Je
continue ma découverte du cinéma de Budd Boetticher. J'ai regardé
la semaine dernière Le Traître du Texas (Horizons West,
1952) sans grand enthousiasme. Sans doute, les deux têtes d'affiche
Robert Ryan et Rock Hudson dont je ne suis pas très fan, y sont pour
quelque chose. Le scénario du Traître du Texas et celui du
Courrier de l'or sont proches. Des soldats démobilisés
rentrent chez eux. Dans leur ville natale, tout a changé, le calme a
disparu depuis l'apparition d'un seigneur local dont les ambitions
dépassent l'entendement. Il terrorise la population et s'accaparent
leurs biens. Seul un redresseur de torts pourra rétablir la justice.
Dans
Le Courrier de l'or, ce redresseur de torts est le capitaine
Hayes (Randolph Scott, bien évidemment). Le film se déroule la
dernière année de la Guerre de sécession. Il est un soldat gradé
Nordiste. Ses supérieurs hiérarchiques l'engagent, bien malgré
lui, pour une nouvelle mission. Permettre que des diligences puissent
circuler sans encombre en plein territoire du Colorado, alors sous
contrôle des Sudistes. Ces diligences transportent non seulement des
civils mais aussi de l'or, nerf de la guerre. Il troque son uniforme
pour un costume d'homme d'affaires de 1864 et s'embarque pour la
bourgade de Julesberg.
Dans
ses bagages, il emmène un soldat Rod Miller (Michael Dante), jeune
gars au large sourire qui rentre retrouver sa Jeannie (Karen Steele)
et sa ferme. Rod a été démobilisé pour une raison très simple.
Il est un blessé de guerre, suite à un gangrène son bras gauche a
été amputé. Quand il rentre à la ferme, Jeannie, en pantalon
jean's, est en train de labourer. Budd Boetticher met en scène avec
une grande pudeur ses retrouvailles enflammées et la découverte par
l'épouse du handicap de son mari quand elle l'embrasse puis quand
elle veut lui tenir le bras pour aller au foyer. Le capitaine Hayes
va engager le couple pour faire de leur ferme un relais de la
diligence.
Le
conflit ne va tarder à arriver. Hayes quand il se rend à Julesberg
sent l'hostilité à son égard. Le nouveau potentat local est une de
ses vieilles connaissances, Putnam (Andrew Duggan). Il a éjecté le
relais de la compagnie de diligences. Avec son homme de main Mace
(Michael Pate), au costume noir comme la mort et au sourire de hyène,
il fait régner la terreur. Mace manie le revolver avec dextérité,
Hayes en fait les frais sous les moqueries de la bande de bandits que
dirige Mace. Chargé des basses œuvres, il vole les chevaux et
incendie les fermes de ceux qui soutiennent Hayes. Quand il abat
froidement Rod Miller, la vengeance de Hayes va se mettre en branle.
Comme
dans Le Traître du Texas, l'épouse du tyran du Courrier
de l'or est un ancien flirt du redresseur de torts. Norma Putnam
(Virginia Mayo) a choisi de ne pas attendre Hayes, mais à son
retour, elle va tout faire pour calmer Putnam qui est vite dépassé
par le furie meurtrière de Mace. En tout juste 65 minutes, Budd
Boetticher commence son film comme une comédie, le poursuit comme un
thriller et le finit avec un beau règlement de compte nocturne.
Parenthèse : le jeu de Randolph Scott me fait penser à celui
de Mark Harmon dans NCIS. Gibbs a le même sourire, fait la même
tête contrite et redresse les torts avec le même sens de la
justice.
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