lundi 25 janvier 2016

The Crimson kimono (Samuel Fuller, 1959)

Avec The Crimson kimono, Samuel Fuller s'intéresse à la communauté asiatique qui vit aux Etats-Unis et filme son polar dans un beau noir et blanc au format cinémascope. Il a aussi changé de studio, quitté la Fox et travaille désormais pour la Columbia. Charlie (Glenn Corbett) et Joe (James Shigeta) sont deux policiers de Los Angeles. Ils se sont rencontrés lors de la guerre de Corée. Ils vivent désormais ensemble dans un coquet appartement, dont ils disent eux-mêmes, pour lequel ils dépensent tout leur salaire en décoration et meubles pour en faire un nid douillet. Joe et Charlie sont un couple tranquille qui va être perturbé par l’arrivée de Chris (Victoria Shaw) dans leur vie. Charlie croyait que c’était un homme et est très étonné de comprendre que ce peintre est une femme. Chris pourrait aider à retrouver l’assassin. Charlie reçoit aussi les conseils de Mac (Anna Lee), qui boit du whisky à la bouteille et se comporte comme un homme.

Dans The Crimson kimono, Samuel Fuller prend un malin plaisir à filmer un triangle amoureux en le cryptant à la fois de notions sur la race (Joe le Japonais est persuadé qu’une Américaine blanche ne peut pas l’aimer) et de notions sur l’homosexualité des deux flics, bien plus précises et amusantes que dans La Maison de bambou. Chris est le personnage qui va séparer les deux flics qui vivent une vie de couple bien rangée. La manière dont ils sont filmés au saut du lit, se battant au kendo – le bâton symbole phallique – puis, tout en sueur, tenter de s’expliquer en se regardant les yeux dans les yeux avec des dialogues à double sens, procurent des moments très savoureux. En filmant cette ambiguïté sexuelle pourtant évidente, le film met aussi le doigt sur les discriminations raciales aux Etats-Unis à la fin des années 1950. Le film de Samuel Fuller est tout à la fois un flm criminel où les deux limiers résolvent une enquête qu'un pamphlet politique en brisant les recommandations du code Hays de la censure hollywoodienne.











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