samedi 30 janvier 2016

Le Courrier de l'or (Budd Boetticher, 1958)

Je continue ma découverte du cinéma de Budd Boetticher. J'ai regardé la semaine dernière Le Traître du Texas (Horizons West, 1952) sans grand enthousiasme. Sans doute, les deux têtes d'affiche Robert Ryan et Rock Hudson dont je ne suis pas très fan, y sont pour quelque chose. Le scénario du Traître du Texas et celui du Courrier de l'or sont proches. Des soldats démobilisés rentrent chez eux. Dans leur ville natale, tout a changé, le calme a disparu depuis l'apparition d'un seigneur local dont les ambitions dépassent l'entendement. Il terrorise la population et s'accaparent leurs biens. Seul un redresseur de torts pourra rétablir la justice.

Dans Le Courrier de l'or, ce redresseur de torts est le capitaine Hayes (Randolph Scott, bien évidemment). Le film se déroule la dernière année de la Guerre de sécession. Il est un soldat gradé Nordiste. Ses supérieurs hiérarchiques l'engagent, bien malgré lui, pour une nouvelle mission. Permettre que des diligences puissent circuler sans encombre en plein territoire du Colorado, alors sous contrôle des Sudistes. Ces diligences transportent non seulement des civils mais aussi de l'or, nerf de la guerre. Il troque son uniforme pour un costume d'homme d'affaires de 1864 et s'embarque pour la bourgade de Julesberg.

Dans ses bagages, il emmène un soldat Rod Miller (Michael Dante), jeune gars au large sourire qui rentre retrouver sa Jeannie (Karen Steele) et sa ferme. Rod a été démobilisé pour une raison très simple. Il est un blessé de guerre, suite à un gangrène son bras gauche a été amputé. Quand il rentre à la ferme, Jeannie, en pantalon jean's, est en train de labourer. Budd Boetticher met en scène avec une grande pudeur ses retrouvailles enflammées et la découverte par l'épouse du handicap de son mari quand elle l'embrasse puis quand elle veut lui tenir le bras pour aller au foyer. Le capitaine Hayes va engager le couple pour faire de leur ferme un relais de la diligence.

Le conflit ne va tarder à arriver. Hayes quand il se rend à Julesberg sent l'hostilité à son égard. Le nouveau potentat local est une de ses vieilles connaissances, Putnam (Andrew Duggan). Il a éjecté le relais de la compagnie de diligences. Avec son homme de main Mace (Michael Pate), au costume noir comme la mort et au sourire de hyène, il fait régner la terreur. Mace manie le revolver avec dextérité, Hayes en fait les frais sous les moqueries de la bande de bandits que dirige Mace. Chargé des basses œuvres, il vole les chevaux et incendie les fermes de ceux qui soutiennent Hayes. Quand il abat froidement Rod Miller, la vengeance de Hayes va se mettre en branle.

Comme dans Le Traître du Texas, l'épouse du tyran du Courrier de l'or est un ancien flirt du redresseur de torts. Norma Putnam (Virginia Mayo) a choisi de ne pas attendre Hayes, mais à son retour, elle va tout faire pour calmer Putnam qui est vite dépassé par le furie meurtrière de Mace. En tout juste 65 minutes, Budd Boetticher commence son film comme une comédie, le poursuit comme un thriller et le finit avec un beau règlement de compte nocturne. Parenthèse : le jeu de Randolph Scott me fait penser à celui de Mark Harmon dans NCIS. Gibbs a le même sourire, fait la même tête contrite et redresse les torts avec le même sens de la justice.












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