En
complément de programme de ce film commandé par le Parti Communiste
Français en janvier 1936, on peut voir un formidable court-métrage
produit par la CGT. Grèves
d'occupation évoque en 12
minutes les grèves de juin 1936 qui eurent lieu juste après
l'arrivée du gouvernement Blum. En ces temps de Loi Travail, voir ce
court-métrage met du baume au cœur. On y parle de la joie de vivre,
de solidarité et de fêtes populaires, on y dénonce les « salopes »
briseurs de grève. Les usines deviennent des petites communautés où
l'on dort, l'on mange ou l'on se marie dans une joie communicative.
Un patron regarde dépité et étonné l'occupation de son usine
(tiens, cette pratique est bien abandonnée). C'est très drôle et
revigorant (la scène hilarante où les grévistes ont le couteau
entre les dents).
Le
film de Renoir est bien plus sérieux, plus édifiant, tout aussi
militant avec ces trois fictions où le PCF défend l'opprimé par la
patronat. Une grève contre un vieil ouvrier licencié par le patron.
Les ouvriers demandent à ce que le contremaître cesse de les
harceler. Une vente aux enchères de biens d'une famille de paysans
pauvres qui tourne court (bien fait pour l'aristo qui ne voulait rien
entendre plutôt qu'être conciliante). Puis un chômeur qui a du mal
à trouver du travail correspondant à son diplôme. Il va trouver du
soutien au PCF. La Vie est à
nous regorge d'images d'époque
sur les ligues fascistes qui menacent les travailleurs. Hitler fait
un discours avec un aboiement qui remplace sa voix (très bon), une
musique de cirque accompagne un défilé militaire (rigolo).
Le
film commence avec le discours officiel que professe un instituteur,
discours qui ne correspond guère à la réalité de la France de
1936, constatent amèrement les élèves après l'école. Le film se
termine avec les discours des dirigeants communistes (Marcel Cachin,
Vaillant-Couturier, Jacques Duclos, Maurice Thorez entre autres, pour
n'évoquer que les plus connus). Chacun, devant les portraits de
Lénine, Marx, Engels et Staline, répondent au discours initial de
l'instituteur et promettent une vie plus belle grâce au PCF. Dans ce
court film de propagande, la vie est plus belle que la réalité et
Jean Renoir, qui fait une courte apparition en tant que patron du
café, tente d'en apporter la preuve par trois. On savait rêver en
36 !
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