mercredi 24 juillet 2019

Le Rock du bagne (Richard Thorpe, 1957)

Oubliez Le Jour du fléau ou Showgirls, le vrai film qui parle de la cruauté du monde du spectacle, de sa vulgarité, de sa vénalité c'est Le Rock du bagne. Le parcours du personnage qu'essaie de jouer Elvis Presley, ce Vince Everett est tout entier consacré au gain. Du fric, du fric, du fric. Je ne suis pas certain que le chanteur soit vraiment conscient du caractère d'ordure de ce héros qu'il incarne pour ses débuts sur grand écran (en noir et blanc mais en Cinemascope comme l'annonce fièrement le générique).

Avoir de l'argent est l'unique préoccupation du jeune Vince, un petit gars sympa qu'on découvre en début de film sur son chariot de chantier, car Vince est ouvrier dans le bâtiment. Chaque semaine il prend l'argent de sa paie et va le dépenser dans des bars. Le jeune homme ne veut pas faire toute sa vie l'ouvrier, mais pour l'instant il a un petit problème de tempérament. Il ne supporte pas que manque de respect aux dames. Or dans ce bar, un goujat crie sur une dame qui draguait Vince. Et Vince réagit impulsivement, frappe l'homme qui meurt.

Le titre du film prend alors tout son sens ; Vince est condamné à quelques mois de prison. Le voilà pas vraiment au bagne mais sa naïveté en prison ne le fait pas ramasser des savons sous la douche, le film ne va pas dans cette direction. Non, Vince est dépucelé par son voisin de cellule, un bon gars en taule pour avoir cambriolé. Bref, ce bon gros Hunk est le roi de la prison et trafique avec un moyen de paiement simple : des paquets de cigarette. Vince habitué aux biftons va vite apprendre et devenir le disciple de Hunk.

Ce dernier a une guitare accrochée sur le mur, plus que les cigarettes, la guitare attire Vince. Il va apprendre auprès de son aîné, mais pas de la country music, du rock n' roll. Et un jour miracle, la télévision débarque à la prison. Vince devient une star mais il l'ignore, Hunk pour mieux le contrôler ne lui donne pas les lettres des fans. Comme Vince a quelques problèmes de colère, il s'énerve très vite, il reçoit une punition exemplaire (et qui le fait souffrir autant qu'elle l'humilie). Hunk le console et lui propose un contrat.

La partie en prison est courte. La chanson titre, la plus connue du film (Jailhouse rock) vient dans le dernier quart du film et elle fait partie d'une émission de télévision où Vince devenue une vedette. Il commence à bien gagner sa vie, l'argent coule à flots et comme le dit sa productrice Peggy (Judy Tyler) rencontrée dès la sortie de prison. Le film répète l'initiation de Vince à business par Hunk à la musique par Peggy, parce qu'il faut bien le dire que le scénario est très paresseux. Vince et Peggy vont se lancer dans la chanson, non sans quelques difficultés.

Assez vite le film part dans l'incohérence qui tient lieu de psychologie au personnage de Vince. Il change d'avis tout le temps, il se fâche pour un rien, très soupe au lait le garçon. La seule constante : gagner un max de fric. Il en parle tout le temps, il s'achète de babioles, des bagnoles, il fait de Hunk son larbin. C'est pas beau à voir, c'est vraiment la phrase de la chanson There's no business like show business. Là encore, je le souligne à nouveau, Elvis Presley joue un personnage particulièrement antipathique entièrement vénal.


Seulement voilà, il manque au film une chose essentielle à Hollywood, une romance. Pour rappel, Peggy, si charmante est son associée. Il lui a dit qu'entre eux, une seule chose les unit : l'argent. Alors, tu parles l'amour, il passe à côté. Toujours aussi couillon, Vince se tape (chastement, le film est destinée aux adolescentes) une ou deux filles mais il est trop stupide pour comprendre qu'il aime Peggy. Comme pour le reste, la romance démarre dans la dernière minute. C'est dire si l'argent dans le show business rend maboule. Comme je le disais en tout début, sacrée critique du monde du spectacle !





















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