lundi 15 juillet 2019

J'ai aussi regardé ces films en juillet


Spider-man far from home (Jon Watts, 2019)
On cause beaucoup de spoilers en ce moment, comme s'il ne fallait pas révéler les rebondissements des films ou leur fin. Personne ne m'avait dévoilé qu'au Avengers Endgame tous les personnages mouraient, c'est Spider-man qui me l'apprend au fil de lourds dialogues explicatifs. Comme quoi, il est très facile de passer au travers des spoils surtout quand on en a rien à foutre des films Marvel. Ce Spider-man far from home joue sur les mêmes ressorts que Spider-man homecoming (comique de situation sur une structure de teen movie) et tout repose sur la prestance de Tom Holland qui endosse avec joie et candeur le costume de l'homme araignée. On devrait dire les costumes et on devrait parler de Spider-boy, puisqu'il continue de jouer un ado. Le film se moque avec allégresse des univers parallèles dans lesquels vivent des super héros et Jake Gyllenhall est convenable en gentil. A moins que... spoiler alert !

Face à la nuit (Ho Wi-ding, 2018)
La présence de Jack Kao dans Face à la nuit rappelle qu'on a longtemps cru que le cinéma de Taïwan était synonyme avec celui de Hou Hsiao-hsien (et plus marginalement avec celui de Tsai Ming-liang). Il faut un nom connu pour qu'un film de Taïwan sorte en salle en France. Face à la nuit prend des partis très forts, filmé en 35mm ce qui donne un grain appuyé à l'image, uniquement de nuit, en trois parties de durée égales chacune concentrée sur une courte période. Et surtout trois acteurs (dont Jack Kao pour la première partie) pour un seul personnage dans un récit à rebrousse-temps. Avec de tels partis pris de mise en scène, direction d'acteurs et narratif, le film procure quelques petits plaisirs notamment grâce à son rythme sans que tout cela soir vraiment neuf.

Yesterday (Danny Boyle, 2019)
On s'en fout bien pas mal de ce qui se passerait si les Beatles n'avaient jamais existé. En tout cas, le scénariste de Danny Boyle vanté ici et là comme un génie du feel good movie s'est pas trop fatigué pour son scénario. Le film met un temps fou à démarrer, à poser ses pions et à présenter ses personnages puis vint le grand changement comme dans ces films des années 1990, Menteur menteur avec Jim Carrey, Un jour sans fin d'Harold Ramis, la réalité se dérègle pour créer un monde parallèle. Le film devient vite gnian-gnian (l'histoire d'amour banale, l'apprenti Beatle ne rencontre jamais sa Yoko Ono ou sa Pattie Boyd, l'épouse de George Harrison moins connue que celle de John Lennon mais plus romanesque), l'humour est télévisuel (la présentation de Let it be aux parents sans cesse interrompue par des discussions parallèles) et la critique du show-biz est convenue (sauf au meeting tenu par Lamorne Morris). Bref le film parfait pour ados pas rebelles. Mieux vaut revoir Crazy day de Robert Zemeckis ou plus amusant The Rutles avec Eric Idle.

Nevada (Laure de Clermont-Tonnerre, 2019)
Dès les premières images quelque chose m'a chiffonné. On voit de nombreux chevaux, de beaux mustangs dans divers lieux, à divers moments de la journée. Mais au son, une continuité se fait entendre, un petit chant d'oiseau qui passe d'un plan à l'autre. Ce design sonore affirme l'absence de réalisme du montage alors que les images le contredisent. Résultat : le film accumule les clichés surtout avec Matthias Schoenaerts qui s'est fait la tête de Pascal Brutal. Impossible de ne pas sourire quand il doit rendre émouvante une scène de retrouvailles avec sa fille enceinte, impossible de ne pas être exaspéré quand il souffle pour appuyer l'animalité en lui, impossible, oui, impossible.

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