A
l'extrême fin du générique de Deadpool, Ryan Reynolds
rendait un petit hommage à La Folle journée de Ferris Bueller
en suggérant aux spectateurs d'enfin quitter la salle de cinéma.
D'une production Marvel à une autre, la patte de John Hughes se fait
sentir dans Spider-man homecoming, comédie sur l'adolescence
de Peter Parker (Tom Holland, il jouait le fils dans The Lost
world of Z). J'avais volontairement évité d'aller voir les deux
Spider-man avec Andrew Garfield, parce que je n'aime pas cet
acteur et je garde un excellent souvenir des deux premiers films de
Sam Raimi.
Adolescent
donc Peter Parker l'est totalement. Il est censé avoir 15 ans dans
le film et trépigne d'impatience d'enfin rejoindre l'équipe des
Avengers. Il est tellement fier de cet accomplissement qu'il se filme
avec son smartphone comme beaucoup d'ado de 2017, avec des réactions
enthousiastes et un vocabulaire limité. Cette ardeur est assez vite
calmée par Happy (Jon Favreau) qui fait office de chauffeur, de
conseiller avec une absence totale d'enthousiasme. C'est lui qui
procure au film l'un des meilleurs éléments comiques.
Il
ne sera pas intégré dans l'équipe, mais peu importe, il doit
prouver à Happy et à Stark (Robert Downey Jr) qu'il mérite d'en
faire partie. Le film élude la partie où Peter est contaminé par
une araignée, tant mieux. Mais dans un petit coin de rue du Queens
où il habite avec sa tante May (Marisa Tomei, très bonne idée de
distribution), il enlève son t-shirt, son froc et s'habille avec son
costume de spider-man qu'il avait dans son sac à dos. Je crois que
c'est inédit de voir Peter Parker enfiler sa tenue de scène,
d'habitude on le voit avant en civil puis tout en super héros.
C'est
cette idée du quotidien que le film développe, comment il prend le
dessus sur la vie de Spider-man. Ce quotidien est d'aller chercher à
manger au deli à côté de chez lui mais surtout, donnant le cadre
essentiel du récit, la banale vie de tous les jours de Peter Parker
est le lycée où il se rend. Lycée qu'il rêve de quitter pour
enfin entrer dans la vie active de super héros et où Happy est bien
forcé de se rendre pour sermonner le jeune garçon, dans les
toilettes ce qui donne une scène silencieuse pleine de
sous-entendus.
Qui
dit lycée, dit camarades de classe, stéréotypés comme dans un
film de John Hughes. D'abord le meilleur ami de Peter, le
rondouillard Ned (Jacob Batalon) le nerd qui apprend assez vite que
son pote est Spider-man et qui veut absolument le rendre public.
Flash (Tony Revolori), petit prétentieux qui ne cesse de se moquer
de Peter censé faire un stage chez Stark, ce qui n'est plus vrai.
Enfin Liz (Laura Harrier) dont Peter est amoureux, évidemment sans
parvenir à lui dire. Là aussi nouveauté avec cette romance mixte.
Peter
Parker passe par toute une série d'expériences qu'il fait
systématiquement capoter. Le marathon scientifique à Washington,
une soirée chez Liz. Tout simplement parce qu'il poursuit le méchant
du film pour prouver qu'il peut intégrer les Avengers quand Liz et
ses amis lui proposent d'intégrer leur équipe. Bien entendu, cela
doit se terminer par la fête du lycée où May lui achète un beau
costume et lui fait porter une belle cravate pour s'y rendre avec Liz
et enfin rencontrer ses parents. Tout cela dure une bonne heure puis
est disséminé dans la deuxième heure.
Maintenant,
le jeune Spider-man doit affronter le méchant du film incarné avec
délectation et tact par Michael Keaton. Ce dernier a créé une
entreprise d'armes avec du matériel extra-terrestre (peut-être dans
certains Marvel est-ce expliqué d'où il sort). Forcément, on joue
sur le timbre de la voix, rapport à Batman Bruce Wayne, franchise
concurrente, quand Spider-man s'adresse à Donald Glover, un client
du méchant, avec une grosse voix alors que celle de Tom Holland est
toute fluette. Voilà quelques raisons qui m'ont fait apprécier
Spider-man homecoming.
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