Chacun
de son côté, Colin (Jean-Pierre Léaud) et Frédérique (Juliet
Berto) veulent en savoir plus sur ce groupe des Treize. Colin, dans
sa peau de faux journaliste de France Matin, va tirer les vers du nez
de Thomas (Michael Londasle). Il a suivi Sarah (Bernadette Lafont) de
la boutique de Pauline jusqu'au sous-sol où répète la troupe.
Thomas cause de son Prométhée puis Colin lui lit un extrait de
Balzac, histoire de le lancer sur une piste. Thomas fait le naïf et,
du chiffre 13, ne voit guère que le jeu de cartes. Et il apprend les
règles de la patience à Colin.
Tout
comme Colin feint d'être journaliste, Frédérique est déguisée en
garçon. Elle aborde dans un café un certain Warok (Jean Bouise) qui
prend son café avec un gamin (sans doute son fils). Warok avait déjà
été aperçu, rapidement, dans l'épisode précédent. Frédérique
lui propose de discuter de la dialectique (vaste sujet) avant de
lancer son interlocuteur sur les sociétés secrètes. Tout comme
Thomas, Warok ne dit rien, il se contente de sourire aux questions
ambiguës et maladroites de Frédérique.
Ce
sixième épisode de Out 1 est
titré De Pauline à Emilie.
Pauline est le personnage qu'incarne Bulle Ogier, mais il s'avère
qu'elle se fait appeler ainsi uniquement dans sa boutique par ses
amis lymphatiques, et par conséquence par Colin. Or, on n'avait déjà
vu Thomas dans le troisième épisode l'appeler Emilie. Là encore le
thème de la dualité est mise en avant, lançant une énigme de
plus. Le film opère un glissement important vers le thème de la
double personnalité, accentuée ici avec Thomas qui tente de séduire
chez lui à la fois Sarah et Béatrice (Edwine Moatti).
Ces
visites constantes et répétées chez les membres du groupe
inquiètent. Thomas garde son calme et va discuter longuement avec
Etienne Loinod (Jacques Doniol-Valcroze). Il veut savoir s'il faut
faire ressusciter le groupe. Emilie et Lili (Michèle Moretti)
perdent leur sang froid quand un homme vient chercher des faux
papiers (la vraie activité de la boutique de Pauline?). Lili décide
de quitter la ville. Pauline vire sans ménagement de sa boutique
Colin qui erre dans la rue en scandant à haute voix le mystérieux
message découvert dans le deuxième épisode.
Pendant
ce temps, Quentin (Pierre Baillot) est toujours à la recherche de
Renaud (Alain Libolt). Ils arpentent les rues des portes de Paris.
Jacques Rivette sort enfin des espaces confinés et filme, avec sa
caméra 16mm, Paris. Les passants regardent en direction de
l'objectif (mention spéciale aux enfants qui suivent Jean-Pierre
Léaud), on entend le bruit assourdissant des voitures, on découvre
des bâtiments de l'époque. J'aime beaucoup cette idée, que
Jean-Luc Godard pratiquait aussi, de filmer des quartiers rarement
filmés et d'offrir une vision documentaire du Paris de 1970.
Les
captures d'écran sont issues du DVD édité par Carlotta.
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