Rodin
(Jacques Doillon, 2017)
Le
film est sans doute très bien mais comment pourrais-je le savoir,
aucun sous-titre n'a été ajouté aux dialogues de Vincent Lindon.
Il est tout simplement incompréhensible, la piste sonore est une
horreur, Izïa Higelin n'est pas non plus aisée à comprendre. Seule
Séverine Cannelle est formidable, dans sa robe grise en motif
cachemire. A part ça, c'est le nouvel académisme grisâtre qui est
à l’œuvre ici, comme dans l'un des précédents films en costume
de Vincent Lindon, Augustine, déjà une histoire de rapports
difficiles avec les femmes. Un académisme de la déprime, du
dolorisme, une vision du 19e siècle inversée mais aussi pénible
que la vision colorée des années 1950.
L'Amant
double (François Ozon, 2017)
Des
escaliers en colimaçon, des miroirs, des divans, tout aurait pu
séduire Pedro Almodovar dans L'Amant double. Un hommage
psychiatrique à Vertigo avec un effet réflectif, ouais, deux
hommes face à une femme, des cheveux qui bouclent dans le sens
inverse. Tout est parfaitement récité par Jérémie Rénier (idéal
en jumeaux maléfiques) et susurré par Marine Vacth, pas toujours
facile à comprendre, mais déjà plus que Vincent Lindon. Pendant
tout le film, je me suis dit « mais qui peut écrire des
dialogues aussi cons » et inventer ses situations aussi
invraisemblables, tout est ramassis de clichés. L'explication vient
à la fin avec le retournement de situations (le twist final en
jargon cinéma), la pauvre Marine a rêvé tout ça (oui, je révèle
la fin). Problème, jamais la mise en scène n'est en mesure
d'annoncer ce twist, triste scénario à peine filmé (parait-il que
le roman dont il est inspiré est assez proche de Faux semblants
de David Cronenberg).
Le
Roi Arthur, la légende d'Excalibur (Guy Ritchie, 2017)
J'avais
bien aimé son adaptation de The Man from UNCLE et j'avais
adoré Charlie Hunnam dans The Lost city of Z, mais ça marche
jamais ici. Le film est un mélange très contradictoire entre Conan
le barbare (l'enfance à la dure, la présence des serpents, un
dialogue sur « c'est moi qui t'ai créé ») et Robin
des Bois, celui de Michael Curtiz, où Arthur prend de l'argent
aux riches mais pour garder pour lui-même (avant de tout se faire
voler) mais il n'oublie pas de combattre le souverain usurpateur.
Aucune romance dans le film, c'est étonnant. Finalement, le vrai
intérêt du film est la réunion entre Charlie Hunnam et Aiden
Gillen, 18 ans après la série Queer as folk où ils étaient
amants. Le film, par rapport à son budget, est un bide énorme.
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