Je
crois qu'il va falloir créer un nouvel adage cinématographique :
quand Christoph Waltz est dans un film, t'es à peu près sûr que
c'est un nanar. L'acteur semble s'échiner à cumuler les choix
douteux depuis Les Trois
mousquetaires, fleuron du
nanar. Et la combinaison avec David Yates, auteur des 4 derniers
épisodes de Harry Potter,
n'arrange pas les choses. Dans le cas de Tarzan®,
la première séquence décline un hommage à Terrence Malick (Waltz,
la main entourée d'un chapelet – il servira plus tard à étouffer
Tarzan – effleure les herbes folles), puis un combat comme dans
300,
une peuplade africaine remplaçant les Spartes, à grand coups de
ralentis le tout enrobé de plans circulaires, ces mêmes Africains
sont maculés de blanc comme les war
boys de Mad
Max Fury Road. Un nanar est un
film navrant mais rigolo. En l'occurrence, chaque moment de tension
fait sourire, chaque morceau de comédie (dévolue à Samuel L.
Jackson) tombe à plat et le sérieux du propos s'avère
insignifiant.
Contrairement
au Tarzan de Johnny Weissmuller, celui-ci se situe en 1890. John
Clayton Lord Greystoke (Alexander Skarsgård ) est retourné vivre à
Londres avec son épouse Jane (Margot Robbie). Mais le film explique
tout son passé grâce à des flash-backs sépia et ralentis, sa
naissance, son adoption par une femelle gorille, la lutte pour la
survie face aux mâles dominants, l'apprentissage du déplacement en
lianes. Et surtout, hyper important, comment communiquer avec les
animaux. Cette fois, Tarzan est ami avec tous les animaux, y compris
les terribles crocodiles et les fiers lions. Difficile de ne pas
éclater de rire quand, une fois revenu en Afrique, Greystoke
s'approche de trois lions et leur fait des m'amours. Jane derrière
explique à Samuel L. Jackson qu'ils se connaissent depuis l'enfance.
Comme Robert Pattinson dans les Twilight,
Alexander Skarsgård passera son temps la bouche mi-ouverte (ou
mi-close selon son humeur) et émettra un petit « hun hun »
pour causer avec les animaux sauvages.
Le
grand propos du film est de dénoncer le colonialisme et
l'exploitation des ressources naturelles de l'Afrique. Et attention,
les méchants, ce ne sont pas les Américains ou les Britanniques
(ces derniers possédaient pourtant la moitié du continent), mais
les Belges. Méchants Belges qui n'hésitent pas à réduire en
esclavage les indigènes, à les enchaîner à moitié nus et à les
abattre d'un coup de fusil quand ils se rebellent. Tout ça pour un
coffre de diamants que l'ennemi de Tarzan vend à Christoph Waltz en
échange de l'homme singe. Oui, car l'ennemi de Tarzan a une
vengeance à assouvir. On en connaîtra la raison dans un beau
flash-back sépia au ralenti. Le film comble mes attentes avec des
combats terriblement mal chorégraphiés, des dialogues hilarants, un
romantisme cucul la praline et une mise à sac d'un fort belge par
des buffles, des lions, des crocodiles et des éléphants (tous en
images numériques). Quand les pachydermes arrivent, Tarzan a cette
réplique géniale sur "la mémoire du monde qui se trouve dans les yeux des éléphants". Mieux
qu'une fable écolo, Tarzan
est un authentique nanar, le meilleur depuis Hercule
de Renny Harlin.
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