vendredi 1 juillet 2016

Les Aventures de Robin des Bois (Michael Curtiz & William Keighley, 1938)

Aujourd'hui, fêtons l'anniversaire de Olivia de Havilland. L'actrice a 100 ans ce 1er juillet. Elle est toujours vivante, habite à Paris depuis plus de cinquante ans et a pris sa retraite en 1986. Parmi les 50 films qu'elle a tournés, mes préférés sont ceux avec Errol Flynn, chez Michael Curtiz dont Les Aventures de Robin des Bois où elle incarne Lady Marianne Fitzwaiter, pupille du Roi d'Angleterre Richard Cœur de lion parti faire les croisades en 1191 et qui est fait prisonnier par un Prince d'Autriche. Ce dernier demande une rançon au régent. Entre temps, le Prince Jean Sans Terre (Claude Rains) s'est emparé du pouvoir dans le but de se faire couronner Roi.

Deux cartons expliquent la situation dans cette Angleterre du Moyen-Age, puis les images montrent la tension au sein du royaume. D'un côté, les Saxons sont exclus de la société, ils sont assommés par les impôts que le conseiller du Prince, Sire Guy de Gisbourne (Basil Rathbone) a décidé de lever, ils meurent de faim puisqu'ils sont dépouillés de leur récolte. De l'autre côté, les Normands se sont emparés du pouvoir et dans le château de Sire Guy, un banquet au milliers de plats se prépare. Pour encore plus appuyer sur la différence, un chien dévore un chevreuil. Conclusion, le peuple saxon est moins bien traité qu'un chien.

Devant cette grande injustice approuvée par le sabre et le goupillon, soit le shérif de Nothingham, lâche et pleutre (Melville Cooper) et l’évêque, obséquieux et vénal (Montagu Love), un seul peut intervenir pour rétablir l'ordre et restaurer l'autorité du Roi Richard. C'est Sire Robin de Locksley (Errol Flynn) surnommé par tous Robin des Bois (Robin Hood, veut dire Robin à la capuche). Robin arrive au beau milieu du banquet avec un chevreuil qu'il jette sur le table du souverain. Puis, il s'installe en face du prince et explique, avec sarcasme, combien ces impôts sont néfastes, combien le peuple est mécontent et combien lui, Robin, va faire cesser tout ceci.

L'arrogance de Robin des Bois ne hérisse pas un seul cheveu de la coiffe rousse du Prince Jean (oui, des cheveux roux étaient symbole de personnage négatif en 1938), mais elle irrite particulièrement Sire Guy et choque les bonnes mœurs de Lady Marianne. Elle ne sait pas encore qu'elle va tomber amoureuse de lui. Le justicier va ainsi devoir montrer à tous combien les souffrance des Anglais Saxons sont injustes et que les misères provoquées par les Normands immorales. Pour cela, il « capture » Marianne, mais aussi Sire Guy et le shérif, non sans leur avoir dérobé toutes leurs vivres et leur vêtements.

Robin des Bois et ses hommes se cachent dans la large et touffue forêt de Sherwood (seule explication pour laquelle le shérif ne parvient jamais à les trouver, on n'en est pas à une incohérence près). Il faut présenter cette troupe joyeuse. Robin est toujours accompagné de Will (Patric Knowles), portant une tunique aussi rouge que celle de Robin est verte. Sur les chemins, il rencontre Much (Herbert Mundin) le fils du meunier, Petit Jean (Alan Hale) nom en oxymore puisqu'il est très costaud et enfin Frère Tuck (Eugene Palette), bon gros moine bagarreur et gourmand.

A force d'arguments, de preuves concrètes et, il faut bien le dire, de son sourire ravageur, Robin des Bois parvient à convaincre Lady Marianne que sa cause est la bonne. Les méthodes sont expéditives, pendaisons, tortures, spoliation, la routine des aristos et de la noblesse toujours prompts à voler les biens des autres. Le film ne déploie évidemment pas ce message politique. C'était dans l'ordre des choses, les riches opprimaient les indigents. Robin des Bois n'est pas contre, il s'oppose à ce que ce soit un usurpateur qui accomplisse cette tache. J'exagère à peine. Mais je m'égare, je reprends le récit.

Robin des Bois, autant pour revoir Marianne que par provocation, accepte de se rendre au tournoi d'archer. Un piège tendu par Sire Guy dans lequel Robin des Bois tombe facilement. Quel naïf ! Il est condamné à la pendaison. Bess (Uma O'Connor), la dame de compagnie de Marianne, personnage à la voix aigrelette qui s'est entichée de Much va entrer en action et aider les joyeux compagnons à libérer Robin. Cela est suivi par un farouche combat à l'épée où Michael Curtiz appose sa signature : l'ombre des deux adversaires sur les murs du château.


























Aucun commentaire: