mercredi 24 août 2016

Vive le sport - The Freshman (Sam Taylor & Fred Newmeyer, 1925)

Harold Lloyd joue dans Vive le sport un jeune étudiant qui s'apprête à rentrer pour la première fois à l'Université. En 1925, il avait déjà 31 ans, mais on est prié de le croire, comme on croyait qu'il était écrivain romantique dans Girl shy et jeune époux dans Une riche famille. Comme ses deux précédents films, Vive le sport est de la veine naïve de l'acteur, un jeune homme qui se fait marcher sur les pieds et qui subit les moqueries de tous sans qu'il s'en rende compte. Et bien entendu, c'est un puceau qui va rencontrer l'amour avec, encore une fois, Jobyna Ralston dans le rôle de Peggy, la belle jeune femme énamourée mais pauvre.

Le film développe la confrontation entre le rêve que se fait Harold de l'université et la réalité quand il devient étudiant. Dans sa chambre, à la maison familiale, les murs sont ornés de fanions de fac, un poster de film lui sert d'inspiration. Il a pris pour modèle l'acteur, qui joue un jeune étudiant joueur de football, notamment dans sa manière de dire bonjour aux gens qu'il rencontre pour la première fois. Il effectue une petite pirouette, remue les jambes et tend la main avec un grand sourire. Un geste ridicule qu'il pratique avec fierté. Dans son fantasme, il se voit l'étudiant le plus populaire de la Tate University dont il arbore déjà l'écusson sur son pull et le calot rayé sur la tête.

La réalité est plus difficile. On rencontre l'étudiant le plus populaire, Chet Trask (James Anderson) qui attire tous les regards mais ne daigne pas jeter un œil à Harold. Les bizuths doivent se prosterner devant les anciens. Le Doyen, strict et sévère, le prend immédiatement en grippe, d'autant que certains anciens jouent un mauvais tour à Harold en lui indiquant qu'il peut utiliser la voiture du doyen, puis qu'il doit faire le discours d'accueil. C'était le Doyen qui devait tenir ce discours. Mais devant le bagou d'Harold, les moqueries se transforment en encouragement puis en ferveur. Il pourrait donc accomplir son rêve.

L'unique élément comique de Vive le sport repose sur l'escalade des humiliations subies par Harold. Chet suggère au coach de le prendre dans l'équipe de football, mais il servira de punching ball pour que les autres s'entraînent aux tacles. Il organise une grande fête pour célébrer son entrée dans l'équipe de football mais les gens abusent de sa gentillesse et se jouent de lui : il n'a été pris que pour être le porteur d'eau, ce qu'il ignore. Lors du grand match du finale du film, il attend patiemment sur le banc que le coach daigne le faire entrer sur le terrain. Gros suspense, va-t-il parvenir à faire gagner la Tate University qui est à la ramasse.

Reste Peggy qu'Harold rencontre dans le train dans une jolie scène de mots croisés où ils doivent trouver un mot « chérie, amour, darling ? », la voisine de wagon croit qu'ils sont amoureux. Dès leur premier contact, le spectateur sait qu'ils sont fait l'un pour l'autre et ils ne cesseront de se croiser. Peggy comprend assez vite les moqueries dont est l'objet Harold, mais elle ne sait comment lui dire. Il s'acharne à vouloir être populaire, à vouloir faire partie de l'équipe de football au grand dam de Peggy. Elle lui fera comprendre qu'il doit être lui-même plutôt qu'un étudiant comme les autres, une manière de convenir que, oui définitivement, Harold Lloyd n'est plus assez frais pour jouer les jeunes étudiants.




















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