mercredi 30 décembre 2015

J'ai aussi regardé ces films en décembre

Parfois, je n'ai pas envie d'écrire sur les films que je viens de voir, soit parce que je les trouve trop navrants et franchement pas rigolos, soit par paresse, soit parce que je n'ai pas grand chose à dire. Voici les films que j'ai vu ce mois de décembre parmi ceux sortis en salles sur lesquels je vais me contenter d'écrire quelques lignes.

Que viva Eisenstein ! (Peter Greenaway, 2015)
Le film le plus hideux de l'année. Peter Greenaway dans un mondo-pudding (Pays-Bas, Finlande, Allemagne et Mexique, autant de pognon en moins pour les cinéastes locaux) raconte l'histoire d'un russe qui va se faire dépuceler par un Mexicain. Mais tout le monde hurle ses interminable dialogues en anglais (l'acteur qui joue Sergei se prend pour Tom Hulce qui incarnait Amadeus). On voit des photos du cinéaste, comparées en split-screen avec l'acteur, Greenaway recadre des extraits d'Octobre en scope, il filme ses personnages en tournant en rond (au sens propre comme figuré). Prétentieux comme c'est pas permis, Greenaway espérait faire une œuvre somme sur Eisenstein et son montage extatique, le film devrait figurer en bonne place dans nanarland, juste à côté de Cinéman de Yann Moix, auquel j'ai pensé plus d'une fois.

Les Cow-boys (Thomas Bidegain, 2015)
Certains critiques ont pu faire croire que ce premier long-métrage du scénariste de Jacques Audiard était un hommage à La Prisonnière du désert. Hallucination collective ! Totalement à côté de la plaque, la première partie est un hommage à Tchao Pantin. François Damiens fait son Coluche dans une banlieue saumâtre, des stations essence sinistres et une Belgique pleine d'intégristes. La deuxième partie est une lecture à voix haute de la page wikipédia sur l'Afghanistan et les Taliban. Difficile de ne pas rire quand John C. Reilly parle de la situation là-bas et de son rôle. On dirait qu'il passe une audition. Le jeune comédien Finnegan Oldfield, déjà vu dans le court-métrage Ce n'est pas un film de cow-boys où il était troublé par Le Secret de Brokeback Mountain, est le seul atout du film, mais il devrait mieux choisir ses films de cow-boys.

Babysitting 2 (Nicolas Benamou & Philippe Lacheau, 2015)
Alors qu'il voudrait ressembler à Very bad trip 2, Babysitting 2 ressemble aux Bronzés 3. D'ailleurs après Gérard Jugnot, c'est Christian Clavier qui assure le quota d'acteurs pour spectateurs de Michel Drucker. Les répliques sont gangrenées par un langage qui se veut jeune (« je vais la ken »). Les personnages des trois copines n'existent que par rapport à ceux de leurs concubins, le soumis (Franck), le macho (Sam) et l'homo refoulé (Alex). Le film se veut une fable écolo, mais j'espère que le bilan carbone pour envoyer toute l'équipe tourner au Brésil n'a pas été trop important.

Le Grand partage (Alexandra Leclère, 2015)
Au rez-de-chaussée, la concierge FN (Josiane Balasko), au dernier étage un vieux couple de Juifs (Anémone et Jackie Berroyer), entre les deux une vieille tante PS (Patrick Chesnais), un couple UMP (Karin Viard et Didier Bourdon), un couple EELV (Michel Vuillermoz et Valérie Bonneton). Tout le panel politique de la France va être obligé d'accueillir des pauvres chez eux suite à un décret d'un gouvernement de gauche. On est donc en pleine science fiction politique puisque jamais Manuel Valls ne ferait cela. Le film est tellement mal écrit qu'on oublie l'existence de certains personnages secondaires qui n'ont que quelques scènes. Les comportements de chacun sont montrés avec une telle complaisance que ça donne envie de devenir abstentionniste.

Snoopy et les Peanuts, le film (Steve Martino, 2015)
Ce gentil petit film (80 minutes) d'animation est tout autant sur Snoopy que sur Charlie Brown (toujours appelé ainsi par ses jeunes amis). Pour moi qui connaît très mal les comic strips de Charles Schulz (à part celui sur Citizen Kane paru en 1973), c'est une découverte. L'animation reproduit certains motifs du papier (les traits de mouvement, les flash-backs redeviennent des dessins, les PAF BOUM inscrits quand les personnages tombent) et les parents, jamais visibles, s'expriment par une trompette. C'est dommage que la philosophie dépressive inhérente à ces enfants soit reléguée au second plan au profit des deux histoires d'amour. C'est souvent marrant, même en VF, en revanche, les chansons R'nB qui ponctuent le film sont horribles et dénaturent totalement le projet
 

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