Sa
jouissance vient des interdits. Tout ce qu'une femme enceinte ne doit
pas faire, la dame du film d'Alice Guy décide de le faire en bravant
chaque fois le bon sens. Elle arrive du fond du cadre cette dame
enceinte suivie de son mari qui pousse un landau où se trouve leur
premier enfant. Il est à la peine, visiblement peu ravi d'être là,
de devoir la suivre en assumant ce rôle de garde chiourme. Au
contraire, elle respire la joie de vivre, arborant un grand sourire.
Chaque
scène est l'occasion pour Madame de prendre encore plus de plaisir.
Quatre plaisirs, sucer une sucette, boire de l'absinthe, manger un
hareng et fumer la pire. Chaque fois, il se produit la même chose,
elle s'approche de cet objet qu'elle convoite et s'en saisit. Alice
Guy filme en plan d'ensemble le vol, la subtilisation du bien puis
cadre en gros plan son actrice en train de savourer ce qui devrait
lui être interdit en tant que femme enceinte.
Une
liberté se dégage de ces gestes qu'elle commet, de ces petits
larcins. Evidemment, versant comique du film, les personnes dérobées
ne sont pas ravies, sauf l'homme à l'absinthe qui ne se rend compte
de rien, versant dramatique, le mari doit présenter ses excuses,
réparer les envies de sa femme et finalement s'écraser comme un
moins que rien de peur de faire éclater un scandale. Elle, elle s'en
moque, elle continue de faire comme elle en envie.
Le
film pourrait se terminer de manière tragique car devant
l'inconséquence des envies de son épouse, le mari la bouscule et
elle tombe cul par terre. Mais Alice Guy trouve une parade à cette
dispute. Le tout se termine dans un champ de choux où la femme
récupère son bébé, rappelant La Fée aux choux le premier
film d'Alice Guy, puisqu'elle le disait 10 ans plus tôt dans son
premier film, les garçons naissent dans les choux.
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