elles
expliquent la ténacité de sa mission vengeresse.
Tant
d'années après, les bourreaux de sa mère ne sont plus les mêmes.
L'un d'eux est mort des mains mêmes de cette mère tant chérie. Un
autre est devenu un poivrot, sa jeune fille subvient à ses besoins
en se prostituant. Yuki le tuera de son sabre dans une mer déchaînée
comme sa haine. La femme est devenue une riche propriétaire d'une
auberge (sans doute une maison de passe), son regard est toujours
aussi pervers (scène délirante où son visage est vert devant son
miroir). Le quatrième homme est décédé et Yuki va profaner sa
tombe. Enfin, c'est ce qu'elle croyait, jusqu'à la rencontre de son
fils, le narrateur du film.
Superposant
les récits à différentes époques, de la naissance de Yuki à son
éducation en passant par le meurtre de son frère et de son père
(rare scène ensoleillée) et au martyr de sa mère (en images
arrêtées comme pour insister qu'on ne peut montrer la douleur),
Lady Snowblood se termine par l'accomplissement de la
vengeance. Commencé avec le rouge des tenues des prisonnières et la
neige qui tombe, le film, dans son finale, expose la robe blanche de
Yuki qui n'en finit pas d'être maculée du sang de ses ennemis. Et
ce sang finit sur la neige qui tombe.
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