Le
deuxième épisode de Out 1
titré De Thomas à Frédérique
commence sur la troupe de Thomas (Michael Londasle) assise sur le sol
entourant tout un tas de documents sur Prométhée. On lit des textes
en allemand, en anglais, on les traduit, on conclue que c'est mieux
dans la langue d'origine. Surtout, tout le monde fume clope sur
clope. En fin de film, Thomas et ses acteurs vont élaborer une scène
sur la violence, tout le monde est autour d'une des actrices
allongées. Pendant vingt minutes de l'épisode, les autres acteurs
trépignent, hurlent, tapent des mains et des pieds sur le sol. On
trouvera la troupe de Lili (Michèle Moretti) qu'à partir de la
deuxième moitié, toujours appliquée à étudier le rythme et à
scander la texte d'Eschyle. Elaine la musicienne n'a aucune peine a
chanter les dialogues, alors que Lili est à l'effort à sa grande
honte. Les deux troupes s'opposent encore plus dans leur méthode,
Thomas cherchent à déstructurer et Lili à unifier.
On
sort plus souvent des répétitions des troupes. Frédérique (Juliet
Berto) va de café en café, toujours à la recherche de la même
choses : de l'argent. Elle rencontre trois loubards, un homo et
son petit chien puis deux érotomanes. Chaque fois elle parvient à
leur voler quelques billets. Ensuite, elle se réfugie dans sa petite
chambre, s'allonge en silence sur son lit. Jean-Pierre Léaud
poursuit son personnage de sourd-muet à l'harmonica. Une femme
(Marie de la troupe de Lili) lui donne, en passant, un papier. Le
texte est énigmatique, comprenant deux fois le mot « treize ».
Le jeune homme rentre chez lui étudier ce texte, il y trouve des
traces de Lewis Carroll. Toujours en extérieur, Béatrice rencontre
sur le toit d'un immeuble un professeur (Michel Delahaye), Lili donne
des coups de fil puis rencontre une amie (Françoise Fabian), qui
travaille au Palais de Justice. Elles discutent de Pierre et d'Igor,
ce dernier ayant disparu, sans que l'on sache pour l'instant qui ils
sont.
A
ce stade du film, c'est-à-dire un peu plus de trois heures, il faut
constater que les scènes de théâtre occupent les deux tiers du
récit. Il faut être honnête, ces improvisations sont répétitives
et souvent ennuyeuses. On peut s'y intéresser, et donc ne pas les
trouver d'un ennui profond, si on les analyses comme un ethnologue
sur ce qui devait se faire dans le théâtre amateur et d'avant-garde
(comme dans Les Idoles
de Marc'O). Et dans cet épisode, le cinéaste met le spectateur à
rude épreuve. On constatera aussi que les plans séquences sont de
moins en moins nombreux et régulièrement coupés par des inserts de
gros plans des acteurs, souvent d'une durée extrêmement limitées
(moins de 24 photogrammes). Jacques Rivette était censé être le
cinéaste qui filmait le moins de gros plans du cinéma, c'est une
vérité désormais caduc. A suivre...
Les
captures d'écran sont issues du DVD édité par Carlotta.
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