J'avoue
que je pensais pas que le projet d'un nouveau Ghostbusters
verrait le jour. Il faut dire que le refus de Bill Murray de
reprendre son rôle et la mort de Harold Ramis en 2014 ont ralenti la
production. Pourtant, tous les acteurs des films d'Ivan Reitman
viennent faire un petit coucou, à l'exception de Rick Moranis,
définitivement rangé du cinéma. Harold Ramis est présent sous
forme de buste dans le bureau de Kristen Wiig, Bill Murray a droit à
deux scènes (il joue un sceptique), Annie Potts est hôtesse d'un
hôtel, Dan Aykroyd est chauffeur de taxi, Ernie Hudson et Sigourney
Weaver sont en toute fin de film, quant à Zuul...
Je
trouve ce Ghostbusters plutôt pas mal, largement supérieur à
Spy, précédent film de Paul Feig où Melissa McCarthy
semblait jouer seule, ni Jason Statham et encore moins Jude Law ne
semblaient être capables de lui donner correctement la réplique.
SOS fantômes 2016 ressemble plutôt à Bridemaids avec
ce quatuor féminin, et c'est tant mieux. Melissa McCarthy connaît
bien ses collègues du Saturday Night Live, et c'est Erin (Kristen
Wiig) qui ouvre le bal pour son personnage de prof de l'Université
de Columbia qui espère sa titularisation. Son patron, sérieux et
strict, a déteint sur elle, Erin s'habille avec une robe
tristounette et le plus petit nœud papillon du monde.
Quand
le passé d'Erin resurgit, c'est tout son avenir qui risque d'être
remis en cause. Ce passé, c'est un livre sur les fantômes, écrit
avec Abby (Melissa McCarthy) quand elles étaient étudiantes. Le
livre refait surface et Erin avait tout fait pour enfouir cette
partie de sa vie. Evidemment, Erin et Abby, après quelques vannes et
deux ou trois engueulades, vont redevenir amies et se lancer dans la
chasse aux fantômes avec l'associée d'Abby. Jillian (Kate McKinnon)
passe son temps à inventer des gadgets plus dingos les uns que les
autres, tous avec des noms pseudo-scientifiques débités avec le
plus grand sérieux et les pieds sur la table.
New
York subit donc une nouvelle attaque d'ectoplasmes et de revenants.
On est loin des gentils trucages verdâtres d'Ivan Reitman, ce slime dégoulinant. En 2016,
les effets spéciaux les plus perfectionnés sont utilisés pour
donner vie, si je peux m'exprimer ainsi, à ces fantômes, à grand
renfort de musique pompière pour coller à la 3D. Une femme
meurtrière apparaît dans une vieille maison puis un homme condamné
à la chaise électrique vient hanter le métro, fantôme repéré
par Patty (Leslie Jones) qui décide de rejoindre l'équipe des
chasseuses de fantômes qui vont installer leur bureau au dessus d'un
restaurant chinois.
On
repère trois changements radicaux par rapport aux films originaux.
Tout est grosso-modo pareil mais inversé. Sigourney Weaver était la
victime des démons et le récit, comme les personnages (surtout Bill
Murray), tournait autour d'elle. Rien de cela en 2016, pas de victime
particulière, mais un maboule nommé Rowan (Neil Casey), groom dans
un hôtel, qui veut provoquer l'Apocalypse (dans Ghostbusters 2
en 1989, un autre timbré voulait faire se réincarner un tyran des
Balkans dans le corps du bébé de Sigourney Weaver, mais il avait
été ensorcelé). Rowan est donc un méchant des plus classiques.
Abby pense qu'il est un salaud à cause de son physique ingrat.
A
propos de physique, le deuxième changement concerne Kevin (Chris
Hemsworth) dans le rôle de la potiche de service. Ses scènes où sa
stupidité atteint des sommets sont parmi les plus comiques du film
et bien vues sur les personnages féminins de secrétaire. Le dernier
changement concerne l'attitude du Maire de New York (Andy Garcia) qui
ne s'oppose plus aux interventions des Ghostbusters. Chez Ivan
Reitman, la bande se retrouvait en prison. Message : le cinéma d'action avec des femmes est légitime. Voilà,
c'est quand même un peu trop long mais certains gags sont hilarants
(j'avoue avoir beaucoup ri pendant tout le film). On verra si ce SOS
fantômes lance la mode des remakes féminisés. En tout cas, faut
s'attendre à une suite.
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