Tunnel
(Kim Seong-hun, 2016)
J'avais
très peur que ce soit un de ces films où les acteurs ne quittent
jamais leur téléphone, comme Buried ou Locke
(respectivement avec Ryan Reynolds et Tom Hardy), deux films
rapidement insupportables, du théâtre filmé. Le cinéaste coréen
joue d'abord avec le son des gravats qui menacent de s'effondrer sur
la victime de l'éboulement de ce tunnel. Son nouvel environnement
est minuscule et la caméra s'amuse à scruter son visage. Par
chance, son téléphone parvient à trouver du réseau et il peut
contacter l'extérieur pour qu'on lui vienne en aide. L'extérieur
prend le relais narratif, les secours sont embêtés par les
journalistes qui viennent piailler à la recherche d'un scoop et les
autorités viennent montrer leur muscle. Kim Seong-hun les brocarde
avec humour mais les deux heures sont bien trop longues pour tenir en
haleine.
Pas
comme des loups (Vincent Pouplard, 2016)
Les
deux adolescents sont d'abord mis à nu, littéralement. Ils jouent
aux boxeurs en short, crâne rasé, torse nu, ils sont dans un
sous-sol vide, sans famille, sans passé, sans futur, il reste à ces
deux marginaux à se créer un monde et c'est la parole qui va
l'inventer sous nos yeux, ils vont créer leur propre personnage. Ils
commencent à raconter pourquoi ils se sont mis en retrait, pourquoi
ils ont fui leur famille, la ville. Malgré sa brièveté (moins
d'une heure), ce vrai faux documentaire en construction peine à
dépasser les intentions que le réalisateur et les deux frères
expliquent dans les entretiens donnés ici et là. On voit très bien
ce qui est visé par ce minimalisme, une version française, mal
dégrossie et ânonnante du Gus Van Sant période Gerry,
Elephant et Last days.
Alien
Covenant (Ridley Scott, 2017)
Sheldon
Cooper devrait adorer les deux frères robots que joue Michael
Fassbender, surtout David l'androïde qui a décidé d'exterminer la
race humaine. On le comprend David quand on voit à quel point les
membres du vaisseau colonial Covenant sont d'une incompétence crasse
(évidemment, sans incompétence pas de film). Les mecs voyagent des
décennies en mode cryo, sans doute qualifiés pour cette mission
pour leur force de caractère, mais dès qu'une panne survient, ils
perdent leur sang froid. Un sang que les monstres de la planète où
ils atterrissent sentent vite. Miam, des humains. Les uns après les
autres, ils prennent des mauvaises décisions (n'allez jamais pisser
en fumant une clope sur une planète inconnue!!!), ils commencèrent
à 15 (que des couples dont un couple gay, si j'ai bien compris) et le film dira à combien ils terminent. Pour son troisième
film extra-terrestre (après Promotheus et Seul sur Mars,
film sur la compétence scientifique cette fois), on remarquera –
contrairement au calamiteux Life – que les Etats-Unis
envoient des missions coloniales sans l'aide d'autres nations.
Géopolitiquement, cela est fort signifiant, la coopération
internationale, rappelons-nous, a commencé avec 2001 l'odyssée
de l'espace à qui le plan d'ouverture de Alien Covenant,
un œil grand ouvert, rend hommage.
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