Aujourd'hui,
fêtons l'anniversaire de Olivia de Havilland. L'actrice a 100 ans ce
1er juillet. Elle est toujours vivante, habite à Paris depuis plus
de cinquante ans et a pris sa retraite en 1986. Parmi les 50 films
qu'elle a tournés, mes préférés sont ceux avec Errol Flynn, chez
Michael Curtiz dont Les Aventures de Robin des Bois où elle
incarne Lady Marianne Fitzwaiter, pupille du Roi d'Angleterre Richard
Cœur de lion parti faire les croisades en 1191 et qui est fait
prisonnier par un Prince d'Autriche. Ce dernier demande une rançon
au régent. Entre temps, le Prince Jean Sans Terre (Claude Rains)
s'est emparé du pouvoir dans le but de se faire couronner Roi.
Deux
cartons expliquent la situation dans cette Angleterre du Moyen-Age,
puis les images montrent la tension au sein du royaume. D'un côté,
les Saxons sont exclus de la société, ils sont assommés par les
impôts que le conseiller du Prince, Sire Guy de Gisbourne (Basil
Rathbone) a décidé de lever, ils meurent de faim puisqu'ils sont
dépouillés de leur récolte. De l'autre côté, les Normands se
sont emparés du pouvoir et dans le château de Sire Guy, un banquet
au milliers de plats se prépare. Pour encore plus appuyer sur la
différence, un chien dévore un chevreuil. Conclusion, le peuple
saxon est moins bien traité qu'un chien.
Devant
cette grande injustice approuvée par le sabre et le goupillon, soit
le shérif de Nothingham, lâche et pleutre (Melville Cooper) et
l’évêque, obséquieux et vénal (Montagu Love), un seul peut
intervenir pour rétablir l'ordre et restaurer l'autorité du Roi
Richard. C'est Sire Robin de Locksley (Errol Flynn) surnommé par tous
Robin des Bois (Robin Hood, veut dire Robin à la capuche). Robin
arrive au beau milieu du banquet avec un chevreuil qu'il jette sur le
table du souverain. Puis, il s'installe en face du prince et
explique, avec sarcasme, combien ces impôts sont néfastes, combien
le peuple est mécontent et combien lui, Robin, va faire cesser tout
ceci.
L'arrogance
de Robin des Bois ne hérisse pas un seul cheveu de la coiffe rousse
du Prince Jean (oui, des cheveux roux étaient symbole de personnage
négatif en 1938), mais elle irrite particulièrement Sire Guy et
choque les bonnes mœurs de Lady Marianne. Elle ne sait pas encore
qu'elle va tomber amoureuse de lui. Le justicier va ainsi devoir
montrer à tous combien les souffrance des Anglais Saxons sont
injustes et que les misères provoquées par les Normands immorales.
Pour cela, il « capture » Marianne, mais aussi Sire Guy
et le shérif, non sans leur avoir dérobé toutes leurs vivres et
leur vêtements.
Robin
des Bois et ses hommes se cachent dans la large et touffue forêt de
Sherwood (seule explication pour laquelle le shérif ne parvient
jamais à les trouver, on n'en est pas à une incohérence près). Il
faut présenter cette troupe joyeuse. Robin est toujours accompagné
de Will (Patric Knowles), portant une tunique aussi rouge que celle
de Robin est verte. Sur les chemins, il rencontre Much (Herbert
Mundin) le fils du meunier, Petit Jean (Alan Hale) nom en oxymore
puisqu'il est très costaud et enfin Frère Tuck (Eugene Palette),
bon gros moine bagarreur et gourmand.
A
force d'arguments, de preuves concrètes et, il faut bien le dire, de
son sourire ravageur, Robin des Bois parvient à convaincre Lady
Marianne que sa cause est la bonne. Les méthodes sont expéditives,
pendaisons, tortures, spoliation, la routine des aristos et de la
noblesse toujours prompts à voler les biens des autres. Le film ne
déploie évidemment pas ce message politique. C'était dans l'ordre
des choses, les riches opprimaient les indigents. Robin des Bois
n'est pas contre, il s'oppose à ce que ce soit un usurpateur qui
accomplisse cette tache. J'exagère à peine. Mais je m'égare, je
reprends le récit.
Robin
des Bois, autant pour revoir Marianne que par provocation, accepte de
se rendre au tournoi d'archer. Un piège tendu par Sire Guy dans
lequel Robin des Bois tombe facilement. Quel naïf ! Il est
condamné à la pendaison. Bess (Uma O'Connor), la dame de compagnie
de Marianne, personnage à la voix aigrelette qui s'est entichée de
Much va entrer en action et aider les joyeux compagnons à libérer
Robin. Cela est suivi par un farouche combat à l'épée où Michael
Curtiz appose sa signature : l'ombre des deux adversaires sur
les murs du château.
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