Ce
petit film de Mario Monicelli et Steno (le dernier qu'ils firent en
duo) illustre la théorie des dominos : quand un élément
tombe, il entraîne les autres dans sa chute. Tout commence quand un
bon gros bourgeois va voir une agence de détectives privés pour
faire suivre sa femme qu'il soupçonne d'infidélité. L'agence est
un peu minable et son limier est Osvaldo (Pierre Cressoy), pauvre
ragazzo qui se croit irrésistible. Rien n'y fait, Osvaldo constate
que l'épouse est fidèle. Il la suit dans toutes ses activités de
femme bourgeoise et oisive, mondanités, coiffeur et spectacles.
En
fait, c'est le mari qui est infidèle. Il s'est entichée d'une
petite grue (Marina Vlady, 15 ans à l'époque filmée comme une
nymphe) qui, avec l'aide de sa maman, manipule son amant pour
collecter son argent. Mais Osvaldo va tenter de séduire Luisa (Irene
Papas) grâce à une amie commune, Liliana (May Britt), ancienne
fiancée d'Osvaldo qui s'est extraite de sa condition en épousant un
homme d'affaires anglais. Osvaldo va se rendre compte de deux
choses : premièrement, dans ce milieu, toute le monde trompe
tout le monde, deuxièmement, il veut lui aussi faire partie de ce
club des riches.
Dès
lors toutes les règles de la bienséance sont brisées et tous les
moyens sont bons. Osvaldo choisit le chantage et sa victime est la
superbe Lulla (Gina Lollobrigida) qui trompe son époux avec de
jeunes gens. Elle va voler de l'argent dans les manteaux de fourrure
de ses amies. Lulla est une fausse victime en vérité puisque c'est
la petite bonne Cesarina (Anna Maria Ferrero) qui va être accusée
d'avoir voler chez Liliana. Le groupe de bourgeois bien pensants se
serre les coudes et s'acharne sur elle. Le scénario, qui commence
comme une comédie et se termine en tragédie, est rondement mené
bien qu'un peu désuet.
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