Crawl
(Alexandre Aja, 2019)
Après
Hurricane de Rob Cohen et Equalizer 2 d'Antoine Fuqua
sortis en 2018, l'ouragan semble un bon filon pour la série B
d'action. C'est facile, l'ouragan représente un danger certain, il
est immédiatement question de survie, le vent et les radées d'eau
saturent les images pour impressionner (attention, on lésine pas sur
les effets spéciaux, d'autant que la Floride de Crawl a été filmé
en Serbie. Non, c'est pas une blague). Il suffit ensuite de rajouter
un élément qui vient encore plus perturber l'ensemble, un braquage,
une vengeance ou des alligators croqueurs d'homme. Dans Crawl,
encore plus que dans les deux précédents films, tout est vilain,
tout est mal fichu à commencer par le scénario et les
rebondissements. On se demande ce qui a bien pu prendre au personnage
de Barry Pepper pour aller réparer les tuyaux de sa maison le
jour-même où l'ouragan commence. On dirait que lui et sa fille (qui
se prénomme Ali et ce n'est pas le diminutif d'alligator) font tout
pour se faire bouffer. On en vient à vouloir qu'ils disparaissent
dans les estomacs des reptiles. A vrai dire, le seul à bien jouer
dans ce nanar (j'ai souvent ri) est le chien Sugar (en fait une
chienne).
Anna
(Luc Besson, 2019)
The
Operative (Yuval Adler, 2019)
Deux
espionnes au cinéma en même temps, une Russe de l'époque de l'URSS
travaillant pour le KGB et une Anglaise travaillant aujourd'hui pour
le Mossad. Deux espionnes mais deux visions totalement opposées. Luc
Besson poursuit ses fantasmes en filmant une jeune femme frêle en
apparence (ici une mannequin dans une agence parisienne, la vie de
mannequin n'est pas facile facile, entassées qu'elles sont dans un
appartement et photographiées comme des meubles par des pédants).
Mais elle se révèle monstrueuse quand il faut flinguer des ennemis
de la Mère Patrie. The Operative prend un parti dit réaliste,
celui de Paul Greengrass, il est filmé surtout les rapports entre
les personnages plus que de l'action. Chez Besson les Russes parlent
anglais, dans The Operative les Iraniens ne parlent anglais
qu'avec les étrangers, entre eux c'est du farsi. Dans les deux
films, les espionnes doivent affronter les chausse-trappes du récit.
Besson revient toutes les 20 minutes sur son histoire pour bifurquer
vers un autre point de vue, on comprend vite le système. Adler
embrouille aussi les cartes de la personnalité de son espionne. Dans
les deux cas, une histoire d'amour se dessine, forcément vouée à
l'échec. Finalement, les deux films se ressemblent plutôt et s'ils
partent dans des directions opposées, à force de revenir sur leur
chemin et de tourner en rond, ils se rejoignent.
Persona
non grata (Roshdy Zem, 2019)
J'aime
beaucoup Roshdy Zem et j'attends avec impatience son film avec Arnaud
Desplechin en août. Je comprends assez bien l'ambition de son
nouveau film de réalisateur. Il veut parler de la corruption des
élus, des patrons du BTP, tout ça dans un même sac, il veut faire
un polar français à l'ancienne (c'est-à-dire à la fiction de
gauche période bénie d'Yves Boisset), il veut faire tourner ses
potes, il veut faire de la romance mais tous ces éléments ont du
mal à additionner. Au contraire, rarement la greffe ne prend (sans
que l'impression de téléfilm ne prenne le dessus, cet atroce effet
« dossier de l'écran », au moins Roshdy Zem sait
raconter une histoire). Son prochain sera meilleur.
L'Œuvre
sans auteur (Florian Henckel von Donnersmarck, 2018)
C'est
actuellement le film au titre le mieux approprié. Effectivement tout
est insipide dans cette production allemande de 3h10 qui se déroule
sur plus de 30 ans avec une poignée de personnages entre Berlin est
et Düsseldorf. On a beau voir Tom Schilling tout comme sa partenaire
Paula Keer pendant plus de 2 heures, je pense que je serai incapable
de les reconnaître si je les voyais dans un autre film. Le film
ainsi est fade mais bizarrement il est prenant, comme une sympathique
série télé avec des rebondissements réguliers. Quand la première
partie s'arrête, j'ai voulu voir la deuxième. Je mets cela sur le
compte de Sebastian Koch, l'un des méchants les plus vicieux de
l'année. D'abord nazi tendance Mengele, il devient ensuite
communiste en RDA tout en étant un père monstrueux. Plus le méchant
est réussi etc...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire