Spider-man
far from home (Jon Watts, 2019)
On
cause beaucoup de spoilers en ce moment, comme s'il ne fallait pas
révéler les rebondissements des films ou leur fin. Personne ne
m'avait dévoilé qu'au Avengers Endgame tous les personnages
mouraient, c'est Spider-man qui me l'apprend au fil de lourds
dialogues explicatifs. Comme quoi, il est très facile de passer au
travers des spoils surtout quand on en a rien à foutre des films
Marvel. Ce Spider-man far from home joue sur les mêmes
ressorts que Spider-man homecoming (comique de situation sur
une structure de teen movie) et tout repose sur la prestance de Tom
Holland qui endosse avec joie et candeur le costume de l'homme
araignée. On devrait dire les costumes et on devrait parler de
Spider-boy, puisqu'il continue de jouer un ado. Le film se moque avec
allégresse des univers parallèles dans lesquels vivent des super
héros et Jake Gyllenhall est convenable en gentil. A moins que...
spoiler alert !
Face
à la nuit (Ho Wi-ding, 2018)
La
présence de Jack Kao dans Face à la nuit rappelle qu'on a
longtemps cru que le cinéma de Taïwan était synonyme avec celui de
Hou Hsiao-hsien (et plus marginalement avec celui de Tsai
Ming-liang). Il faut un nom connu pour qu'un film de Taïwan sorte en
salle en France. Face à la nuit prend des partis très forts, filmé
en 35mm ce qui donne un grain appuyé à l'image, uniquement de nuit,
en trois parties de durée égales chacune concentrée sur une courte
période. Et surtout trois acteurs (dont Jack Kao pour la première
partie) pour un seul personnage dans un récit à rebrousse-temps.
Avec de tels partis pris de mise en scène, direction d'acteurs et
narratif, le film procure quelques petits plaisirs notamment grâce à
son rythme sans que tout cela soir vraiment neuf.
Yesterday
(Danny Boyle, 2019)
On
s'en fout bien pas mal de ce qui se passerait si les Beatles
n'avaient jamais existé. En tout cas, le scénariste de Danny Boyle
vanté ici et là comme un génie du feel good movie s'est pas trop
fatigué pour son scénario. Le film met un temps fou à démarrer, à
poser ses pions et à présenter ses personnages puis vint le grand
changement comme dans ces films des années 1990, Menteur menteur
avec Jim Carrey, Un jour sans fin d'Harold Ramis, la réalité
se dérègle pour créer un monde parallèle. Le film devient vite
gnian-gnian (l'histoire d'amour banale, l'apprenti Beatle ne
rencontre jamais sa Yoko Ono ou sa Pattie Boyd, l'épouse de George
Harrison moins connue que celle de John Lennon mais plus romanesque),
l'humour est télévisuel (la présentation de Let it be aux parents
sans cesse interrompue par des discussions parallèles) et la
critique du show-biz est convenue (sauf au meeting tenu par Lamorne
Morris). Bref le film parfait pour ados pas rebelles. Mieux vaut
revoir Crazy day de Robert Zemeckis ou plus amusant The
Rutles avec Eric Idle.
Nevada
(Laure de Clermont-Tonnerre, 2019)
Dès
les premières images quelque chose m'a chiffonné. On voit de
nombreux chevaux, de beaux mustangs dans divers lieux, à divers
moments de la journée. Mais au son, une continuité se fait
entendre, un petit chant d'oiseau qui passe d'un plan à l'autre. Ce
design sonore affirme l'absence de réalisme du montage alors que les
images le contredisent. Résultat : le film accumule les clichés
surtout avec Matthias Schoenaerts qui s'est fait la tête de Pascal
Brutal. Impossible de ne pas sourire quand il doit rendre émouvante
une scène de retrouvailles avec sa fille enceinte, impossible de ne
pas être exaspéré quand il souffle pour appuyer l'animalité en
lui, impossible, oui, impossible.
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