lundi 15 mai 2017

J'ai aussi regardé ces films en mai

Tunnel (Kim Seong-hun, 2016)
J'avais très peur que ce soit un de ces films où les acteurs ne quittent jamais leur téléphone, comme Buried ou Locke (respectivement avec Ryan Reynolds et Tom Hardy), deux films rapidement insupportables, du théâtre filmé. Le cinéaste coréen joue d'abord avec le son des gravats qui menacent de s'effondrer sur la victime de l'éboulement de ce tunnel. Son nouvel environnement est minuscule et la caméra s'amuse à scruter son visage. Par chance, son téléphone parvient à trouver du réseau et il peut contacter l'extérieur pour qu'on lui vienne en aide. L'extérieur prend le relais narratif, les secours sont embêtés par les journalistes qui viennent piailler à la recherche d'un scoop et les autorités viennent montrer leur muscle. Kim Seong-hun les brocarde avec humour mais les deux heures sont bien trop longues pour tenir en haleine.

Pas comme des loups (Vincent Pouplard, 2016)
Les deux adolescents sont d'abord mis à nu, littéralement. Ils jouent aux boxeurs en short, crâne rasé, torse nu, ils sont dans un sous-sol vide, sans famille, sans passé, sans futur, il reste à ces deux marginaux à se créer un monde et c'est la parole qui va l'inventer sous nos yeux, ils vont créer leur propre personnage. Ils commencent à raconter pourquoi ils se sont mis en retrait, pourquoi ils ont fui leur famille, la ville. Malgré sa brièveté (moins d'une heure), ce vrai faux documentaire en construction peine à dépasser les intentions que le réalisateur et les deux frères expliquent dans les entretiens donnés ici et là. On voit très bien ce qui est visé par ce minimalisme, une version française, mal dégrossie et ânonnante du Gus Van Sant période Gerry, Elephant et Last days.

Alien Covenant (Ridley Scott, 2017)
Sheldon Cooper devrait adorer les deux frères robots que joue Michael Fassbender, surtout David l'androïde qui a décidé d'exterminer la race humaine. On le comprend David quand on voit à quel point les membres du vaisseau colonial Covenant sont d'une incompétence crasse (évidemment, sans incompétence pas de film). Les mecs voyagent des décennies en mode cryo, sans doute qualifiés pour cette mission pour leur force de caractère, mais dès qu'une panne survient, ils perdent leur sang froid. Un sang que les monstres de la planète où ils atterrissent sentent vite. Miam, des humains. Les uns après les autres, ils prennent des mauvaises décisions (n'allez jamais pisser en fumant une clope sur une planète inconnue!!!), ils commencèrent à 15 (que des couples dont un couple gay, si j'ai bien compris) et le film dira à combien ils terminent. Pour son troisième film extra-terrestre (après Promotheus et Seul sur Mars, film sur la compétence scientifique cette fois), on remarquera – contrairement au calamiteux Life – que les Etats-Unis envoient des missions coloniales sans l'aide d'autres nations. Géopolitiquement, cela est fort signifiant, la coopération internationale, rappelons-nous, a commencé avec 2001 l'odyssée de l'espace à qui le plan d'ouverture de Alien Covenant, un œil grand ouvert, rend hommage.

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