Les
films incunables en couleurs ne sont pas rares mais c'est toujours un
plaisir inégalé d'en voir. Toutes les sociétés de production en
ont fait dans les dix premières années du cinéma (avant d'en
abandonner l'idée jusqu'à la pellicule couleur au milieu des années
1930. Comme ceux de la compagnie Lumière (Danse
serpentine en 1897) ou de
Thomas Edison, la Gaumont s'est lancé grâce aux bons soins d'Alice
Guy.
Le
titre de ces 52 secondes de danses colorées (peinture à même la
pellicule, image après image, 24 fois 52) me touche d'autant plus
que ma mère s'appelait Pierrette. Ce film a été conçu et tourné,
vu par des spectateurs, avant que les parents de mère ne soient nés
(c'était en 1901) comme ceux de mon père André par ailleurs. C'est
tout de même extrêmement fascinant de se dire que pour faire du
spectacle, elle a colorié son film.
Car
il fallait bien damer le pion à la concurrence en proposant encore
de farandoles, de mouvements et de transformation. Danse
serpentine se contentait d'un mouvement uniforme de la danseuse.
Pierrette et son amie sont en constantes transformations et
déplacement dans le cadre, ce qui a dû augmenter les difficultés.
Le film, donc Alice Guy, fait preuve d'une grande espièglerie dans
ses variations. C'est beau.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire