dimanche 7 août 2016

Charlot rentre tard (Charles Chaplin, 1916)

Dans Charlot rentre tard, Charles Chaplin expérimente le burlesque en solo absolu. A part la première minute où un chauffeur de taxi le reconduit chez lui (et qui n'a aucune interaction sur les gags), l'acteur est seul à l'écran avec comme uniques partenaires les meubles de sa maison. Le titre original est One AM (une heure du matin), mais il pourrait se traduire par « je suis seul ». Seul mais sous l'empire de l'alcool, l'homme a apparemment beaucoup bu. Il a du mal à sortir du taxi puis à payer le chauffeur et enfin à trouver la clé de sa maison.

Contrairement à son précédent film chez Mutual Charlot musicien qui estampillait son personnage de vagabond, Chaplin joue dans Charlot rentre tard (sorti le 7 août 1916) un mondain : chapeau haut de forme, costume et nœud papillon, grande cape. Son apparemment est en conséquence celui d'un homme très riche et pourvu de nombreux objets qui vont donc s'affairer à se mettre dans les pattes de notre ivrogne. L'espace est grand et deux escaliers, à droite et à gauche, menant à l'étage entourent la vaste entrée.

Ce que l'on remarque immédiatement parmi ces objets, ce sont les trophées de chasse accrochés sur les murs, les peaux d'animaux sauvages qui servent de tapis et les bébêtes empaillées. Monsieur est chasseur et les animaux, tels des fantômes vont se venger. Le pauvre lynx naturalisé et le tigre en tapis le menacent, car Charlot, tout saoul comme il est est, croit que les animaux sont vivants. La ménagerie se complète avec un ours, une autruche, un singe. Je n'oublie pas les poissons rouges (vivants) dans le bocal où il glisse sa main.

C'est un ballet que propose Chaplin, en plusieurs actes. D'abord les tapis sur lesquels il glisse, puis la table ronde qui tourne en même temps que lui rendant impossible de saisir la bouteille, il continue avec les escaliers qu'il monte titubant et descend en roulé bourré, le balancier de la pendule qui le renverse et le lit amovible mécanique récalcitrant. Chaplin prouvait (mais en avait-il besoin) qu'il pouvait faire rire sans partenaires humains et avec une variété de gags burlesques finement élaborés. Cela lui servira pour plus tard.













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