Parfois,
je n'ai pas envie d'écrire sur les films que je viens de voir, soit
parce que je les trouve trop navrants et franchement pas rigolos,
soit par paresse, soit parce que je n'ai pas grand chose à dire.
Voici les films que j'ai vu ce mois de décembre parmi ceux sortis en
salles sur lesquels je vais me contenter d'écrire quelques lignes.
Que
viva Eisenstein ! (Peter
Greenaway, 2015)
Le
film le plus hideux de l'année. Peter Greenaway dans un
mondo-pudding (Pays-Bas, Finlande, Allemagne et Mexique, autant de
pognon en moins pour les cinéastes locaux) raconte l'histoire d'un
russe qui va se faire dépuceler par un Mexicain. Mais tout le monde
hurle ses interminable dialogues en anglais (l'acteur qui joue Sergei
se prend pour Tom Hulce qui incarnait Amadeus). On voit des photos du
cinéaste, comparées en split-screen avec l'acteur, Greenaway
recadre des extraits d'Octobre
en scope, il filme ses personnages en tournant en rond (au sens
propre comme figuré). Prétentieux comme c'est pas permis, Greenaway
espérait faire une œuvre somme sur Eisenstein et son montage
extatique, le film devrait figurer en bonne place dans nanarland,
juste à côté de Cinéman
de Yann Moix, auquel j'ai pensé plus d'une fois.
Les
Cow-boys (Thomas Bidegain,
2015)
Certains
critiques ont pu faire croire que ce premier long-métrage du
scénariste de Jacques Audiard était un hommage à La
Prisonnière du désert.
Hallucination collective ! Totalement à côté de la plaque, la
première partie est un hommage à Tchao
Pantin. François Damiens fait
son Coluche dans une banlieue saumâtre, des stations essence
sinistres et une Belgique pleine d'intégristes. La deuxième partie
est une lecture à voix haute de la page wikipédia sur l'Afghanistan
et les Taliban. Difficile de ne pas rire quand John C. Reilly parle
de la situation là-bas et de son rôle. On dirait qu'il passe une
audition. Le jeune comédien Finnegan Oldfield, déjà vu dans le
court-métrage Ce n'est pas un
film de cow-boys où il était
troublé par Le Secret de
Brokeback Mountain,
est le seul atout du film, mais il devrait mieux choisir ses films de
cow-boys.
Babysitting
2 (Nicolas Benamou &
Philippe Lacheau, 2015)
Alors
qu'il voudrait ressembler à Very
bad trip 2, Babysitting
2 ressemble aux Bronzés
3. D'ailleurs après Gérard
Jugnot, c'est Christian Clavier qui assure le quota d'acteurs pour
spectateurs de Michel Drucker. Les répliques sont gangrenées par un
langage qui se veut jeune (« je vais la ken »). Les
personnages des trois copines n'existent que par rapport à ceux de
leurs concubins, le soumis (Franck), le macho (Sam) et l'homo refoulé
(Alex). Le film se veut une fable écolo, mais j'espère que le bilan
carbone pour envoyer toute l'équipe tourner au Brésil n'a pas été
trop important.
Le
Grand partage (Alexandra
Leclère, 2015)
Au
rez-de-chaussée, la concierge FN (Josiane Balasko), au dernier étage
un vieux couple de Juifs (Anémone et Jackie Berroyer), entre les
deux une vieille tante PS (Patrick Chesnais), un couple UMP (Karin
Viard et Didier Bourdon), un couple EELV (Michel Vuillermoz et
Valérie Bonneton). Tout le panel politique de la France va être
obligé d'accueillir des pauvres chez eux suite à un décret d'un
gouvernement de gauche. On est donc en pleine science fiction
politique puisque jamais Manuel Valls ne ferait cela. Le film est
tellement mal écrit qu'on oublie l'existence de certains personnages
secondaires qui n'ont que quelques scènes. Les comportements de
chacun sont montrés avec une telle complaisance que ça donne envie
de devenir abstentionniste.
Snoopy
et les Peanuts, le film (Steve
Martino, 2015)
Ce
gentil petit film (80 minutes) d'animation est tout autant sur Snoopy
que sur Charlie Brown (toujours appelé ainsi par ses jeunes amis).
Pour moi qui connaît très mal les comic strips de Charles Schulz (à
part celui sur Citizen Kane
paru
en 1973), c'est une
découverte. L'animation reproduit certains motifs du papier (les
traits de mouvement, les flash-backs redeviennent des dessins, les
PAF BOUM inscrits quand les personnages tombent) et les parents,
jamais visibles, s'expriment par une trompette. C'est dommage que la
philosophie dépressive inhérente à ces enfants soit reléguée au
second plan au profit des deux histoires d'amour. C'est souvent
marrant, même en VF, en revanche, les chansons R'nB qui ponctuent le
film sont horribles et dénaturent totalement le projet
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