Caché
par les nuages « obscured by cloud » est-il écrit sur la
carte qui permet à Gaëtan (Jean-Pierre Kalfon) et ses amis de se
rendre dans la vallée perdue de la Papouasie Nouvelle Guinée.
Personne n'a jamais pu cartographier cette contrée que les premiers
Blancs, des Australiens en l'occurrence, sont allés visiter pour la
première fois en 1954. Moins de 20 ans plus tard, Barbet Schroeder
embarque sa troupe, acteurs et techniciens, pour ce voyage.
Deux
femmes, Monique (Monique Giraudy) et Hermine (Valérie Lagrange), un
enfant, deux hommes, Gaëtan et Olivier (Michael Gothard). C'est ce
dernier que Viviane (Bulle Ogier) rencontre dans un magasin de
souvenirs papous, masques, tissus et plumes d'oiseaux rares. Les
plumes sont l'obsession de Viviane, épouse d'un diplomate à
Melbourne venue faire quelques courses pour ses amies parisiennes.
C'était
la première fois que Barbet Schroeder travaillait avec son épouse
et il prend un malin plaisir à faire de Viviane une vraie pimbêche.
Elle négocie dans la boutique, elle se croit tout permis tel un
colon en terre conquise, elle est choquée par l'amour libre que
vivent Gaëtan et Monique. Et surtout, elle cause
« petit-bourgeois », avec plein de manières et de
clichés. Olivier la trouve à son goût et va l'embarquer dans son
voyage.
Il
faut bien le reconnaître, ce deuxième film de Barbet Schroeder,
après More, n'est pas le meilleur de cette décennie. Par
ailleurs, les morceaux de Pink Floyd (album Obscured by clouds) ne
sont pas aussi bonnes et enlevées que celle de More. Cette galerie
de personnages de hippies égarés dans un paradis vert amuse un peu.
Mollement, il leur arrive quelques mésaventures, la voiture enlisée,
des européens braconniers et rancuniers quand Viviane les surprend à
chasser un oiseau rare.
La
jeune femme blonde s'acclimate petit à petit à abandonner sa
civilisation, ainsi que son obsession des plumes bariolées. Elle
déserte son confort pour la rudesse de la jungle luxuriante et
s'intègre au collectif. Elle devient vite l'amante d'Olivier mais le
naturel revient au galop quand il couche avec Monique. Elle participe
à la cueillette des fruits, dessine sur le capot du camion et se
couvre de boue quand elle aide à dégager le véhicule.
La
puissance documentaire prend le dessus quand ils arrivent dans la
« zone interdite » et qu'ils rencontrent la tribu des
Mapuga. Barbet Schroeder filme les rituels, les peintures sur les
corps, les danses, la cuisson des cochons après les avoir occis d'un
coup de gourdin, l'acclimatation du groupe à leur contact. Cette
longue séquence ethnologique pleine de chants et de danses papous,
est la meilleure de La Vallée.
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