Ce
premier épisode de Out 1 titré
De Lili à Thomas est
consacré aux deux troupes de théâtre. Troupes, le mot est sans
doute trop fort. Ils sont cinq d'un côté, six de l'autre. Tout
commence par cinq culs en l'air qui vont se dandiner sur une musique
composée de percussions. Lili (Michèle Moretti) est accompagnée de
deux hommes et deux femmes. Ils se lèvent, tournent en rond, fond
des mouvements comme s'ils faisaient une séance de gym. Lili, nœud
sur sa chevelure rousse, est pleine d'autorité. Quentin (Pierre
Baillot) est un type jovial qui prend régulièrement le relais pour
diriger la troupe. Nicolas (Marcel Bozonnet) est plus timide, il
porte une tenue hippie. Marie (Hermine Karagheuz) fait petite fille,
elle tricote dès qu'elle le peut. Enfin, Elaine (Karen Puig) est la
musicienne du groupe.
La
troupe de Thomas (Michael Londasle) est composée de quatre femmes et
d'un autre homme. Béatrice (Edwine Moatti) est la plus proche de
Thomas, c'est avec elle que les scènes commencent tandis que Achille
(Sylvain Corthay), Bergamotte (Bernadette Onfroy), Rose (Christine
Corthay) et Faune (Monique Clément) observent avant d'entrer de
plein pied dans la transe. Dans le groupe de Thomas, il ne s'agit pas
tout à fait de répétition. Le groupe semble vouloir entrer en
transe de manière très répétitive, jusqu'à l'ennui et
l'épuisement du spectateur. La caméra de Jacques Rivette effleure
les corps tandis que les râles des acteurs emplissent le son, les
mains touchent les visages, retournent les corps, dans un mouvement
animal quasi bestial.
Chacune
des deux troupes est censé adapter une œuvre d'Eschyle. Celle de
Lili a dans les mains Les Sept
contre Thèbes, ils lisent des
extraits, mais apprennent aussi à crier sans avoir à chanter. Celle
de Thomas réinvente Prométhée enchaîné, dès qu'ils se sentent
trop près du texte, Thomas affirme que « ça fait théâtre ».
Ce dernier et Lili fuient donc les habitudes narratives, tout comme
Jacques Rivette. On n'entend d'ailleurs pas un seul mot pendant la
première moitié de l'épisode. C'est sans doute pour cela que
Jean-Pierre Léaud joue un sourd-muet qui vient harceler les clients
d'un café huppé pour mendier en jouant, terriblement faux, de
l'harmonica. Avec les quelques scènes avec Juliet Berto, aussi dans
un café, ces courtes séquences sont les seules qui sortent (à
peine) des sous-sols où jouent les troupes. A suivre...
Les
captures d'écran sont issues du DVD édité par Carlotta.
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