Le
Redoutable a été présenté cette semaine en compétition au
Festival de Cannes 2017. En discutant de la sélection cannoise avec
des amis, l'un d'eux était persuadé que le film de Michel
Hazanavicius était sur la relation entre Jean-Luc Godard et Anna
Karina, forcément sa compagne la plus connue. Anne Wiazemsky,
incarnée par Stacy Martin dans Le Redoutable, a tourné dans
autant de films de Jean-Luc Godard qu'Anna Karina. La Chinoise
(autour duquel s'axe Le Redoutable),
Week-end, One + One, Le Vent d'est,
Vladimir et Rosa,
Luttes en Italie et
Tout va bien sont loin d'être aussi fameux que Une
femme est une femme, Pierrot le fou ou Alphaville.
C'était la période politique de Godard, des films longtemps
invisibles pas toujours faciles à regarder (c'est dans Le
Vent d'est qu’apparaît,
écrite sur un carton, la formule « ce n'est pas un film juste
c'est juste un film ». A sa grande majorité, la critique
française est tombée à bras raccourcis sur Michel Hazanavicius de
la même manière qu'elle avait critiqué Maestro
sur le tournage du dernier film d'Eric Rohmer. Le
Redoutable ne sortira qu'en
septembre prochain, en attendant voici quelques images d'Anne
Wiazemsky dans les films de Jean-Luc Godard.
Avec
ses amis étudiants, Jean-Pierre Léaud, Juliet Berto, Michel
Semeniako, Omar Diop, Anne Wiazemsky, qui prend dans La
Chinoise (1967) le prénom de
Véronique – premier avatar des héroïnes godardiennes – part
faire la révolution dans un appartement repeint aux couleurs du
petit livre rouge de Mao Tsé-toung, La Chinoise
est un chef d’œuvre du pop-art.
Elle
ne fait qu'une courte apparition dans Week-end (1967)
dans un travelling circulaire situé dans une ferme.
La
majorité de One + One (1968)
est consacrée à la répétition du morceau Sympathy for the devil
des Rolling Stones, d'autres partie mettent en scène les luttes pour
les droits civils des Noirs américains, Anne Wiazemsky est dans la
partie mise en abyme du cinéma, filmée par des caméras et
finissant le film écroulée dans une grue.
Le
Vent d'est (1969), co-écrit et
joué par Daniel Cohn-Bendit, c'est la révolution post mai 1968 à
la campagne.
Avec
le groupe Dziga Vertov, Godard part dans l'Europe filmer sa
« révolution » en 1970, Grande Bretagne (British
sounds), France (Le
Vent d'est), Tchécoslovaquie
(Pravda), Palestine
(Ici et ailleurs) et
l'Italie (Luttes en Italie)
où Anne Wiazemsky joue une petite vendeuse de vêtements convertie
par la lutte des classes.
Cocasserie
suprême, Vladimir et Rosa
(1971) fait le procès de Lénine et Rosa Luxembourg, tandis que
Godard avec un accent suisse à couper au couteau vient taquiner des
joueurs de tennis. Comme le dit bien ce plan avec Yves Afonso,
« faire la révolution c'est regarder dans deux directions
opposées ».
Elle
n’apparaît que fugacement dans Tout va bien (1972)
dans la séquence de fin, la mise à sac d'un supermarché avant la
répression par les CRS, un long travelling latéral en aller et
retour.
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