Françaises,
Français, mes chers compatriotes. Le Président de la République va
causer dans le poste. Ce Président n'est pas le nôtre, mais il
partage une caractéristique, celle d'être totalement impopulaire.
Il est surnommé Bird, c'est un chanteur (sa photo officielle le
montre devant une bibliothèque, un clavier Bontempi sur son bureau)
et il est incarné par Philippe Katerine. Son conseiller
communication, Michel (Olivier Rabourdin) lui a organisé une
émission pour reconquérir le cœur des Français. Avec ses deux
assistants, Samira (Alka Balbir), en tailleur gris, et Chris (Antoine
Gouy), en t-shirt et écouteurs sur les oreilles, Michel a blindé le
panel qui doit poser des questions. Pas de chance pour Bird, il est
incapable de répondre à la moindre question.
Une
cellule de crise se met en place dans les sous-sols de l'Elysée. Un
brain-storming dans un grand salon est improvisé, non pas avec des
énarques, mais avec des vrais Français et Françaises. Enfin, des
vrais Français, faut le dire vite. La loufoquerie de Gaz de
France passe par ces personnages hors des sentiers battus. Une
gamine de 10 ans, un poète ringard, un scientifique en fauteuil
roulant, un homme nommé Dizier Deschamps (pas Didier, mais Dizier
comme Saint-Dizier), une activiste. Le huis-clos se met en place, de
plus en plus clos au fur et à mesure qu'ils doivent descendre dans
les sous-sols du palais. Après un grand salon, ils passent dans une
cave de souvenirs remplie de bibelots et enfin dans un bunker. Ils
ont une après-midi pour écrire un discours qui doit être lu le
soir-même.
Dans
ce bunker, ils sont isolés et le Président Bird ne lit plus du tout
le texte écrit par son communiquant. Le film décide d'aller vers la
science fiction, ce qui est rare dans le cinéma français. Gaz de
France le fait avec des moyens économes. Les décors sont des
grands aplats aux couleurs primaires, loin des ors de la République.
Et puis, le scientifique met en marche un robot (interprété par le
cinéaste lui-même) qui doit trouver une solution, un robot qui va
mal fonctionner et vouloir prendre le pouvoir. Le film fait une
référence très ouverte à Georges Franju avec des activistes qui
prennent en otage Bird. Ces activistes portent des masques d'oiseau.
Gaz de France fait penser aux Rencontres d'après minuit
de Yann Gonzalez, avec cette manière de perdre une dizaine de
personnages dans un lieu incongru.
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