mardi 30 août 2016

J'ai aussi regardé ces films en août 2

L'Economie du couple (Joachim Lafosse, 2016)
Je suis assez partagé. Joachim Lafosse aborde son sempiternel sujet, une communauté restreinte qui s'enferme dans un lieu unique sans que l'extérieur ne semble avoir de prise. Ce lieu, une maison bourgeoise au rez-de-chaussée, un jardin et un grand portail qui donne sur la rue. Marie (Bérénice Bejo) et Boris (Cédric Kahn), séparés mais qui se disputent sur l'argent avant de divorcer. Ils ont deux filles. Le film est un petit théâtre en huis clos, les personnages circulent dans les pièces et le jardin au gré des conversations. Le quotidien est pénible, fait de petites mesquineries (je mets que 3 assiettes, tu manges pas avec nous, lui dit-elle), de colères sourdes, sans tomber dans les engueulades de règlement de compte (comme on le voit dans la plupart de ces films français de réunion de famille). D'un autre côté, tout le scénario est forcé. Dès la séquence d'ouverture, Joachim Lafosse crée artificiellement une tension. Marie arrive avec ses filles. Elle met la clé dans la porte pour ouvrir et se rend compte au bout d'un moment que Boris est là (tout est en plan séquence). Il se serait donc enfermé dans la maison pourtant équipé d'un solide portail ? Or dans toutes les scènes suivantes, ni elle, ni lui ne ferme la porte quand il est déjà présent avant que l'autre n'arrive. Et c'est toujours à ce genre de détails que l'on voit la puissance d'un film.

Nerve (Henry Joost & Ariel Schulman, 2016)
A l'heure de Pokémon Go, Nerve propose un autre jeu sur smartphone où les joueurs doivent aussi aller dans la rue (ici New York, en commençant par Staten Island) et relever des défis lancés par les voyeurs. Il est interdit aux deux héros (Dave Franco, le frère de James et Emma Roberts, la nièce de Julia mais surtout l'incroyable vilaine Chanel de l'épatante série parodique Scream queens) de dévoiler le jeu à ceux qui ne sont ni joueur ni voyeur, comme dans Fight club. Mais c'est à un autre film de David Fincher que j'ai pensé devant ce scénario sans originalité, l'horrible The Game. Les défis sont d'abord inoffensifs (mettre une robe de luxe et un tuxedo dans un magasin chic) puis de plus en plus violents, foncer yeux fermés à 100km/h dans la rue à moto, s'accrocher à une grue. Dans sa navrante pudibonderie, les scénaristes ne pensent jamais à passer par la case sexe, motif bien plus subversif dans l'Amérique de Trump. Si j'avais été voyeur, j'aurais proposé que Dave Franco se retrouve au beau milieu d'un bukkake en compagnie de Kaleb Scott. Voilà une belle idée pour Nerve 2 !

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