Déesses
indiennes en colère (Pan Nalin, 2015)
Cinq
amies se retrouvent dans la résidence secondaire de l'une d'entre
elles située à Goa. La maison est de style portugais, grand jardin,
bel espace. A ce quintet, venu prendre quelques jours de repos loin
de leur travail, se joignent la fille de l'une d'elles, l'employée
de maison qui porte le sari traditionnel puis une autre femme,
militante communiste. Les cinq femmes, la majorité dans la
trentaine, sont présentées façon bande-annonce, montage
rapide,musique bruyante, nom du personnage inscrit sur l'écran.
Chacune est montrée confrontée au machisme, au sexisme ou au
harcèlement des hommes. La photographe n'est pas prise au sérieux.
L'actrice n'a été embauchée que pour son corps. La chanteuse est
interrompue par des remarques sur son physique. La chef d'entreprise
doit travailler deux fois plus que les hommes pour se faire
respecter. La femme au foyer se fait siffler à la salle de gym. Le
film, et c'est là son intérêt, ne parlera que de la difficulté
pour les femmes indiennes de subir les regards haineux, méprisants
et scabreux des hommes, surtout quand elles aspirent à s'émanciper
du schéma traditionnel. Le scénario de Déesses indiennes en
colère se plie aux témoignages de ces femmes, catalogue de
toute la misère sexuelle des victimes du patriarcat :
difficulté d'être indépendante, viol, violences, lesbophobie,
parents incompréhensifs, discrimination, pression pour donner un
héritier etc. Seulement voilà, le cinéaste dans sa volonté de
traiter tous les problèmes s'égare en chemin, a du mal à figurer
la complicité entre les actrices et termine son film d'une manière
tellement racoleuse que toute la sincérité de ses propos précédents
se trouvent réduits à peu près à néant.
Comme
des bêtes (Chris Renaud, 2016)
Le
vrai sujet de Comme des bêtes (tourné en solo par le
co-créateur des Minions), c'est moins la vie secrète des animaux de
compagnie, comme le dit le titre anglais, que la gentrification que
subit Manhattan. Un embourgeoisement que subissent les petits toutous
et les matous obèses jusqu'à l'arrivée d'un bon gros chien poilu
qui va perturber la vie de ces gentils animaux qui ne sortent que
pour déposer leur crotte. Le promeneur hipster va laisser s'échapper
les cabots. S'ensuit un road movie trépidant pour retourner vers
leur cellule, pardon vers l'appartement de leurs maîtres, à la
manière de Toy Story. Ils vont rencontrer les ennemis des
humains : les animaux abandonnés. Un lapin violent, des chats
crasseux, un crocodile et des chiens la gueule encagée. Ce sont les
bébêtes des bas-fonds qui seront les plus drôles.
J'ai
aussi vu Independence Day resurgence épouvantable apologie de
l'armée américaine d'un ennui mortel et à l'humour pas drôle.
Pauvre Roland Emmerich, lui qui espérait devenir respectable avec
son Stonewall sur l'émeute gay de New York, mais pour cause
de grave réécriture de l'histoire des événements (le whitebashing
des personnages entre eux), son film n'est jamais sorti. Du coup, il
se venge en tournant une suite encore plus bête, plus nationaliste,
plus moche. J'ai aussi vu Insaisissables 2 avec tout plein
d'acteurs que j'aime bien et tout plein d'effets spéciaux magiques.
Ça part dans tous les sens, jusqu'à l'incohérence, j'ai pas tout
compris, mais ça rince bien le cerveau. Sinon, à partir de mercredi
3 août, 5 films d'Hou Hsiao-hsien sortent en salles, dont deux
comédies avec Kenny Bee totalement différentes de ce que le
cinéaste taïwanais nous a habitué depuis 25 ans.
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