jeudi 7 juillet 2016

Une riche famille - Hot water (Fred Newmeyer & Sam Taylor, 1924)

Les joies matrimoniales ont un revers selon Harold Lloyd dans Hot water : les affres de la belle-famille. Il s'était pourtant promis de ne jamais se marier et encourageait son meilleur ami, qui court à la chapelle, à renoncer aux épousailles. Harold fort de ses bons conseils de témoin célibataire pensait ne jamais tomber amoureux d'une femme, c'était sans compter sur le destin où il croise le regard de « merlan frit », comme le dit l'intertitre, de Jobyna Ralston. Un intertitre suivant, toujours sur le même mode ironique et comique des films d'Harold Lloyd explique qu'ils se sont mariés.

D'une durée d'un peu moins d'une heure, Hot water est composé de trois séquences burlesques d'environ un quart d'heure, chacune entourées de petites scènes de transition. Désormais marié, Harold doit faire les courses pour le ménage. Les deux ou trois trucs sur la liste de Jobyna se transforment en un très grand nombre de paquets. Qui plus est, Harold gagne un dindon à la tombola. C'est donc avec tout ce bardas qu'il doit se rendre du magasin jusque chez lui. Les paquets tombent. Puis, dans la tramway, il perturbe les autres passagers avec son dindon qui, forcément, se glisse sous la robe d'une dame.

Pendant ce temps, Jobyna reçoit la visite de sa chère maman, de son grand frère et de son petit frère. Assez vite, les caractéristiques de la belle-famille sont campés. La belle-mère est un femme acariâtre qui va reprocher à Harold de fumer la pipe, le beau-frère adulte est un paresseux sans-gêne qui accapare le fauteuil d'Harold et le gamin est une peste qui ne fait que des bêtises. Chaque fois que l'un d'eux commet un impair, la belle-mère, outrée, attribue la faute à Harold. Le vase que le môme a fait tomber : il était mal rangé et il aurait pu le blesser.

Après la longue séquence du dindon, voici celle de l'automobile. Harold a pu acheter une voiture « Butterfly Six » pour seulement 99 mois de crédit. Il voulait emmener sa petite femme faire un tour, mais toute la belle-famille s'incruste dans le véhicule. Non seulement la belle-mère fait des remontrances sur la conduite d'Harold, mais en plus son foulard vole dans ses yeux. Puis, dans la ville, les incidents se multiplient, les policiers y mettent du leur, la voiture neuve devient une carcasse en mille morceaux.

Nouvel intermède de retour à la maison. Désarmé devant la destruction de sa voiture, Harold trouve réconfort grâce à son voisin. Ce dernier lui propose une gorgée d'alcool de contrebande (nous sommes en pleine prohibition) et Harold boit toute la bouteille. Il arrive complètement soûl pour le dîner. Son comportement devient incontrôlable. Il est incapable de servir le repas. Les moqueries de la belle-mère n'en seront que plus grandes, d'autant qu'elle fait partie de la ligue contre l'alcool. En substance, le film dit que les gens sobres sont pénibles.

La dernière séquence de Hot water est celle du chloroforme. La terrible belle-mère est anesthésiée par erreur. Mais Harold croit qu'elle est en train de mourir. Jobyna et ses frères sont dans la chambre avec leur mère, Harold dans le couloir. Il interprète de travers chaque phrase, retranscrits par les intertitres, et chaque signe, qu'il prend pour des accusations. Les quiproquos s'enchaînent à un rythme soutenu et la raison d'Harold est traversée d'un vent de panique dans cette première production indépendante de l'acteur après avoir quitté Hal Roach.



















Aucun commentaire: