Gros
gros gros mélo que cet Ocean waif (waif = orpheline, enfant
abandonnée) où l'orpheline se voit entourer de quatre hommes et
autant de possibilités. Ce que justement Alice Guy décline, elle
analyse l'un après l'autre ces quatre hommes. Elle s'appelle et elle
est, au fil des années, devenue la servante de son père adoptif. Un
type à la mine patibulaire, grosse moustache et regard ombrageux, on
imagine qu'il pourrait avoir une grosse voix si le film n'était pas
muet.
Ce
« père » est violent, ce qui provoque le départ de
l'orpheline de la pauvre bicoque dans laquelle elle vivait. Elle part
se réfugier dans une immense demeure abandonnée. C'est là que
vient s'installer un écrivain à succès mais qui manque
d'inspiration. Il débarque avec son valet, avec lui, l'orpheline
sera certaine de ne pas risquer grand chose tant Alice Guy féminise
ses manières. Il en ressort un personnage strictement comique.
Pour
l'instant, l'orpheline se fait plus ou plus discrète dans la maison,
elle se fait passer pour un fantôme (le valet a peur, forcément)
mais la faim guette et se dirige dans la cuisine et pique toute la
bouffe avant de se faire repérer par l'écrivain. Ils tombent
amoureux l'un de l'autre mais en plus quand elle rencontre son
histoire, il décide que ce sera la sujet de son prochain livre.
L'inspiration revient immédiatement.
Voici
le premier prétendant de la jeune femme. Il est riche, elle est
pauvre, il lui donne de nouveau vêtements seulement voilà, de la
ville arrivent la fiancée de l'écrivain. Une petite pimbêche
prétentieuse qui voit d'un bien mauvais œil cette gamine sortie de
la nature. Comme la fiancée est accompagnée de sa mère snobinarde,
l'orpheline rend ses beaux vêtements, remet ses vieilles frusques et
rentre chez son « père » adoptif.
Le
vieux bouc se dit un truc tout simple : elle n'est pas ma vraie
fille, je vais l'épouser. Là on tombe vraiment dans le gros mélo
d'autant que son employé, un simple d'esprit amoureux de l'orpheline
depuis toujours, entend tout et flingue de vieux. Mais l'écrivain
qui avait le même fusil est accusé avant que l'employé ne confesse
son crime. En un court flash-back, Alice Guy explique comment il
annonce à la police son crime.
Voilà
en quelques 40 minutes comment Alice Guy développe cette scabreuse
et compliquée histoire d'amour. C'est le plus long film de la
cinéaste, il est dans un piteux état, comme beaucoup de ses films,
avec des taches au milieu de la pellicule. Je pense que le film
devait avoir quelques minutes de plus, régulièrement on sent bien
qu'il manque des plans, des images. Voilà, ça termine mon petit
parcours dans le cinéma d'Alice Guy, jusqu'à la prochaine étape.
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