Le
voilà ce troisième épisode des aventures de l'équipe de l'USS
Enterprise parti après Star Trek Into Darkness pour une
mission de cinq ans explorer les planètes. J.J. Abrams abandonne la
réalisation et se contente de produire sa franchise laissant la mise
en scène à Justin Lin connu pour avoir réalisé quatre des huit
Fast & Furious. L'ouverture de Star Trek Sans Limites
est sous le signe de la comédie (Simon Pegg a co-écrit le scénario)
avec James T. Kirk (Chris Pine) aux prises avec les habitants d'une
planète primitive, des créatures qui ressemblent à des
gargouilles. La discussion est fort peu cordiale malgré le cadeau
que leur fait le capitaine. Et quand ces créatures attaquent Kirk,
alors qu'on les croyait immenses, elles se révèlent ridiculement
petites mais bien féroces.
Ce
début bien gentil montre la routine des explorateurs, Kirk s'ennuie
dans son boulot et veut revenir à San Francisco pour un poste de
gratte-papier. Spock (Zachary Quinto) et Uhura (Zoe Saldana) sont au
bord de la rupture, surtout quand il apprend la mort de Spock incarné
par Leonard Nimoy (auquel le film est dédié tout comme à Anton
Yelchin décédé quelques semaines avant la sortie). L'idée de
Spock, que rejette Uhura, est d'aller repeupler la Nouvelle Vulcain,
mais sans sa fiancée humaine. En attendant de faire le point, que
chacun se dise ce qu'il pense de l'autre, ils font une étape à
Yorktown, une station construite par Starfleet. Sulu (John Cho)
retrouve son époux et leur fille. Chacun se repose. Le début du
film se concentre donc sur des problèmes personnels et matrimoniaux.
Cette
désunion de l'équipe est au cœur du récit de Star Trek Sans
limites. Comme on s'en doute, un affreux méchant va venir
attaquer Yorktown, cité qui rappelle celle de Elysium de
Neill Blomkamp, un enchevêtrement architectural où les gratte-ciels
poussent horizontalement comme verticalement. Ce méchant, Krall
qu'incarne Idris Elba sous un épais maquillage qui le rend tout à
fait méconnaissable, veut récupérer l'objet que voulait offrir
Kirk aux gargouilles. Et cet objet est « énigmatique et très
puissant et l'énigme qui l'entoure n'a d'égal que son immense
puissance », pour reprendre la formule de Eh mec elle est où
ma caisse qui s'applique parfaitement à cette petite boite,
véritable McGuffin du film. Un objet qui a évidemment pour but de
détruire tout ce qui l'entoure.
La
valeureuse équipe de Kirk se met en branle pour repousser l'ennemi.
Ils se transportent sur une planète peu hospitalière, repaire de
Krall, faite d'immenses rochers de cartons-pâtes comme à l'époque
de la série. Et là non seulement l'Enterprise est détruit mais en
plus les membres de l'équipe sont dispersés. Spock doit se coltiner
McCoy (Karl Urban) qui ne peut pas le saquer. Uhura fait équipe avec
Chekov (Anton Yelchin). Kirk est avec Sulu. Et Scott rencontre Jaylah
(Sofia Boutella), une ancienne victime de Krall tombée dans le même
piège tendu par Krall. A cela, il faut ajouter que Spock est
grièvement blessé (ce qui nous vaut un cours d'anatomie du Vulcain,
un peu d'humour ne fait pas de mal) et que Jaylah a une arme
redoutable qui permet de se démultiplier grâce à un hologramme.
Les
enjeux de Star Trek sans limites sont assez simple. Désunie,
l'équipe ne fonctionne pas, détruit, le vaisseau ne pourra pas les
faire quitter la planète de Krall. Le scénario s'emploie à faire
se retrouver les personnages comme dans un jeu de pistes et à
échapper aux attaques de Krall et de ses sbires comme dans un jeu de
cache-cache. Puis, il faudra arrêter le monstre qui décide d'aller
décimer toute la population de Yorktown, mais comment faire
puisqu'ils n'ont plus de vaisseau ? Et aussi, qui est ce Krall ?
Comment se fait-il qu'il parle anglais alors que les autres
s'expriment dans leur langue alien ? Oh, que de suspense !
Toutes ces réponses seront données, mais Justin Lin s'emberlificote
dans sa narration quand J.J. Abrams utilisait une ligne d'une clarté
absolue. Un Star Trek ludique mais franchement moins jouissifs que
les deux premiers.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire