Au
départ, tout devait se passer bien. Schneider (Tom Dewispelaere),
gentil papa de deux petites filles qui viennent lui souhaiter bon
anniversaire, avait pris une journée de repos mais son patron (Gene
Bervoets) l'appelle pour un petit boulot qui doit lui prendre à
peine deux heures. Il sera revenu pour midi. On va vite le
comprendre, Schneider est tueur à gages et sa cible est Ramon Bax
(Alex Van Warmerdam, le réalisateur lui-même). Il veut la peau de
Bax. Petit détour par un entrepôt où il trouvera de quoi se
déguiser, une voiture et des armes pour exécuter Bax. Tout devait
bien se passer mais rien ne va se passer comme il s'y attendait.
Le
cinéaste néerlandais se démarque de tout ce qu'on pouvait
connaître du film noir avec un tueur à gages, essentiellement
américain il faut bien le dire. Schneider ne sera pas un personnage
à la Jason Statham ou Gerard Butler, il ne sera pas un personnage
brutal et primaire dans une ambiance poisseuse. Les Pays-Bas que l'on
voit dans La Peau de Bax sont très ensoleillés, estivaux et
joviaux. La couleur dominante de ce film noir (car c'est un vrai film
noir) sera le blanc. Tout est très clair des tenues beiges et
blanches des personnages à la maison de Bax située dans la campagne
entourée par des roseaux et un marais. Tout semble immaculé, mais
tout le monde est pourri.
Cette
maison blanche en bois est le centre de l'action de La Peau de Bax
et le récit se déroulera en quelques heures. Unité de lieu,
d'action et de temps, il n'en faut pas plus pour que le film s'empare
de la théâtralité pour additionner au classique récit du film
noir un vaudeville déconcertant. Car quand Schneider arrive dans la
maison de Bax, il se rend compte que l'homme n'est pas seul. Une
femme se trouve sur la terrasse. C'est sa fille Francisca (Maria
Kraakman) venue rendre visite à son papa. Cette présence n'était
pas prévue et Schneider qui rechignait déjà à faire ce contrat
téléphone à son patron pour annuler tout ça. Vaudeville, cela
implique quiproquos, coups de théâtre et portes qui claquent.
Alex
Van Warmerdam va s'en donner à cœur joie avec un humour glacial
comme il le pratique dans ses films (que je recommande) depuis trente
ans. Cela donne dans le désordre, la visite de la maîtresse de Bax,
de son père pervers (Henri Garcin formidable) et sa nouvelle copine
à peine adulte puis de Gina (Annet Malherbe) une vieille prostituée.
Ils vont créer un désordre au milieu de toutes ces lignes qui
devaient être très claires. Les coups de téléphone sont
abondants, ceux de la femme de Schneider qui prépare l'anniversaire
de son mari et ceux du patron de Schneider qui relance régulièrement
le récit. La bizarrerie qui prévalait dans ses autres films est
moins du genre fantastique et plus feutrée mais demeure encore
hautement recommandable.
1 commentaire:
Jean,
t'es le critique le plus rapide du monde.
Sans dec'.
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